Le vent battant le sol d'une ire déchaînée, Fait s'envoler les feuilles à travers la campagne, Fait se plier les arbres aux membres dénudés, Et plaque sur leur tronc la pluie qui l'accompagne.
Sur le sentier soudain, teinté d'ocres obscures, La pluie meuble la terre en flaques tourmentées, Les ornières gagnant, comme autant de fronçures Les bords du chemin aux herbes irisées.
Les gouttes qui crépitent tombant sur le feuillage, Éclatent une à une en gerbes sur la mousse, Scintillent sur le sol comme des coquillages Puis rejoignent la sente, en rus qui éclaboussent.
L'odeur des foins mouillés bientôt flatte l'odorat ; Et la pluie qui ruisselle, le long des hauts taillis Tisse un filet d'argent sur le panorama ; L'averse s'arrête enfin quand le vent s'assagit.
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