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Nouvelles confirmées
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Fugue en si mineur
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Publié par
Donaldo75
le
29-11-2014 01:23:04
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Fugue en si mineur
La trentenaire blonde attendait sagement, assise à la petite table ronde au fond de la salle. Je la regardais discrètement, histoire de ne pas l'effrayer. Elle me faisait penser à un petit oiseau fatigué de lutter contre le vent pour rester sur son bout de branche famélique. J'en apprenais plus sur elle en l'observant dans son triste quotidien qu'en compulsant des données ou en recoupant d'inutiles informations administratives. C'était ma spécialité : détective privé et expert en filatures, en profilage psychologique et en coups tordus.
Elle s'appelait Marjorie. Son mari, un gras du bide prénommé Raymond, la soupçonnait d'infidélité chronique, une maladie fort répandue mais dont personne ne se vantait, en général. Le rondouillard, chef cuisinier de son état, avait atteint ses limites dans le flicage conjugal. Il souhaitait dorénavant changer de division, passer de l'amateurisme au professionnalisme. Un de ces copains de comptoir lui avait conseillé de passer par une officine privée, du genre de la mienne. Raymond avait recherché sur Internet et, grâce à la magie du référencement naturel et du dieu Google, il était tombé sur mon agence.
Le gros Raymond avait ensuite pris rendez-vous pour m'expliquer la nature profonde de son mal. — Alors, mon brave monsieur, qu'est-ce qui vous amène ? Votre explication sur notre site en ligne a été pour le moins succincte, lui dis-je dans un élan littéraire. — Je crois que ma femme a un amant, répondit le ventru. — Comme dirait ma logeuse : « faut pas croire, faut être sûr ! » Et la certitude, le savoir, la preuve, c'est notre spécialité. — Vous pouvez prendre des photos ? — Bien évidemment ! Si votre femme fait des galipettes avec un autre, nous vous en fournirons le film, en Technicolor. Nous ne proposons pas encore la 3D mais ça ne saurait tarder. — Vous fournirez aussi le nom, l'adresse et la profession de son mariole ? — C'est inclus dans le forfait. Vous aurez son pedigree, de sa première dent de lait à la marque de ses capotes favorites. Et si vous prenez la formule Premium, vous en apprendrez plus sur lui que n'en sait sa propre mère ou sa concierge. — De quoi avez-vous besoin pour démarrer ? — Il me faut une description de votre femme, son identité officielle, son numéro de téléphone portable et l'immatriculation de sa voiture. Si vous avez une photographie récente, c'est encore mieux car nous utilisons le nec plus ultra en matière de technologie et de reconnaissance faciale.
Raymond avait avalé mon discours commercial d'un trait, sans eau gazeuse. Il fallait avouer que, côté marketing, j'avais mis tous les atouts de mon côté en créant ma petite société d'investigation. Mes bureaux se trouvaient dans un quartier d'affaires de Paris, au sein du tout juste rénové dix-neuvième arrondissement, avec des services collectifs de très bonne facture et un accueil top niveau agrémenté de très belles plantes blondes à longues jambes et au sourire enjôleur. Mon assistante, Irina, ne faisait pas tâche dans le tableau, du haut de son mètre quatre-vingt, avec son physique d'espionne soviétique, en version brune aux yeux bleus. Le Raymond avait du éclater son caleçon dans la salle d'attente, à la reluquer comme un fou. Ils le font toujours, surtout les cocus. J'avais pris des cours de vente via un organisme de formation spécialisé dans les professions libérales. Déjà naturellement gâté en matière de boniment, j'avais perfectionnée ma technique grâce à un enseignement de pointe, dispensé par les meilleurs menteurs assermentés. Le conte à dormir debout, la fable pour gogos crédules et l'excuse à deux balles n'avaient plus de secrets pour moi. J'avais opté pour le cursus 'Agent de renseignement'. Mon professeur, un ancien de la D.S.T, avait poli mon diamant brut pour en sortir un maximum de carats. Résultat des courses : l'obèse cuistot m'avait signé un bon vieux chèque d'avance, sans sourciller. Il avait aussi accepté de prendre en charges les frais, même à l'étranger. Je n'en revenais tellement pas que j'avais demandé à Irina de vérifier sa solvabilité. En deux temps et trois mouvements, ma collaboratrice moscovite m'avait sorti l'état des comptes de monsieur et de son paternel. Le premier n'avait pas vraiment le gène de la saine gestion financière mais son père couvrait ses dépenses chaque mois et au-delà . C'était amplement suffisant pour mon comptable.
J'avais sous-traité les recherches de base à Irina, l'efficacité faite femme, afin de me concentrer sur l'essentiel, le profil psychologique de la supposée pécheresse. Marjorie était un joli brin de fille, façonnée à l'ancienne. Issue d'une famille modeste, elle avait essayé d'échapper à son destin social en poursuivant de longues études supérieures en comptabilité, dans une des nombreuses universités parisiennes. Au cours de son cursus estudiantin, elle avait rencontré le roi de la casserole, le baron du faitout. Mystère des méandres du cœur, elle s'était mise en couple avec ce rase-moquette de Raymond. Les deux tourtereaux avaient poursuivis leur chimérique liaison en s'installant ensemble dans un petit appartement de la banlieue Ouest, au milieu des jeunes cadres dynamiques et des retraités de la fonction publique. Marjorie était devenue responsable d'un service de recouvrement, au sein d'une société de crédit, tandis que Raymond avait grimpé une à une les marches d'une laborieuse carrière passée à couper de la viande, à saler des courgettes et à laver des plats en inox. Il ne manquait plus qu'une triplette de marmots pour compléter la famille.
