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Nouvelles : Kookabunga
Publié par Donaldo75 le 25-03-2014 21:00:00 ( 1234 lectures ) Articles du même auteur



Kookabunga


L'équipe d'explorateurs était en mauvaise posture, chacun de ses membres attaché à un poteau, en attente de quelque délibération du conseil des sages. Cette tribu semblait terrible, à n'en pas douter. Et ce qui les attendait aussi. Terence n'en menait pas large et on pouvait le comprendre. Il n'avait pas signé pour ça. En fait, il ne savait pas pourquoi il se trouvait dans cette galère. Mais il y était. Jusqu'au cou.

Il se rappelait sa rencontre avec le professeur Donaldostein, le célèbre anthropologue, spécialiste du creuset de l'humanité, de ce continent africain dont homo erectus était issu. Ce dernier rassemblait un petit commando et Terence, fier étudiant en biologie, docteur en sciences de la nature, diplômé de la prestigieuse université de Cambridge, faisait partie des élus. En vérité, la réponse affirmative de Terence à intégrer cette fine équipe de chercheurs ne répondait pas à une logique d'intérêt scientifique. Et c'est ce qui le consternait maintenant, se trouver dans une situation aussi mal embarquée, tout ça à cause de sa libido. Qu'importe, la postérité n'en saurait rien. Pour les historiens du dimanche, les fanatiques de l'exploration des rares terres encore inconnues du grand public, Terence resterait à jamais un martyre de la recherche, un jeune homme au destin si brillant, foudroyé dans sa trentième année par une découverte historique mais fatale, sacrifié sur l'autel de l'anthropologie moderne. Un héros. Mort.

Terence soupira. Dans ses souvenirs, il revoyait l'assistante personnelle de l'éminent Donaldostein, cette grande et plantureuse blonde scandinave aux yeux bleus comme la mer, souriant à chaque mot de son illuminé de patron, regardant à la dérobée, coquine mais discrète, ce fier candidat convoqué sans sommation pour une expédition historique. Et quand il apprit que la belle Ingrid participait elle aussi à la randonnée africaine, Terence n'utilisa plus ses neurones pour décider d'en être. Il était juste subjugué. Et voilà comment, un expert mondial en génétique, jusque là tranquille dans son laboratoire en pleine campagne anglaise, à l'abri des moustiques et autres contrariétés du terrain, risquait de tout perdre dont la vie, pour une hypothétique tribu supposée isolée de la civilisation et théoriquement porteuse des gènes de nos ancêtres. Mais tout ceci était déjà loin, reliques d'un passé où sa juvénile insouciance ressemblait encore à du courage, à du détachement devant les complications attendues d'une telle aventure.

La suite des évènements s'étaient enchainée sans encombres, pas de pirates somaliens ni de bandes fanatiques, aucun combat dans la brousse et encore moins de confrontation dangereuse avec des animaux sauvages. Ils avaient parcouru des centaines de kilomètres, recueillies de précieuses informations dans des villages perdus, croisé des légendes séculaires avec des faits scientifiques, séparé le grain de l'ivraie, conjecturé des balivernes et autres croyances improbables. Le résultat de ces profondes investigations, de ces enquêtes sur le vif, s'était concrétisé par l'arrivée un matin au fin fond de la jungle, en plein milieu de nulle part, dans un trou infâme peuplé de sauvages indigènes. Après quelques palabres, une sorte de chanson de gestes, les deux parties en étaient arrivées à un accord de principe, un échange de bons procédés, l'hébergement de l'équipe étrangère contre de la verroterie. Tout semblait sous contrôle. Ce n'est que le matin suivant, à peine le soleil levé, que les autochtones avaient manifesté des intentions belliqueuses difficiles à contenir vu que les scientifiques ne portaient aucune arme. La négociation s'annonçait inégale. Le professeur Donaldostein avait préconisé, dans sa sagesse d'universitaire, de rester flegmatique, d'écouter les délires d'un sorcier aviné, considéré divin par ses pairs, détenteur d'un pouvoir apparemment remis en cause par ces importuns à la couleur de craie. Cette stratégie pacifique se soldait au final, dans une profonde méprise, par la colère du chef de tribu. En signe de désaccord, il ordonna à ses troupes d'attacher les nouveaux venus à des troncs d'arbre, érigés à la verticale, au centre du hameau, sous les yeux hébétés des femmes et des enfants. Les dés étaient jetés.

