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Nouvelles confirmées : Estampe
Publié par tchano le 08-04-2014 19:10:00 ( 1141 lectures ) Articles du même auteur



Cela fait quatre vingt deux mois qu’il ne s’est plus rasé!
Le seul soin qu’il apportait à sa barbe étaient de rares coups de ciseaux sommaires.
Il ne se rasait plus, car en quatre vingt deux mois il n’avait pas connu Rachel.
Elle lui a dit, narquoise: « à bas les masques à poils !»

Paul lui a prêté, à contre cœur, son nécessaire de rasage.

Tout d’abord, avec des ciseaux, il élague sa barbe.
Ensuite le blaireau brasse du savon dans un bol de cuisine.
Une serviette sur l’épaule, il est devant une fenêtre qui donne sur décembre.
Le restant roux de sa barbe est maintenant d’une blancheur onctueuse,
effacée seulement, sous la narine gauche, par une coulée muqueuse.

Il engage la boucle au pommeau de la crémone et il tend la ceinture.
La lanière accompagne la lumière déclive qui entre par les vitres.
Contre le cuir bandé, la lame du coupe-choux souffle des va et vient.
Au bout de chaque glissade remontant vers le jour,
l’acier dans une volte, ourle un rai de soleil.
A chacune des voltes, l’éclat de ce soleil chante par ses rayons de verre.

Il relève la tête pour dégager son cou, et le couteau crépite
en écumant la gorge.
Une inspiration longue lui plissent les yeux, le nez,
la lame s’immobile au maxillaire saillant, quand,
son souffle brutal s’écrase à la fenêtre.
Vincent regarde l’œuvre né d’un éternuement.
Il s’éprend de l’accord des tâches de savon, de salive et de sang.
Tandis que la serviette posée à son épaule s’abreuve de sève rouge,
Figé, Vincent s’émeut de fleurs de cerisiers dans les neiges tardives.



merci à Loriane pour son sujet sur Van Gogh



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Auteur Commentaire en débat
tchano
Posté le: 09-04-2014 21:46  Mis à jour: 09-04-2014 21:46
Plume d'Or
Inscrit le: 18-01-2012
De:
Contributions: 297
 Re: Estampe
Merci Bacchus.
Bien que prés retraité, je n'ai jamais eu le loisir de me raser avec cet ustensile.
Alors que j'étais un enfant plutôt remuant, je pouvais rester le temps d'un rasage, (c'est à dire un temps très long pour moi) à regarder faire mon père.
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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