NOËL DE MON ENFANCE
Arrivait Noël encore Comme une dame de palier Que l’on croise familier Dans nos intimes abords
Et dans ses détours Noel était un molosse doux Qui aboyait à nos genoux Dès nos courses retours
Noël, c’était une église C’était un son de cloche Une soirée tumultueuse Et une nuit calleuse Avec des hordes d’enfants véloces
Noël c’était cette électrophonie Dans les rues de la banlieue Que l’on entendait à cent lieues Dans une parfaite cacophonie
Noël c’était ce bal de réveillon Où se battaient les amoureux Où se disputaient les amoureuses Entre deux chansons langoureuses La complicité d’un compagnon
Noël c’était elle et c’était moi C’est le souvenir aigu De nos surprises-parties C’est cet ami perdu de vue Parti perdu emporté par la vie
C’est cette mort, c’est cette absence C’est ce souvenir ridicule D’un pull over, un chandail que l’on défripe C'est ce pantalon que l’on enfile Mais qui gardaient tous deux L’odeur têtue d’une friperie rebelle
Noël c’étaient ces souliers à deux sous Qui me rabotaient les orteils Dans cette soirée grandiose Où il n’était point permis de boiter
Alassane NDIAYE ISRA
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