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Nouvelles confirmées : La tournée du Commandant................
Publié par Titi le 28-11-2014 03:30:00 ( 1001 lectures ) Articles du même auteur



Tiens Gamin, remet un godet, et sert un verre au Commandant

Vis à gauche, qui devait son surnom à un léger strabisme, et qui venait de passer commande, était un habitué du bar de Gamin ‘’Comme chez soi’’, situé rue Colbert à Tours, et ouvert de 6 heures, jusqu'à plus d’heure le soir, soit quand les derniers théoriciens de la chopine, avaient terminé de philosopher autour du canon de rouge, avec 3 grammes dans chaque doigt de pieds.

Gamin, lui le patron du bar, devait son surnom, à une constitution fragile et souffreteuse avec son 1m 90 au garrot et ses 135 kg sur la bascule, poids d’ailleurs qu’il contestait depuis peu, avançant qu’il avait perdu du poids……..., il est vrai qu’il s’était coupé les ongles !

La philosophie, voila quel était le thème principal des discussions dans ce café, haut en couleur, du quartier populaire et ouvrier de mon enfance ou mon père a tenu boutique de boucherie, de 1952 à 1985 .

Ainsi, lorsque Le Breton,(car natif de Colmar ??) avec s’être rincé la rote au pain bénit avec un mêlécass (eau-de-vie + cassis), en réponse à Gamin qui lui demandait pourquoi il achetait une baguette entière, lui qui vivait tout seul, rétorquait : ’’Même si je suis seul, je prends toujours une baguette, une demi-baguette ça fait encore plus seul’’, si cela n’était pas de la philo, c’est comme si on remettait aujourd’hui en cause, la fait que Jean Jacques Bourdin, le chantre de RMC, soit le Platon de la chose radiophonique……

Il n’y avait que le Commandant, natif d’Alger, qui désapprouvait le terme de philosophe en ces lieux, thèse qui lui permettait de faire son habituelle boutade en prenant l’accent de sa région natale: ‘’ C’est pas toi qui fait le s’œuf, c’est le poule qui fait le s’oeuf’’

Cet ancien militaire qui avait, comme on le voit, l’humour chevillé au corps, avait été nommé commandant de réserve à la fin de guerre, grâce à une blessure au poitrail, qu’il avait reçu au cours d’une rixe en 1942 dans un bal de canton !!!!. Curieusement d’ailleurs, bien que ce soit les seuls bals qu’il eut connu pendant cette période de conflits, il était pensionné de guerre, et de fait recevait la solde correspondante à ce grade.

(L’histoire est réelle et, selon mon père âgé de 94 ans et ex maquisard-résistant, la fin de la guerre aurait vu plus de résistants qu’il y en avait eu réellement pendant les hostilités…………)

Assis au fond du bar, prés du radiateur, sans doute une vielle habitude de sa période scolaire, Einstein, ainsi nommé car ayant été celui qui avait été le plus longtemps à l’école…….., il était, en effet, concierge à l’école Anatole France, s’immisçât dans la conversation en posant la question, la vraie, la seule digne d’intérêt en ce dimanche après midi :-‘’ c’est qui qu’a les résultats du tiercé ?’

Dans le brouhaha du troquet une voix se fit entendre:’’-13, 3 et 9’’.

C’était la voix de Portugalais (car natif de Lisbonne) qui, passionné de modèles réduits, s’évertuait, régulièrement, à monter sur SA table du fond de la gargote, devenue presque son lieu de résidence, ses petites autos miniatures.

C’était un spécialiste de la chose chevaline, car en charge des jeux d’une grande partie des habitués du Bar’ ’Comme chez soi’’.

Le bar PMU qui recevait les paris n’était pourtant pas très éloigné de chez Gamin, mais seul Portugalais avait la légitimité du groupe pour se rendre au PMU, et y déposer les paris de l’ensemble des membres du bistro de chez Gamin.

C’était une question de défense des petits troquets, de fidélité et d’attachement vis-à-vis de Gamin, qui était leur fournisseur habituel, d’autant comme le rappelait souvent le Commandant : ’’ A force de fermer les petits bistrots, bientôt on aura des supermarchés du godet de rouge, alors va transporter ton verre dans un caddie ??

Certaines mauvaises langues arguaient que la vraie raison, étant le fait, que Gamin était le seul à faire crédit !!!

Le commandant à l’énoncé des chiffres donnés par Portagulais, s’écria :’’Je l’ai et dans l’ordre !! Tournée pour tout le monde !!

Pour l’avoir dans l’ordre, il l’avait dans l’ordre !!! accroché au bar qu’il était, depuis le matin 10 heures, à consommer, uniquement, mais avec application, le rouge local surnommé par le Vicomte de la Briquette, autre notable du quartier, ‘’la friandise de maçon’’.

Cette attachement au godet de rouge avait amené, un jour Gamin, à lui poser la question: mais tu bois toujours la même chose, Commandant, tu ne changes jamais, toi’’ mais qui s’était vu rétorquer cette réponse pleine de bon sens et de mépris’’ Jamais d’impro !!’’

Les tournées du commandant se succédaient donc dans le bar, chacun de remercier et de louer la générosité et le sens du partage de ce dernier, sans doute un vieux réflexe militaire: Un pour tous, tous pour un !!

Au bout de quelques temps, le calme étant revenu dans le bistroquet, lié sans doute à l’action anesthésique des tournées multiples bues généreusement par les champions de la tétine, on entendit de nouveau Portugalais , s’écrier :- Ouf , ca y est, putain, pas facile à monter cette petite bagnole réduite, remarquez c’est normal, , c’est très étroit, c’est neuf !!

Bon sang !!! mais c’est bien sur, aurait dit le commissaire Bourrel (référence valable uniquement pour les plus, voir les très, anciens !! qui regardait Les cinq dernières minutes dans les années 80 !! ) ce n’était pas 13, 3- et 9 , supposé résultat du tiercé du jour, mais ,c’est très étroit c’est neuf, qu’avait tonné du fond du bar Portugalais !!

Il ne restait plus au commandant qu’a régler la note, mais il fut loué pendant fort longtemps par les pensionnaires du bar ‘’Comme chez soi’’ ou les chiffres 13-3-9 furent affichés très longtemps sur la glace du bar avec cette légende:

Ces 3 chiffres valaient de l’or,
Juste l’espace d’un instant,
En ayant fait du commandant
Nabab, mais l’espace d’une heure


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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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