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Nouvelles : Azéline Chapitre 19
Publié par arielleffe le 10-12-2013 15:50:00 ( 948 lectures ) Articles du même auteur



Azéline a bien aimé la promenade dans les jardins du Thabor avec Jules, ils se sont assis sur un banc et le jeune homme a voulu lui prendre la main. Azéline a sursauté elle ne s’y attendait pas vraiment. Elle connaissait les sentiments de Jules mais elle ne pensait pas qu’il lui ferait une déclaration ce jour-là :

« Je suis désolée Jules, mais c’est encore un peu tôt pour moi. »

Jules est devenu tout rouge :

-Je suis désolé, je ne me conduis pas comme il faut.

La jeune fille est confuse, ses sentiments aussi sont partagés. Pourquoi ne ressent-elle rien pour Jules ? Il est gentil, sérieux, intelligent, bien fait de sa personne ; pourtant elle sait au plus profond d’elle-même qu’elle n’est pas amoureuse de lui, et qu’elle ne le sera jamais.
Comment doit-elle se conduire, elle ne veut pas l’encourager, mais elle ne veut pas non plus lui faire de peine, son amitié lui est très précieuse. La vie est bien compliquée. Sa mère lui dirait qu’elle est une bécasse, elle lui demanderait pour qui elle se prend, et qui elle espère marier ! Elle l’entend déjà :

« Ma pauvre fille, regarde toi ! Tu es une campagnarde ! Estime-toi heureuse qu’il s’intéresse à ta petite personne ! Tu ne retrouveras pas une occasion pareille. J’espère que tu ne vas pas te laisser éblouir par un beau parleur qui profitera de ta naïveté. C’est ça qui te pend au nez, les « gandins » ne proposent pas le mariage, il ne cherche qu’à traîner les donzelles dans leur lit ! Jésus Marie Joseph qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu pour avoir une écervelée dans ton genre ? »

Elle a sans doute raison, Azéline ne retrouvera peut-être jamais un garçon aussi gentil que Jules, mais il y avait toujours cette petite voix à l’intérieur de son cœur qui lui disait :

« Ton grand Amour n’est pas loin, sois patiente, tu vas le rencontrer. »

Azéline ne veut pas d’une vie médiocre comme celle de ses parents et de ses grands-parents. Elle veut vivre de grandes choses, n’est-elle pas à Rennes ? Elle a déjà l’impression d’avoir vécu plus en quelques semaines, que sa famille dans toute une vie.

Le reste de la semaine se passe tranquillement, entre travail, ménage et courses. Jules n’est pas reparu, il est sans doute vexé ou honteux de son audace.

Ma chère petite Azie,
Je rentre samedi, je suis triste de quitter Paris, mais tellement contente de te retrouver ! Nous y retournerons ensemble, je te ferai tout visiter. J’ai l’impression d’avoir 10 ans de plus, j’ai vécu tant de nouvelles choses !

Germaine rentre demain ! Azéline chante en passant le balai dans le petit appartement. Elle a le cœur léger. Si seulement elle pouvait ressentir le même genre d’émotion à la venue de Jules ! La vie est bizarre décidément. Elle va préparer un bon repas, elle va acheter des fleurs, il faut que son amie soit heureuse de revenir à la maison. Et si elle regrettait Paris ? Et si elle trouvait Azéline stupide et inintéressante ? La jeune femme se regarde dans le miroir. Elle ne porte pas de tenues à la mode, pas de voiles orientaux. Comme sa mère le lui dit souvent, elle a l’air d’une paysanne montée à la ville, ce qu’elle est de toute façon. Que faire pour changer les choses ? La jeune femme fouille dans les vêtements de Germaine. Elle trouve une robe qui lui arrive à mi mollet et une grande écharpe en soie. Elle met les boucles d’oreille qu’elle lui a offertes, dénoue sa longue tresse et la laisse tomber sur le côté. L’image que lui renvoie son reflet est complètement différente de la jeune institutrice modèle dont elle a l’habitude. Elle est une autre, même son regard semble changé, elle est plus sûre d’elle. Sa famille ne la reconnaîtrait pas.

Le lendemain, Germaine rentre en taxi. Azéline aurait marché de la gare à l’appartement, mais son amie est habituée à la grande vie ! Elle ouvre la porte avec fracas :
« Azie, Azie je suis si contente de te voir !!
Elle se jette dans les bras de la jeune fille.
- Montre-toi un peu.

Elle recule pour voir Azéline.

-Mais tu es magnifique ! C’est incroyable ce que tu peux être belle !

-Tu ne m’en veux pas d’avoir pris tes vêtements ?

-Mais pas du tout voyons ! Tout ce qui est à moi est à toi, sers toi quand tu veux. Viens par ici, je vais te montrer les jolies robes que j’ai ramenées.

Germaine ouvre sa valise en cuir fauve. Elle en sort des merveilles.

-Viens on va les essayer !

Les deux jeunes filles passent la fin de la journée à essayer des tenues. Certaines sont transparentes, d’autres avec des paillettes, toutes les matières sont douces et luxueuses.

Azéline a l’impression de revivre, la présence de Germaine est tellement stimulante ! Elle a l’impression que le Printemps est revenu, la vie est différente.

Elles dînent toutes les deux, Azéline a fait une table de fête, elle a même allumé des bougies. Germaine est intarissable, elle raconte le théâtre, le cinéma, les musées, les promenades dans les rues de Paris, les élégantes, mais surtout, elle lui parle de toutes ces personnes exceptionnelles qu’elle a rencontré.

-Azie, à Paris ils disent tous que la guerre va éclater. On dit qu’elle ne va pas durer mais la mobilisation ne devrait pas tarder. Tous les hommes en âge de combattre devront partir.
-C’est affreux, Jules et Henry vont devoir y aller, ils ne pourront même pas finir leurs études !

-Avant de partir, je trouvais la guerre très romantique, mais je me suis rendu compte de l’atrocité que cela représente. J’ai rencontré des pacifistes Azie, ils disent que les politiciens mentent, que la guerre peut s’éterniser, et que beaucoup de personnes vont mourir.

Azéline est consternée, ses amis de Lannargan devront partir aussi.

-Tu sais ma chérie, il faut profiter de la vie, on ne peut pas se dire qu’on vivra des choses intéressantes plus tard. C’est maintenant qu’il faut vivre ! J’ai couché avec un homme quand j’étais à Paris.

-Comment ? Mais enfin Germaine, tu as perdu ta virginité et tu n’es pas mariée ! Et si tu tombais enceinte !

-Qu’est-ce que tu peux être prude ! Je ne suis pas enceinte, et bon vent à ma virginité. Je ne voulais pas la réserver à mon futur mari de toute façon. Je veux être une femme libre et insoumise, tu comprends Azéline ? Il faut être libre !



Béryl sourit en lisant les dernières lignes qu’elle vient d’écrire. Germaine veut être libre ! L’argent de sa famille lui permet de se défaire de beaucoup de contraintes, mais pour Azéline ce sera plus compliqué.

-Qui était cet homme qui a eu une relation avec Germaine ? demande-t-elle à Azéline qui est assise à côté d’elle.

-Je ne sais pas, elle ne m’en a pas beaucoup parlé. C’était un homme sans importance, il était bien fait de sa personne, c’est à peu près tout ce que j’ai eu comme information.

-Germaine me surprend toujours, elle est tellement libre.

-Oui, c’est ce qui a conduit à ma perte, mais je ne regrette rien.

FB arielleffe




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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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