Ô poète ! Toi qui n’es plus Je me souviens d’une rencontre Ensemble nous étions loin d’ici Dans le vague de l’inconscient D’un monde au parfum mystérieux Ancré sur cette fine page blanche Où tes mots m’offraient beauté Et leurs rimes tissaient rêves Sur un patchwork de vers croisés
Chaque soir j’ai eu à méditer Sur tes poèmes doucereux Quand l’amour s’éveillait De ton cœur de jeunesse Et je rentrais dans le lit De ton intimité passée Comme un loup affamé Venu croquer le cœur D’une poésie charnue
Il ne fut soir où je ne m’étendais Sur la couette tempérée De tous ces vers alignés Qui me donnaient vertige Il était : Je voulais être toi Dans ce délice calligraphié Quand ce dessert pour esprit Dansait au grand fond De ma méditation dévouée
J’avais désir de comprendre morale De tes fables casuistiques Qui engendrent sur mon cœur Un grand respect d’admiration Pour voir s’autoriser inspiration Lorsqu’elle réconforte ma passion A l’instant de mon impatience à te lire Te relire et relire toujours et encore
Mes yeux ferment la dernière page De ton anthologie princière Je m’y suis nourri comme mendiant Qui veut sortir de sa médiocrité Alors oui j’ai bu, j’ai mangé A la table de ta littérature
Excuse-moi poète je me suis Oui ! Je me suis goinfré Plus que de raison Pour être sûr de ne pas perdre Une miette de tes si beaux écrits J’ai tenté d’entreprendre ta cuisine Celle de ton terroir Mais voilà il me manquait Encore les ingrédients De ta délicatesse De ta justesse De ta joliesse De ton hardiesse Qui fait d’un bon plat une merveille Dont le goût est irréprochable
Mais j’apprendrais sans pour cela Devenir un jour le maître Mais ce serviteur qui marche Avec la hampe de la poésie Celle du troubadour vertueux Qui pose ses mots en chemin
Délirante est la passion Que tu m’as-tu tendue avec tes mots Un jour de détresse avilissante Ô Maitre Jean de la Fontaine Je vous aime D’un amour où la poésie Est source de grande amitié Que j’eus aimé être votre ami ! ☼ƇƑ
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