Souvent dans mon quartier passe un joueur de vielle,
Il vient du Pays Bas, elle vient du Piémont,
Il passe dans l'espace, tournant sa manivelle,
Puis la chair et le bois, de conserve s'en vont.

À mon balcon, j'écoute, et les cordes froissées,
Réveillent dans mon cœur vieilles amours passées.
Alors, le musicien, embrassant l'instrument,
Ajoute à mes soupirs, un refrain du moment.

Lorsque la roue s'arrête et que se tait la vielle,
Le vieillard a déjà disparu avec elle,
Me laissant un peu plus, sinon triste, songeur ;
L'ultime accord est faux, mais vient guérir mon cœur.

Qu'elle soit du Piémont, de Bohème ou d'Asie,
La vielle du vieillard naquit en Poésie,
Qu'elle soit du Piémont, qu'elle soit de Milan,
Elle sera toujours avec lui deux mille ans.