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Accueil >> xnews >> Maman est morte - Poèmes - Textes
Poèmes : Maman est morte
Publié par Alassane le 04-02-2014 02:40:00 ( 1299 lectures ) Articles du même auteur





La mort longtemps a rodé aigre-capitaine
Sans jamais frôler ailes sur tes bandes nimbées
Tant était vigilante la garde zélée de tes filles aux bras longs
Leur vie veillait sur ta vie et ton sommeil

Elles repoussaient toujours en aire d’absence
La mort toujours plus présente
Médecins et guérisseurs
Marabouts aux prières humectées
Ont tour à tour penché sur ton chevet de velours
Chefs coiffés
Et têtes enturbannées


Mais en ce jeudi-calamité
Le monde s’est soudainement obstrué
La terre enroulée sur elle-même
Est posée sur le sol en tapis d’apparat


L’océan a avalé la sève du ciel
Et rumine en torsades sur ses rives
Paresseux comme l’obésité emphatique


La lune décrochée tire sa révérence éclatante
S’assombrit et s’éteint soudain
Triste comme un bon élève mal noté

Oh mère
Pourquoi n'as-tu pas attendu un jour plus tardif
Et nous partirions ensemble
En procession avec les anges
Dégrafer les étoiles

L’une après l’autre
Nous les compterions
Et nous les étendrions dépoussiérées
Posées en coupe sur nos paumes ouvertes

Et ensuite seulement, nous partirions
Nous migrerions vers les pâturages célestes
Toi et moi
Nous serions nous mêmes étoiles majeures tressées
Saupoudrées de paillettes écrues de Sabodola
Parées d’émeraudes et d’or raffinés du Boundou

Comment pourrais-je vivre désormais sans toi

Oh mère

Sans tes prières lénifiantes sur mon crâne rebelle
Sans ton regard inquisitoire sur mes habits le matin
Sans tes yeux d’inquiétude sur mon visage de lassitude

Oh mère

Tiens-moi le fanal au portail du Paradis
Nous irons ensemble choisir une maison pour toujours
Comme toujours, c’est toi qui me diras
Oh mère
Quelle chambre est meilleure pour moi
Tu diras à DIEU
Que j’étais trop distrait pour vivre enturbanné
Les lèvres en prières au petit matin
Et m’offrir au lutin du portail
Tous les soirs au seuil du sommeil
Et les aubes au réveil
Mais que j’étais bon fils pour sa mère

Alassane NDIAYE ISRA le 2 Février 2006

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Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.
Auteur Commentaire en débat
Loriane
Posté le: 06-02-2014 16:34  Mis à jour: 06-02-2014 16:35
Administrateur
Inscrit le: 14-12-2011
De: Montpellier
Contributions: 9499
 Re: Maman est morte
C'es st un joli texte, très riche en expressions poétiques, en inventions et images et de sentiments émouvants.
J'ai beaucoup aimé.

Citation :
Tant était vigilante la garde zélée de tes filles aux bras longs


Citation :
Sans tes prières lénifiantes sur mon crâne rebelle
Sans ton regard inquisitoire sur mes habits le matin
Sans tes yeux d’inquiétude sur mon visage de lassitude
Ah les mamans !

Juste cette répétition que j'aurais évité :

Citation :
La terre enroulée sur elle-même
Est posée sur la terre en tapis d’apparat

J'aurais écrit :

La terre enroulée sur elle-même
Est posée sur le sol en tapis d’apparat.

Une fofote :
paillètes = paillettes
Merci
Alassane
Posté le: 06-02-2014 23:37  Mis à jour: 06-02-2014 23:48
Aspirant
Inscrit le: 06-10-2013
De: SENEGAL
Contributions: 23
 Re: Maman est morte
Mille merci Loriane, c'est ce que j'espérais du site
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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