Maintenant les membres de l'équipe n'en menaient pas large. Ils ne savaient pas à quelle sauce ils seraient mangés, s'ils allaient finir dans une grande marmite en fer à l'instar des premiers explorateurs blancs dans les contrées africaines au dix neuvième siècle. C'est le moment que choisit le sorcier pour leur parler enfin, dans un anglais parfait, digne d'un majordome namibien élevé de père en fils au service des colons britanniques. En bon tacticien politique, il s'adressa en priorité au commandant désigné de l’expédition, le vieil homme fatigué au nom de Donaldostein.
- Vous avez profané le territoire du dieu Kookabounga, étrangers.
- Leur intention n'a jamais été de vous offenser ou quoique ce soit de similaire, répondit le professeur.
- Nous sommes désolés de ce quiproquo. Nous pouvons vous dédommager pour le préjudice que vous pensez avoir subi, continua t-il sur un ton humble et amical.
- Leur maître a déjà pris sa décision, pendant la nuit; dans mes songes il s'est exprimé et sa décision est sans appel. Vous n'avez pas d'autre choix que la mort ou Kookabunga, décréta l'autoritaire messager du divin.
- Qu'est ce donc que Kookabunga, s'enquit immédiatement le scientifique.
- Kookabunga est la fusion ultime avec leur dieu, en une cérémonie ancestrale ayant lieu dans ma hutte, affirma le sorcier.
Et sans attendre de réponse de leur part, il intima à ses guerriers de détacher leur collègue géologue, un court bonhomme à lunettes prénommé Anatole, d'origine ukrainienne, pas vraiment le profil du combattant cosaque.
- La mort ou Kookabunga, quel est ton choix trop curieux étranger, demanda sans ambages le mage africain.
Leur compère apeuré ne savait que répondre mais tous comprirent bien vite qu'entre une mort certaine et la possibilité infime de s'en tirer vivant, il avait déjà fait son choix. La géologie lui avait enseigné que la probabilité vaut parfois certitude quand on sait endurer les tourments et la souffrance. Il ne restait plus qu'à sa langue à transmettre en un mot, l'option qu'il avait prise sur son futur proche, dans une alternative obscure et fatidique, dont la branche romantique consistait à mourir pour la gloire.
- Kookabounga, soupira Anatole dans un souffle.
A ces mots, deux musculeux guerriers le soulevèrent comme un fétu de paille, l'emmenant dans la case la plus grande, fermant ses ouvertures et restant avec lui.

Le reste ne fut qu'un noir cauchemar. Ils entendirent des cris de douleur, des hurlements inhumains puis d'un coup un soupir et enfin le silence. Le supplice avait duré une heure au maximum. Anatole revint, l'air hagard, hébété, marchant d'un pas fantomatique, se tenant le derrière comme s'il s'était assis sur le feu des enfers. Il fut vite pris en charge par de vieilles femmes silencieuses, infirmières locales ou seulement charitables, qui l'emmenèrent au loin, dans une petite hutte, lui prodiguer des soins indispensables. Le sorcier ne voulait pas en rester là, de façon évidente. Le supplice de leur compagnon d'infortune avait aiguisé son appétit de sadique, multiplié ses envies de sacrifice, effacé ses dernières bribes d'humanité. L'œil brillant, la bouche haineuse, il répéta son odieux leitmotiv.
- Vous devez choisir entre la mort ou Kookabunga.
Le professeur Donaldostein, conscient de sa responsabilité première dans cette infernale galère, choisit ce moment pour surprendre l'assemblée. Il servit cette tirade, mémorable aujourd'hui, hélas trop inutile hier si on se souvenait bien que seul leur noir tortionnaire maitrisait correctement l'anglais.
- Qui sommes nous donc à vos yeux, oh vous peuple si grand et si fier, ancêtre de nos pères, creuset de l'humanité toute entière, pour mériter de votre part un tel châtiment ? Et bien je vais vous la donner cette réponse que vous cherchez à tout prix. Nous sommes vos enfants, la chair de votre chair, le sang de votre sang. Et c'est en tant qu'enfant qu'à vos pieds je m'agenouille, que je donne ma vie pour que vous compreniez enfin leur fraternité.
Il fallait reconnaitre, à cet instant précis, que son discours dépassait de loin tout ce que Terence avait entendu jusqu'alors, des déclarations historiques aux sermons religieux. Le jeune homme en pleurait presque, essayant de cacher ce semblant de faiblesse, pas à cause des indigènes mais parce qu’il voulait que son Ingrid adorée garde de lui l'image d'un héros moderne de la science.
Le messager des dieux regarda à droite puis à gauche, constatant que ses troupes ne comprenaient rien à ce discours, pour la simple raison, si logique et pratique, que leur langage sonnait à leurs oreilles africaines comme un piaillement d'oiseau en mal de nourriture. Il leva les bras au ciel, s'assurant le silence de la communauté, regarda le tribun qui venait d'exprimer son désaccord de principe, sourit à pleines dents en toute innocence et aboya aux indigènes son jugement divin.

