L'Océan dans la nuit, vertigineusement Soulève d'un soupir la coque d'un navire Qui roule et tangue et vire, et qui soudain chavire, Lui laissant le passage jusqu'au firmament.
L'Océan voit de loin, même à travers la brume, Les femmes de marins vêtues de son écume. Il hésite un instant, comme pris de remord, Mais ne peut se calmer sous le souffle du nord.
Soulevé par les vents, poussé par les marées, A travers les rochers, à travers les marins, Il engloutit au port, les barques amarrées.
Sa vague monte au ciel aux nuages salins, Et tombe en un fracas d'ombres et de lumière, Aux pieds nus d'une femme, aux pieds nus d'une mère.
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