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Accueil >> xnews >> Moi Kléber 14 ans en 1914 (partie 2) - Nouvelles confirmées - Textes
Nouvelles confirmées : Moi Kléber 14 ans en 1914 (partie 2)
Publié par couscous le 14-11-2014 19:30:00 ( 1240 lectures ) Articles du même auteur
Nouvelles confirmées



30 août 1914

Dans sa lettre, Papa me dit qu’il se trouve sur le front de l’Yser et qu’il tient bon. Alors, pourquoi les allemands sont-ils chez nous ? Ils sont partout et logent dans nos maisons, nos caves, volent nos lits mais aussi notre nourriture. Ainsi, ils ont réquisitionné des jambons et des saucissons à la boucherie Liénart dans la Rue de la Station et le pain du père Favorel Rue du Gaz. Je les trouve sans-gêne. Ils font comme s’ils étaient chez eux. Leur langue est incompréhensible. C’est encore pire que le flamand. On a l’impression qu’ils aboient lorsqu’ils parlent. Mon copain Serge s’amuse à les imiter. Il est hilarant ! Ils ne sont pas trop méchants. L’un d’eux nous a même donné un morceau de chocolat.

1er septembre 1914

Normalement, je devais faire ma rentrée scolaire aujourd’hui mais avec tous ces chamboulements, l’école ne rouvrira que dans quelques semaines. Je ne suis plus en obligation scolaire car j’ai atteint quatorze ans mais Maman insiste pour que je continue. Les allemands ont réquisitionné l’école industrielle pour loger leurs troupes et leur matériel. Moi, je ne suis pas concerné car je vais à l’école Saint-Paul, près de la maison. J’aurais aimé pouvoir étudier à l’école St Joseph mais mes parents n’en ont pas les moyens. Elle est réservée aux fils de médecin, notaires et autres notables mouscronnois. Ce sont eux qui ont créé le Comité de Secours de la ville. Ils collectent des fonds pour nous donner de la nourriture et un peu d’argent. Sans Papa à la maison, on n’a plus de salaire et le prix des produits a flambé.

1er octobre 1914

Je fais enfin ma rentrée. De nombreux professeurs sont absents, appelés au front. Les cours se donnent dans des classes surpeuplées. Je viens d’apprendre que Mouscron relève désormais de la quatrième « etapen » sous l’administration de la « Kommandatur ». Ces mots allemands sonnent comme des coups de poing dans notre liberté. En plus, l’envahisseur veut nous imposer le flamand ou, pire, leur langue barbare. Moi qui adore le cours de français, je serais bien puni.

20 octobre 1914

Une épidémie de fièvre typhoïde frappe la ville. Plus d’un tiers des élèves de ma classe sont absents. L’instituteur nous a expliqué que c’était à cause du manque de chaux que l’on met d’habitude dans nos puits pour les assainir. C’est une maladie affreuse. Mon copain Serge en souffre. Je suis allé lui rendre visite. Il me dit qu’il a très mal à la tête et au ventre. Je le trouve extrêmement pâle et maigre. J’espère qu’il va s’en sortir.

A suivre...

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Auteur Commentaire en débat
Iktomi
Posté le: 15-11-2014 07:45  Mis à jour: 15-11-2014 07:45
Modérateur
Inscrit le: 11-01-2012
De: Rivière du mât
Contributions: 682
 Re: Moi Kléber 14 ans en 1914 (partie 2)
Toujours aussi prenant et poignant.
couscous
Posté le: 15-11-2014 11:13  Mis à jour: 15-11-2014 11:13
Modérateur
Inscrit le: 21-03-2013
De: Belgique
Contributions: 3218
 Re: Moi Kléber 14 ans en 1914 (partie 2)
Merci Iktomi.
J'en ai appris des choses en effectuant mes recherches pour ce texte !
Marco
Posté le: 15-11-2014 11:50  Mis à jour: 15-11-2014 11:50
Plume d'Or
Inscrit le: 17-05-2014
De: 24
Contributions: 725
 Re: Moi Kléber 14 ans en 1914 (partie 2)
J'ai lu la première partie puis celle-ci, c'est tout simplement un superbe récit. Documenté à souhait.

Par l'intermédiaire du "Petit Kléber", et toute son innocence, on a un véritable aperçu
de ce qu'est l'occupation avec tous les dommages collatéraux que cela entraînent.
Des moments pénibles pour la Belgique...

Le petit Kléber traverse ces instants sans réel peur. De façon précise, il prend note des évènements qu'il est amené à vivre et de ceux qu'il constate.

Un très bon moment, le suite vite..

Merci coucous, que la journée te soit douce (sans trop de flotte)

Amitiés Marco
couscous
Posté le: 15-11-2014 12:19  Mis à jour: 15-11-2014 12:19
Modérateur
Inscrit le: 21-03-2013
De: Belgique
Contributions: 3218
 Re: Moi Kléber 14 ans en 1914 (partie 2)
Cher Marco,

Je te remercie pour ton commentaire et ton intérêt à mon texte.

La suite arrive bientôt, ne t'en fais pas.

Merci pour tes voeux mais il pleut depuis ce matin ici. C'est normal, c'est la Belgique !

Bises

Couscous
Anonymes
Posté le: 15-11-2014 19:55  Mis à jour: 15-11-2014 19:55
 Re: Moi Kléber 14 ans en 1914 (partie 2)
Ton texte monrte bien la confrontation de la vie qui s'écoule, qui doit se poursuivre et de l'abominable qui s'installe dans l'ordinaire de la vie pour lui prendre sa place en quelque sorte. Les alternances narratives en cascades de la vie douce et des atrocités sont poignantes.
Merci Couscous.
Amicalement.
Jacques
couscous
Posté le: 15-11-2014 21:56  Mis à jour: 15-11-2014 21:56
Modérateur
Inscrit le: 21-03-2013
De: Belgique
Contributions: 3218
 Re: Moi Kléber 14 ans en 1914 (partie 2)
J'ai voulu exprimer la réalité vécue par le peuple envahi.

Merci Jacques pour ta lecture et ton commentaire.

Couscous
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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