Deux colosses massifs s'approchèrent du poteau de Donaldostein, lui délièrent les mains, s'inclinèrent devant lui en silence et attendirent le signe de leur maitre magicien. Le sombre pessimisme de l’équipe commençait enfin à laisser un peu de place à une issue moins tragique, au prix, facile à deviner, de la perte définitive de leur commandant scientifique, le sage universitaire qui s'était sacrifié. Ce dernier dut s'en apercevoir car son visage s'éclaira. Leur optimiste fut cependant de courte durée. Le sorcier prit la mesure de leur incompréhension quant à la tragédie qui se jouait en ces lieux et entreprit de leur délivrer de ce fugace espoir. Il intima l'ordre de porter l'explorateur en chef et ses inféodés molosses s'exécutèrent illico.
- La mort, commença l'ordonnateur des basses œuvres dans leur langue natale afin que nul doute ne subsiste dans nos esprits torturés, par Kookabunga.
Donaldostein fut emmené dans une case, éloignée des autres cahutes, à l'abri des regards curieux et des oreilles indiscrètes. La mine affligée des villageois alentour trahissait le dénouement fatal de cette histoire. La mort rodait et attendait son heure, rapace assoiffé de carnage, créature nourrie du malheur des hommes, fatalité de cette culture tribale.

La fin de cette aventure se profilait désormais, empreinte de barbarie et de rites sanguinaires. Entre trépas douloureux et torture inhumaine, leur destinée s'affichait en rouge sur la voie des ténèbres et survivre devenait illusoire. Le reste de l‘équipe, Ingrid et Terence compris, décida de choisir la moins mauvaise solution. Terence croyait en ce choix, un répit improbable mais la limite tangible entre courage et folie. Fort de ces certitudes, il proposa sa candidature au supplice local, à ce Kookabunga terrible qui lui couterait sa rondelle, ils l'avaient tous bien compris, son honneur et sa naïveté, prix minime à payer pour continuer peut être, à respirer le bon air de sa planète natale. Tout le monde passa à la casserole, façon de parler si on occultait la probabilité, qu'en plus d'être sodomite, cette peuplade soit également de nature anthropophage. La suite des évènements leur donna toutefois raison, le sorcier et ses sbires s'ennuyèrent très vite et un matin les chassèrent à coups de pied au derrière.

Quelques semaines suffirent à retrouver le chemin du retour, malgré les dangers de la jungle, ses animaux sauvages et son climat hostile, des conditions de voyage agréables comparées à ce qu’ils avaient vécu avec cette communauté supposée paisible qui les avait brisés à jamais. Une fois revenu à la civilisation, Terence fit comme ses compagnons d'infortune, passant d'hôpital psychiatrique en centre de repos, s'enfermant dans son laboratoire, en ermite apeuré par le moindre bruissement de feuille ou claquement de porte. Il évitait même son amour d'Ingrid, lui reprochant de manière puérile, son rôle dans ce périple, celui de l'appât de compétition pour crédules gogos et scientifiques boutonneux. Il savait en son for intérieur que ces arguments fallacieux ne tenaient pas la route, ne résistaient pas à une vraie analyse scientifique, pourtant il lui était indispensable de blâmer quelqu'un et surtout pas lui-même. La belle assistante scandinave s'accrocha quelques temps à leur idylle passée puis un jour craqua en toute discrétion. Au dernières nouvelles, elle servait sa foi neuve en des croyances celtiques au sein d'une sombre secte écossaise. L'ironie de cette histoire, c'est que Terence apprit un jour par hasard, en consultant des informations sur la toile numérique, que jamais une telle peuplade n'avait un jour existé dans les faits, que le regretté professeur Donaldostein s'était carrément fourré le doigt dans l'œil jusqu'au coude, prenant ses vessies illuminées pour des lanternes nobélisables. Le village de leurs malheurs avait été depuis éradiqué par la junte militaire en vigueur dans ce pays chaotique, qui pourchassait leur sorcier tortionnaire, ancien général du précédent régime reconverti dans la culture du kat dont il abusait sans mesure, pour assoir son autorité sur de pauvres illettrés de la brousse, plus victimes que bourreaux au regard des associations caritatives et de la diplomatie européenne. Il faudrait attendre encore longtemps pour connaitre la vérité au sujet d'homo erectus et de ses descendants, du mythe de l'être humain primordial, de ces nombreuses balivernes qui poussent des vieillards ambitieux à recruter des jeunes gens pour des expéditions basées sur du vent et préparées en dépit du bon sens.

