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Nouvelles : La combattante (Deuxième partie : Chapitre 2)
Publié par aliv le 27-04-2014 16:00:00 ( 1051 lectures ) Articles du même auteur



Alyssa avait toujours les yeux bandés, elle avait vidé son esprit de toute pensée négative pour se concentrer seulement sur les sons. Elle pouvait entendre le souffle suave du vent sur les feuilles des arbres, le grincement de la balançoire des voisins mais surtout la respiration sereine de Michael. Il était en face d’elle, prêt à lui asséner un coup. Alyssa resta immobile. Il frappa de son poing droit. Elle le bloqua de sa main droite. Il riposta de l’autre, Alyssa l’arrêta net de sa main libre. Sans laisser le temps à son adversaire de réfléchir, elle replia ses bras et de toutes ses forces envoya son professeur contre le mur. Sous le choc, une fissure apparut. La jeune fille retira le bandeau et se précipita auprès de Sullivan.



- Vous allez bien, demanda-t-elle affolée. Je suis vraiment désolée, j'étais dans le feu de l'action…

- Je vais bien, un peu sonné mais je vais bien, rassura-t-il en grimaçant.

Michael essaya de se relever, mais la douleur le fit vaciller. Alyssa passa un bras autour de sa taille et le conduisit jusqu'au banc. La jeune fille l’obligea à s’asseoir à cheval afin de pouvoir examiner sa blessure. Elle remonta précautionneusement le tee-shirt de l'homme et regarda attentivement son dos. À chaque pression qu'elle exerçait, Michael tressaillit de douleur. Un hématome, présentant des lésions bleutées-noir et gonflées, apparaissait peu à peu.



- Je vais vous chercher de la glace. Vous avez un bel hématome, expliqua Alyssa en se levant.

Michael acquiesça positivement de la tête puis se perdit dans la contemplation du mur qu'il avait préalablement percuté. La jeune fille revint précipitamment avec de la glace emballée dans un fin torchon, afin d'éviter les brûlures et une crème à base d'arnica. Elle se réinstalla derrière l'agent et lui appliqua scrupuleusement la glace. Michael frissonna discrètement et encaissa de nouveau la douleur.



- Tout va bien, s'inquiéta la jeune fille.

- J’ai subi pire qu'un bleu, ergota l'agent en serrant les dents.

- Je n'en doute pas une seule seconde, ajouta Alyssa en apposant de nouveau le froid sur le dos. Encore une fois, je suis vraiment navrée pour...

- Arrêtez de vous excuser, coupa Michael avec emportement. Ce que je peux vous dire c'est que je suis fier de vous. Vous avez réussi à m'atteindre, malgré votre handicap, évoqua-t-il avec enthousiasme.

- J'ai un très bon professeur, répliqua la jeune fille en débouchant le tube de crème.

Elle s'apprêtait à lui appliquer quand soudain la sonnette retentit.

- Je vais ouvrir, dit-elle en donnant instinctivement la pommade à Michael.



La jeune fille traversa la maison rapidement pour ne pas faire attendre le visiteur. Avec naïveté, elle ouvrit la porte. La personne en face d'elle avait les traits tirés par la fatigue. Ses cheveux avaient été attachés rapidement, des mèches volaient ici et là, sans ménagement. Par contre elle fut surprise de ne pas apercevoir l'hôte du lieu.

- Michael n'est pas là, demanda-t-elle en pénétrant dans la maison.

- Il est en salle d'entraînement, répondit Alyssa.

- Vous devriez vous méfier quand vous ouvrez une porte. On ne sait jamais qui peut se trouver derrière, conseilla la jeune femme en entrant dans la pièce de combat.

- Vous avez de la visite, annonça Alyssa à l'homme qui s'aventurait à s'étaler de la crème dans le dos.

- Barbara ! Mais qu’est-ce que tu fais ici, questionna-t-il, stupéfié.



- Bonjour Michael, tu vas bien ? Moi je vais très bien, dit Barbara d’un ton ironique.

Elle posa son sac sur un tabouret, tandis qu’Alyssa reprit sa place près de Michael pour terminer sa besogne.

- Excuse-moi. Je ne m'attendais pas du tout à ta visite, reprit Michael plus placidement.

- J’ai remarqué, dit-elle avec le sourire.

La jeune femme s’approcha de son collègue.

- Sullivan ! Elle se baissa à sa hauteur pour regarder son dos de plus près. Que s'est-il passé ? interrogea Barbara, alarmiste.

- Ce n’est rien, j’ai heurté un mur.

Alyssa se mordit la lèvre inférieure et n'osa pas croiser le regard de l’importune. Barbara s'agenouilla à la hauteur de Michael puis suivit le regard de ce dernier vers le mur craquelé.

