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Nouvelles : L'Examen Partie 2
Publié par Loretta le 26-05-2014 18:47:28 ( 1030 lectures ) Articles du même auteur



Assise à une table au hasard, j’attends avec appréhension que les copies nous soient distribuées.

Tanya s’est installée à côté de moi et se ronge les ongles en jetant des coups d’œil nerveux à travers la classe.

Même pour l’Examen, les étudiants sont divisés selon leur secteur et les résultats des épreuves suivit de notre nouveau secteur sont annoncés devant tous les étudiants de 16 ans de notre secteur d’origine ainsi que leurs parents, ce qui rend cette étape excessivement importante, puisqu’elle sera bénéfique ou déshonorante pour nos familles.

La pression mise sur les étudiants des secteurs un, deux et trois est telle, que certains, trop sensibles, échouent lamentablement et se retrouvent à vivre dans des secteurs très modestes. Instinctivement, je pense à Tanya et je la regarde lorsqu’on nous apporte les sujets. Un pion pose la feuille sur son pupitre et je vois le visage de ma voisine se crisper. Ses yeux n’expriment plus du tout la peur qu’elle ressentait avant, ils décrivent une détermination sans faille.

- Vous avez quatre heures. C’est parti !

Tanya se jette sur sa copie et son crayon s’agite vivement. Je prends soudain conscience que ma copie m’attends, moi aussi. Je prends le temps de lire chaque question en inscrivant une petite étoile à côté de celles qui me posent problème. Heureusement, il n’y en a que cinq.

Je m’active à mon tour sur mon devoir, expliquant avec vigueur pourquoi un daltonien ne voit pas toutes les couleurs, puis comment obtenir l’hypoténuse d’un triangle rectangle. Les minutes défilent et je me détends un peu plus à chaque nouvelle question traitée. Je m’autorise même un coup d’œil à la classe. La majorité des étudiants ont la tête penchée en avant, en pleine réflexion.
Un pion se lève d’un bond et fonce droit sur moi. Prise de court, je balbutie quelques excuses inutiles tandis que le surveillant saisit la feuille de mon voisin et la déchire en deux.

Tout le monde a relevé la tête et observe avec incrédulité, le chaperon qui range la copie déchirée dans sa poche. Plus personne ne bouge et on attend tous de connaître les raisons de ce comportement. Le cerbère se redresse et donne une tape sur l’arrière du crâne de l’étudiant.

- Tu as triché, lance le surveillant.

- Quoi ? Mais non, je regardais ma montre !

- Et ta montre se trouve dans ta poche droite ? Pourtant je la vois à ton poignet, rétorque le pion.

Le garçon n’ose plus rien répondre, je crois qu’il vient de se faire avoir.

- Tu sais ce qu’il en coûte de frauder à l’Examen.

Je me mords la lèvre lorsque le pion lui saisit le col et le soulève avec vigueur. Il le tire vers la porte et le pousse à l’extérieur. J’imagine déjà ce qu’il va devenir.

L’Examen est terminé pour lui, ce qui signifie qu’il va appartenir au Secteur Sept, le pire de tous. Les habitants de ce secteur n’ont pas de travail ni de maison et, en général, ils meurent très rapidement, de maladie ou de faim. Quel destin funeste. Je frissonne à l’idée d’un jour, le croiser et le voir souffrir de mille maux, alors que je vivrai une vie tranquille.

C’est en cela que je hais notre système. Toute notre vie future ne se joue que sur nos performances à l’Examen, et nous range ensuite dans des secteurs selon nos capacités intellectuelles. Et si un Deux ne s’intéresse pas aux études ? Il est contraint de travailler pour atteindre le meilleur niveau possible pour la médecine. Et la raison de ces obligations, c’est simplement parce que, d’après ses résultats à l’Examen, il est assez intelligent pour vivre au Secteur Deux.

Je me redresse sur ma chaise, pousse un long soupir et attends. Je n'ai pas encore terminé l'épreuve, mais je n'arrive plus à me concentrer après ce qu'il s'est passé. Je regarde un instant Tanya, elle semble complètement absorbée par son devoir, sa tête bascule de droite à gauche tandis que son crayon court rapidement sur le papier. De ma place, on entendrait presque les frottements de la mine de plomb. Je balance la tête en arrière en me massant la nuque. Il faut que je m'y remette, l'heure tourne et il me reste cinq questions sans réponse – les cinq fameuses questions difficiles.

Je saisis mon stylo et le tapote contre mon front en réfléchissant à la chronologie du conflit nucléaire de 2080.

