Il leur manquait si peu de choses
Seul l’élan de la course de l’astre rose
Et le déclin de la lumière
Seulement le chaud de la lumière
Paupières closes

Il leur manquait si peu de choses
Seul le latent qui attendait dans l’air
Quelque chose dans l’eau, dans la lumière
Et juste l’allant de la comète de Halley
Et la masse de ce temps qui s’en allait
Juste le poids de l’étoile sur leurs frêles épaules

Ils étaient à deux doigts ! A deux doigts !
Ils pouvaient la sentir, cette chose subtile
Et l’élan de la course de l’astre rose
Hissés sur la pointe des pieds
Ils pouvaient deviner le pourtour de cette chose
Qui sans cesse semblait se retirer d’un pas
A deux doigts !

Le bonheur
Était cette denrée rare
Qui s’évapore
Dans les hautes strates
De la stratosphère
Avant même de toucher la terre

Le bonheur
Était un caviar
A l’essence si rare
Qu’il laissait en bouche
Comme un goût amer
Avant même de toucher le cœur

Il leur manquait si peu de choses
Que personne n’a compris
Le jour où ils ont dit

« Je me sépare
D’un commun désaccord »