J’ai appris sourd Sous le sabot rebelle d’une velle Ton départ soudain De ce monde félon
Deux décennies désunis Mais la constance têtue Efface le doute voulu Et me voici seul Encore seul
Je t’emporte avec moi En mode songe Tous les soirs au coucher Et les aubes au réveil
Cette nuit encore En pendulette Sur mes cils-hamacs Tu dormiras à la belle étoile Et des images résiduelles Sur mes paupières penaudes Joueront un film tendance Où l’on boit des philtres d’amour Jusqu’au hoquet d’ivresse Je me réveillerai bourru Sans jamais avoir bu Sans jamais avoir dormi
Et des vers nostalgiques Longtemps étreints pudiques S’échapperont en bulles légères Comme la vapeur d’une senteur
Alassane NDIAYE ISRA
|