Grands accords solennels, aux grands reflets de feu,
La mort de Don Juan, la volonté de Dieu,
Accords en ré mineur, formant la clé tragique
Du grand compositeur : Mozart le Magnifique.

L'implacabilité impose un mouvement,
Dont le rythme conduit au triste jugement
Qui frappe Don Juan, et sur son sort statue,
Après qu'il entendit l'appel de la Statue.

Quatre courtes mesures, en quatre violons,
Voilà l'éternité qui menace les êtres,
Voilà déjà les pleurs qui demandent pardon,
Quand de nouveaux accords, font trembler tout l'orchestre.

Enfin, par demi-tons et par tons, tout entier,
Gammes de désespoir, gammes de justicier,
Tombent en ricochant, montent en un reproche,
Et par leurs harmonies, déjà l'enfer approche.

Alors, reprend, la vie brillante, en un instant,
Le défi, la jeunesse, l'amour en ouragan.
L'infâme séducteur, plein de son allégresse,
Est parti de nouveau, vers nouvelles prouesses.

L'opéra de Mozart nous enchaîne à Juan,
Nous attache à ses pas, et, de nous, se jouant,
Nous lance et nous entraîne, en riant, vers la vie,
Dans l'ombre du pécheur, l'âme non repentie.

Avidité de vivre, volonté de mourir,
Pour cueillir sur un sein, le parfum d'un soupir,
Ils n'ont point de répit, Don Juan et Mozart,
L'un, poursuivant l'amour, et l'autre, les beaux arts.