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Nouvelles : La voyageuse
Publié par poetico le 27-05-2014 10:40:00 ( 814 lectures ) Articles du même auteur



La voyageuse.

Le regard que Fred posa sur la fille assise en face de lui dans ce train qui roulait dans la nuit, voulait en dire long sur les pensées qui le traversaient à ce moment là.

“ Je me la ferais bien se disait-il en lui-même. ”

C’est vrai qu’elle avait tout pour plaire. Grande, mince, des cheveux bruns et courts, une poitrine petite mais ferme, un ventre plat, des cuisses musclées d’après ce qu’il pouvait en deviner ainsi que des jambes longues et bronzées. A force de la regarder fixement, elle dut sentir le regard posé sur elle, levant la tête de son livre, elle lui jeta un coup d’œil. Ce fut bref, mais combien sélectif, elle fit une moue avec ses lèvres et se replongea dans son bouquin.
“ Quoi, se dit Fred, je ne lui plais pas, je ne suis pas son genre, quel genre de gonzesse se croit-elle ”
Il était vexé et comme un enfant trop gâté, se tassant plus encore dans son siège, il croisa ses jambes et ferma les yeux. A peine les avait-il fermé, la fille releva les siens, le regardant intensément. Un sourire éclaira son visage d’un ovale parfait. Elle passa la main dans ses cheveux, ses lèvres étaient humides. C’est vrai qu’il est mignon, mais un peu imbu de sa personne, encore un qui croit qu’aucune fille ne peut lui résister. Et de dépit peut-être, elle se replongea dans la lecture de son livre. Le temps semblait s’être arrêté, le seul bruit perceptible était celui du train qui roulait dans la nuit à vive allure traversant la campagne endormie.

Fred sembla se réveiller, il vit une gare allumée qui passait devant lui à vive allure. Puis plus rien que le noir de la nuit.
Elle releva les yeux de son livre et leurs regards se croisèrent.
Elle lui sourit, il répondit à son sourire.
“ Pas si bêcheuse que ça se dit Fred, je me la ferais bien. ”
Elle dut surprendre les pensées de l'homme assis en face d'elle, car son regard se fit plus dur et elle remit le nez dans son bouquin.
Fred n’en pouvait plus, l’atmosphère de ce wagon devenait trop pesante. Il se leva, ouvrant la porte du compartiment, alla fumer une cigarette dans le couloir. Le noir de la nuit défilait toujours devant ses yeux.
- Vous avez du feu?
Il sursauta, en se retournant, la vit à côté de lui, une cigarette à la main. Il alluma son briquet et d’une main qui tremblait légèrement l’approcha de sa cigarette. Quand celle- ci fut allumée, la jeune femme lui dit merci d’une voix un peu rauque, la voix d’une personne qui fumait beaucoup. Ils fumèrent en silence, l’un à coté de l’autre, regardant la nuit. Ils les éteignirent presque ensemble et restèrent dans ce couloir qui semblait aussi interminable qu’un tunnel, comme la nuit qui d’ailleurs n’en finissait plus.
Fred se tourna lentement vers elle et la regardant droit dans les yeux osa lui dire.
- Vous êtes belle.
Quelle banalité pensa-il en même temps qu’il parlait ! D’habitude pour aborder une femme, il préparait les mots qu’il allait prononcer. Pas à cet instant, il était incapable de penser.
- Merci, répondit-elle.
Il prit sa main et y posa ses lèvres. La main était longue, douce et sentait bon.
- Je cherche les toilettes.
- C’est là-bas, au bout du couloir lui indiqua t-il en faisant un geste de la main pour en montrer la direction.
Elle partit dans ce couloir interminable, petit à petit ses pas la conduisait au bout du regard de Fred.
A un moment elle disparut à ses yeux.
Il l’attendit en vain. Jamais il ne la revit.
Avait-il rêvé? Il attendait tant une rencontre. En avait-il rêvé d’une rencontre dans un train. Il retourna s’asseoir dans le compartiment et chercha en vain le sommeil.

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Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.
Auteur Commentaire en débat
couscous
Posté le: 29-05-2014 18:06  Mis à jour: 29-05-2014 18:06
Modérateur
Inscrit le: 21-03-2013
De: Belgique
Contributions: 3218
 Re: La voyageuse
Une histoire classique de rencontre dans un transport en commun avec une fin qui nous laisse avec des interrogations, comme doit le faire une bonne nouvelle.

Merci poetico

Au plaisir
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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