Un hommage à feu Sitapha Mané THIOBON ! Sitapha ! J’ai raccompagné ton corps J’ai vu les tiens et j’ai vu Thiobon Et j’ai compris ce front de prières D’une ostensible exubérance Tannée jusqu’au polissage J’ai vu Thiobon, bon comme ton nom Village de beauté entre manguiers crépus Et mille rivières perdues en ruisseaux confondus J’ai vu Thiobon et j’ai compris l’homme Simple fétu de paille Charriage simple d’un fleuve de piété Rencontré bref dans cette vie d’errance oiseuse Sitapha ! Ton nom est grandeur Grand comme MOUSTAPHA, le meilleur des hommes Pur comme ce limon de rivière Que ne peut flétrir Ni les manguiers bavards aux alentours des rizières Ni les sirènes félonnes le long des villes Ni même les contingences fatales Tenaces pièges d’un monde sycophante Que t’as traversé sans éclaboussure Frais comme l’aube des premières prières Comme la voix amidonnée de l’imam le matin Alassane NDIAYE ISRA
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