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Auteur Commentaire en débat
arielleffe
Posté le: 27-03-2014 08:43  Mis à jour: 27-03-2014 08:43
Plume d'Or
Inscrit le: 06-08-2013
De: Le Havre
Contributions: 805
 Re: Kookabunga
Donaldostein ??????????????????

Ah le fantasme de devenir le temps d'un instant objet sexuel peut nous mener loin !
Donaldo75
Posté le: 27-03-2014 13:38  Mis à jour: 27-03-2014 13:38
Plume d'Or
Inscrit le: 14-03-2014
De: Paris
Contributions: 1111
 Re: Kookabunga
J'ai toujours rêvé d'être un vieux savant.

Donald
PS: Moralité. Ne jamais suivre les grandes blondes scandinaves n'importe où.
arielleffe
Posté le: 27-03-2014 14:17  Mis à jour: 27-03-2014 14:17
Plume d'Or
Inscrit le: 06-08-2013
De: Le Havre
Contributions: 805
 Re: Kookabunga
Sage décision qui vaut aussi pour les grands blonds, et les grands bruns, et les grands ...
couscous
Posté le: 27-03-2014 19:26  Mis à jour: 27-03-2014 19:26
Modérateur
Inscrit le: 21-03-2013
De: Belgique
Contributions: 3218
 Re: Kookabunga
Je me demande quelle leçon il faut tirer de cette histoire ô combien rocambolesque ... ne pas se laisser embrigader dans la recherche du graal ... ne pas écouter un scientifique fou avec un nom à coucher dehors le bec ouvert ?

Bref, uns histoire de fous ... à nouveau.

Mon cher Donald, je me pose beaucoup de questions à ton sujet. Nous livrerais-tu tes textes du fin fond d'une cellule capitonnée ?

Amitiés en injection

Couscous
Donaldo75
Posté le: 27-03-2014 19:45  Mis à jour: 27-03-2014 19:45
Plume d'Or
Inscrit le: 14-03-2014
De: Paris
Contributions: 1111
 Re: Kookabunga
Cher Couscous,

Mes soignants m'ont laissé cinq minutes pour te répondre avant que je ne passe à la douche froide.
Ensuite, quelques électrochocs, des pilules rouges et au lit.
J'en profite donc pour te faire une bise canardesque.
Bien entendu, je ne suis pas fou.
Mais ici, ils le sont bel et bien.
Surtout le chef des hommes en blanc.
Chuuuut. Ils arrivent.
Je reprends mon air de caneton.
Donald
couscous
Posté le: 27-03-2014 19:48  Mis à jour: 27-03-2014 19:48
Modérateur
Inscrit le: 21-03-2013
De: Belgique
Contributions: 3218
 Re: Kookabunga
Cher Donaldo,

Comme je te comprends. Moi, ce sont des pilules bleues qu'on me donne.
Le chef des hommes en blanc s'appelle Albert. méfie t'en comme de la peste car il cache des outils qui me font peur au fond de ses poches !

Je ne trahirai jamais ton secret.

Bises de la cellule du bout du couloir à gauche ... non l'autre gauche.

Couscous
Donaldo75
Posté le: 27-03-2014 22:53  Mis à jour: 27-03-2014 22:53
Plume d'Or
Inscrit le: 14-03-2014
De: Paris
Contributions: 1111
 Re: Kookabunga
Ma chère Couscous,

Je vais peut être arriver à te rejoindre.
J'ai enfilé un drap blanc, fabriqué des lunettes avec des bouts de carton et je pense utiliser un vocabulaire ampoulé pour dire des choses simples. Normalement, je devrais passer pour un interne.
On va s'enfuir ensemble sur le vélo de la religieuse qui nous chante des cantiques tous les samedis matin.
J'ai gardé certaines pilules pour les mettre dans sa petite gourde de chartreuse afin qu'elle ne s'aperçoive que tardivement de notre stratagème.

Croisons les doigts.
La vérité est ailleurs.

Donald
arielleffe
Posté le: 28-03-2014 08:37  Mis à jour: 28-03-2014 08:37
Plume d'Or
Inscrit le: 06-08-2013
De: Le Havre
Contributions: 805
 Re: Kookabunga
C'est FOU !!!!!!
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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