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Nouvelles confirmées : Comment tu dirais?
Publié par tchano le 03-04-2014 23:30:00 ( 1056 lectures ) Articles du même auteur



Six-Fours, Var.
Lundi 18 juillet 1976.
Six heures quarante.
En tombant sur le bouton noir, le doigt lourd d’Archange réprime le tapage matinal de son réveil.
A six heures quarante, car depuis deux ans qu’il est à la retraire, Archange a décidé de s’octroyer tous les jours, une ration supplémentaire d’horizontalité.
Trente cinq ans durant, les premières secondes après six heures trente, l’ont assis sur le bord du lit pour le pousser ensuite vers sa journée d’instituteur.
Sinon, rien n’a changé vraiment sur le seuil de ses journées.
Une fois levé, la même poix entre les cils, le même froissement au bout des doigts
Un froissement lent et soutenu.
Un bruit de bouts de doigts contre des bourses molles.
Il arrivait, au cours de ses journées de travail, que cette manie échappe à sa vigilance. L’hilarité de ses élèves lui faisait alors reprendre une contenance plus convenable.
Malgré les remarques et les remontrances qu’il subissait depuis son adolescence, ce tic pas chic restait tenace.
C’est à la rentrée 1964/65 que Rémi Oustalet, qui triplait son cours moyen deuxième année, avait offert à son fidèle auditoire de la cour de récréation : « à force de se gansailler les œufs, il finira par se faire une brouillade! » Dès lors le sobriquet de « Brouillade » avait supplanter dans l’école, y compris parmi les enseignants, celui de « Gratte-couilles ».

Non, rien n’a vraiment changer sur le seuil d’une journée d‘Archange,
pas même l’écoute assidue des infos de 7h00 sur radio Monté Carlo.
Et ce lundi 18 juillet 1976, les infos de 7h00 ouvrent sur l’annonce d’un hold-up perpétré durant le week-end dans une agence niçoise de la Société Générale.
Les cambrioleurs se seraient introduit dans la banque par un tunnel creusé sous la rue. Un des premiers enquêteurs dépêché sur les lieux, évoquait au micro du journaliste, une inscription laissée par les malfrats dans la salle des coffres : « Ni arme ni violence et sans haine! »
En entendant cela, sidéré, Archange replonge instantanément, deux semaines plus tôt, dans une discussion qu’il a eut au téléphone avec son neveu.
Au milieu de cette conversation, qui déplorait la perte du titre de champion de France par l’O.G.C Nice, à cause, s’accordaient ils à dire, d’évidentes carences offensives; Albert, le neveu demanda:

« comment tu dirais ? » :

«  ni violence ni haine »
ou
« sans violence et sans haine »




 


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Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.
Auteur Commentaire en débat
couscous
Posté le: 04-04-2014 19:36  Mis à jour: 04-04-2014 19:36
Modérateur
Inscrit le: 21-03-2013
De: Belgique
Contributions: 3218
 Re: Comment tu dirais?
Une nouvelle courte et une fin inattendue. Tu nous offres plein de détails sur ton personnage, sympathique au demeurant pour nous emmener ailleurs. Belle lecture.

Merci Tchano

Amitiés


Couscous
tchano
Posté le: 04-04-2014 21:47  Mis à jour: 04-04-2014 21:47
Plume d'Or
Inscrit le: 18-01-2012
De:
Contributions: 297
 Re: Comment tu dirais?
A l'inverse, je connaissais la fin, c'est le reste que j'ai découvert en écrivant.
Merci chère Couscous!
Bacchus
Posté le: 05-04-2014 20:14  Mis à jour: 05-04-2014 20:14
Modérateur
Inscrit le: 03-05-2012
De: Corse
Contributions: 1186
 Re: Comment tu dirais?
bien belle trouvaille, originale.
J'ai beaucoup aimé l'idée
Merci pour le plaisir
Salut de Bacchus
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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