En vérité, il n'a pas commencé en 2080. Le monde était déjà en tension depuis plus de vingt ans. Les pays en crise économique réclamaient de plus en plus d'argent aux grandes puissances, tandis que celles-ci étaient menacées par des attentats venant des pays émergents. La majorité des alliances entre les nations furent abrogées. En 2064, le mot d'ordre était « Soit le premier à tirer, sinon tu seras le premier à mourir ». Trois ans plus tard, une première bombe atomique vint s'écraser sur notre Ecosse. On ignore toujours d'où était partie cette grenade, mais ce qui est sûr, c'est qu'elle engendra la guerre la plus destructrice depuis la création du monde, à tel point, qu'elle faillit l'anéantir complètement. Certains pays, dont on ignorait qu'ils possédaient l'arme atomique, s'en sont prit aux pays du nord. S'ensuivit un dialogue d'obus. Les populations ne savaient plus quoi faire pour se protéger. Il n'existait aucun abri. Jusqu'à ce qu'un jour, Kyle Davidson, un architecte anglais eut l'idée de creuser tout un réseau de souterrains afin d'y cacher le plus de monde possible. On appela cette stratégie, la Technique de la Taupe. Ca ne fait pas très héroïque comme nom, mais ça a permit à des milliers de gens de rester en vie, et de sauvegarder la race humaine.

Les souterrains n'étaient pas très larges. On les qualifiait d'artères car chaque tunnel menait au cœur, une immense pièce dans laquelle on annonçait les instructions aux réfugiés.

La guerre ne semblait pas vouloir se terminer, et chaque années, de nouvelles galeries étaient creusées pour accueillir, non pas des survivants de l'extérieur, mais les nouveau-nés des familles récemment formées. Pendant un quart de siècle, les gens n'ont pas vu la lumière du soleil, mais en 2091, les rescapés osèrent sortir de leur tanière.

On raconte que nos ancêtres se sont retrouvés face à une grande plaine vide. Des kilomètres de terre inexploitée. Lentement, ils se sont mis au travail pour reformer des villes et Kyle Davidson fut amené à régner sur ce nouveau monde, mais l'anarchie revint vite. Kyle n'était pas fait pour diriger un pays, il n'avait pas l'intelligence requise. C'est à partir de là que des tests pour mesurer le Q.I ont été mis en place. De fil en aiguille, on en est venu à participer à l'Examen, pour ensuite entrer dans un Secteur, et y exercer un travail à la hauteur de nos capacités.

Une sonnerie retentis. Stridente et agaçante, qui me fait sursauter. Je lève les yeux et voit l'homme de tout à l'heure perché sur l'estrade, les mains croisées derrière son dos. Un instant, son regard se pose sur moi et je me sens angoissée. Il va me virer de la salle, j'ai fait une bêtise ? Me demandé-je alors qu'il se racle la gorge.

- C'est terminé, posez vos stylos, lance-t-il sans me lâcher des yeux.

Je pose mon crayon et retourne ma feuille avant de me lever et de suivre la masse d'étudiants qui se presse vers la sortie. Dehors, je lâche un gros soupir de soulagement. C'est presque terminé, il ne manque plus que l'entretient de cet après-midi, et je serai libre. Une tape sur l'épaule me sort de ma rêverie.

- Alors, ça a été Apry ?

Je fais volte-face et me retrouve nez-à-nez avec le mec d'avant l'épreuve. Mais qu'est-ce qu'il me veut celui-là ?

- Je me suis pas présenté, je m'appelle Aiden, du Secteur Six, dit-il en m'accordant une révérence.

Je souris, trop fatiguée pour me méfier de lui. Il semble surpris par ma réaction et se met à rire de vive voix. Je n'aime pas ce type, il vient d'un secteur remplit d'idiots et de brutes – les soldats – il doit être comme tout ceux-là. Pourtant, les traits de son visage ne sont pas durs et inquiétants comme ceux qu'on voit à la télé. Les soldats, qui sont régulièrement filmés pour montrer à quel point ce qu'ils font est dur et indispensable pour notre sécurité, ont tous l'air méchants et violents. Mais pas Aiden, il paraît être gentil et son air un peu idiot le fait sembler inoffensif.

Il glisse un bras sur ma taille et m'entraîne avec lui en avant.

- Me feriez-vous l'honneur de manger avec moi Mademoiselle du Secteur Deux ? demande-t-il ironiquement. Une mauvaise compagnie vaut mieux que pas de compagnie du tout, non ? Ajoute-t-il.

Je ne réfléchis pas très longtemps avant de répondre.

- Je vais vous faire l'honneur de ma présence à votre table très cher soldat.

Il rit à nouveau et nous entrons à la cafétéria.

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Mot de l'auteur : Voilà, alors j'ai beaucoup de mal à continuer cette histoire. D'après quelques recherches, il semblerait que je veuille écrire mon histoire tellement parfaitement que tout ce que je fais ne me satisfait pas, alors voilà, je vous demanderai votre avis là-dessus, afin que je sache si oui, ou non je dois continuer cette histoire.
Une amie me dit que c'est une histoire très intéressante, mais je soupçonne qu'elle dise ça pour me faire plaisir et non par pure sincérité. Alors voilà, merci d'être honnête avec moi !

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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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