- Mike, s’il te plaît, supplia-t-elle.

- Mais je te l’ai dit, j’ai pris le mur, prononça-t-il, excédé.



Discrètement elle posa les yeux sur le mur, puis sur Alyssa qui avait baissé la tête et pour finir revint sur Michael. Elle comprit que son collaborateur voulait protéger la jeune fille. Furieuse, elle arracha le tube des mains d'Alyssa et la poussa lestement afin de prendre sa place. L'élue se retira et se mit dans un coin.



- Vous auriez dû faire un peu plus attention, aboya-t-elle en examinant avec attention la blessure de Michael.

- Je…

- Vous auriez dû contrôler votre force, on vous l’a appris non, ajouta Barbara avec autorité.

Alyssa était sur le point de se confronter à la tigresse mais Michael fut plus prompt.

- Barbara, arrête, lui ordonna-t-il en se levant hâtivement.

- Mais arrête de la défendre, geignit Barbara.



Soudain, une polémique éclata entre Michael et la jeune femme. L'agent, n'approuvait pas le comportement de cette dernière envers la jeune fille et ne se gêna pas pour lui faire savoir. Alyssa qui n'avait plus osé dire un mot ou déployait sa présence, s'échappa furtivement du champ de bataille.



000



- Tiens, prononça Barbara en lui tendant une tasse.

Michael assis sur le canapé, la prit et la posa sur la table en face de lui.

- Comment te sens-tu ? Lui demanda-t-elle en passant sa main dans les cheveux du jeune homme.

- Beaucoup mieux, répondit-il.

Il remua la petite cuillère dans le café puis y trempa ses lèvres.



Un silence pesant s'était installé dans la pièce peu éclairée. Les deux personnes étaient assises l'une en face de l'autre. De l'amertume défigurait le visage de Michael, des remords marquèrent les traits de Barbara. Après mûre réflexion, Barbara prit la parole.



- Tu m’en veux encore pour tout à l'heure, affirma-t-elle en levant les yeux vers l'homme.

- Tu as été odieuse avec elle... tu lui dois le respect et l'obéissance, récapitula Michael avec autorité.

- Je sais, annonça Barbara en se dressant.

Elle s'avança vers Michael, d'un pas leste et très sûr. Ses longs cheveux bruns se balançaient au rythme de ses pas. Elle s'installa prestement au côté de Michael. Il ne put s'empêcher de plonger son regard dans le décolleté de sa collègue.

- Je suis vraiment désolée pour le comportement déplorable que j'ai eu envers l'élue, s'excusa-t-elle d'une voix presque sensuelle.

- Ce n'est pas auprès de moi que tu dois t'excuser mais..., commença Michael.



Barbara passa la main dans les cheveux soigneux de l'agent, mettant dangereusement sa poitrine a découvert.

- Je crois que je vais aller prendre une douche bien froide, lança Michael en se levant brusquement.

Il allait se retirer mais Barbara l'en empêcha en le retenant par le bras.

Très mal à l'aise par cette situation, il s'écarta de la jeune femme.



- Tu ne m’as toujours pas dit pourquoi tu es ici, ajouta-t-il afin de changer de sujet.

- C’est le ministre qui m’envoie, pour une mission, expliqua-t-elle en venant se placer face à l'agent.

- Il voudrait que l’élue intervienne. En fait c’est la seule qui peut le faire sans éveiller de soupçons, continua-t-elle tout en caressant le bras de Michael.

- Et cette mission elle consiste en quoi, questionna-t-il, soupçonneux, et en s'éloignant vivement de la tentatrice.

- Si tu veux bien, je te dirai tout demain. Je voudrais attendre que tout le monde soit là. Éric arrive dans l’après midi.



Michael ne voulait surtout pas que la conversation se termine de cette manière. Il ouvrit la bouche puis la referma quand il s'aperçut que Barbara avait débuté le déboutonnage de son chemisier.

Elle s’approcha de lui, retira la tasse des mains et lui donna des petits baisers dans le cou. Michael ne fut pas surpris. Il résista du mieux qu’il le pouvait. L'entreprenante Barbara passa sa main sous son t-shirt. Elle allait lui retirer quand subitement, il la repoussa doucement en la tenant par les épaules.

- Je n'en ai pas envie, lui affirma-t-il très sérieusement.

Sans une autre parole et sans un regard, il quitta la pièce.

Barbara choquée par ce qui venait de se passer, resta figé au milieu du salon, les yeux embués de larmes.



Pendant ce temps, dans la rue faiblement éclairée, une voiture noire stationnait à quelques mètres de la demeure de Sullivan. Une main tenant une cigarette apparut à la vitre. La personne jeta le mégot à terre et démarra en trombe.

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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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