Pour un observateur lambda, peu habitué aux affaires conjugales, rien ne clochait. Les vaches étaient bien gardées dans un pré carré entouré d'une clôture standard. Je savais que derrière cette apparente normalité, l'existence du Français moyen connaissait des hauts et des bas. Visiblement, celle de Marjorie et Raymond tangentait le plancher, le niveau zéro du glamour et de la joie de vivre. Le prince charmant des débuts s'était rapidement transformé en fainéant domestique. Par son manque d'allant, son penchant naturel à la sieste et au graillon, Raymond avait éteint le feu sacré de sa femme. Il l'avait cantonnée dans un rôle de faire-valoir, de trophée, doublé d'une fonction de bonniche. Leur mariage avait sonné le coup de grâce. Marjorie s'était sacrifiée sur l'autel des conventions et du qu'en-dira-t-on. De pétillant, son regard clair était devenu soumis, sans éclat, un banal caillou dans un univers d'émeraudes. De son côté, Raymond s'affichait fièrement au bras d'une épouse trop belle pour lui, trop intelligente pour son cerveau de primate et surtout trop sensible pour son mental de petit garçon. Raymond n'offrait pas de robe, de bijoux ou de parfum à Marjorie mais des ustensiles de cuisine, du matériel de couture ou des pelotes de laine. Il la contenait dans un univers étroit, fait de réunions familiales à discuter du prix de la dernière caravane Machin-chose ou de ces étrangers qui volaient le pain des vrais Français et qui égorgeaient des moutons dans leur cave.
A l'aune de ce constat, je pariais sur une dépression nerveuse de la belle Marjorie avant ses quarante ans. Son époux l'avait trop bien encerclée pour qu'elle fût en mesure de se rebeller ou de se divertir dans les bras d'un Roméo de passage. Entre les lessives, le ménage, les courses, les comptes dans le rouge et les traites sur leur appartement, Marjorie n'avait probablement pas le temps de penser à la bagatelle. Mes premières séances de filature avaient confirmée cette tendance. Je ne voyais pas qui, dans son environnement de travail, aurait pu faire valser son petit cœur fané avec un bon coup de mandoline. Ses collègues de travail, des fondus de la règle de trois, des fans du tableau croisé dynamique, avaient d'autres chats à fouetter. Ils ne voyaient en elle qu'une collègue de bureau juste un peu mieux balancée que le reste de la population féminine locale. Je me préparais déjà à rassurer mon bedonnant client, à lui dire à quel point sa proie conjugale était attachée à sa niche.
C'était compter sans mon assistante Irina. — Irina, je crois que les jeux sont faits. Le cocu n'en est pas un. Il se fait certainement un film. — Don, je pense que vous faites fausse route. Vous ne regardez pas suivant la bonne perspective. — Tous les indicateurs concordent : une épouse docile liée à ses convictions bien-pensantes, tenue par un mari sans failles et juste con comme un manche. Qui plus est, la belle n'est pas sollicitée par des mâles conquérants mais elle est considérée par ses pairs comme une calculette sur pattes. Rajoutez à ça un emploi du temps surchargé, entre ses responsabilités professionnelles et son devoir conjugal. Il ne reste pas beaucoup de latitude pour des séances de gymnastique horizontale, encore moins adultères. — Vous raisonnez en homme. Elle ne recherche pas le guerrier mais l'âme sœur, la personne qui saura l'écouter, la comprendre et lui apporter un réconfort moral. L'infidélité n'est pas toujours sexuelle. Dépassez cette vision rétrécie et vous trouverez la faille dans cette muraille vertueuse !
Irina m'avait ouvert les yeux. Je l'aurais bien embrassée sur le moment mais je craignais qu'elle ne m'assomme d'un coup de pied frontal ou ne me terrasse avec le cri qui tue. Le lendemain, je décidai de changer mon mode opératoire et de ne plus filer bêtement Marjorie, entre son travail et ses courses mais de reprendre l'intégralité de mes notes et de chercher l'intrus, l'anomalie, le clou dans la chaussure.
Marjorie ne variait pas sa routine établie longuement à l'avance. Tous les jours, elle quittait le domicile conjugal à neuf heures, arrivant sur son lieu de travail trente minutes plus tard. A midi et demie, elle déjeunait avec ses collègues à la cantine puis elle reprenait à quatorze heures pile. A dix-huit heures, Marjorie quittait l'entreprise et allait faire les courses. Une heure plus tard, la belle était de retour chez elle pour, comble de l'ironie au vu du métier de son époux, préparer le repas. Le week-end, Marjorie était constamment en compagnie de l'ineffable Raymond, à faire des courses, à déjeuner ou dîner en famille, et un tas d'autres loisirs tout autant passionnants. Elle restait donc sous la surveillance permanente de mon client.
Je désespérais de cet océan de platitude, de cette mer sans reliefs quand Irina me sauva la mise. — Don, je vous sens au fond du puits. — Je touche presque la Nouvelle-Zélande. — Avez-vous lue ma dernière note ? Elle date d'il y a deux jours. — Non, je l'avoue. Vous pourrez me fesser si vous le souhaitez. — C'est tentant mais...non. Je n'ai pas envie. — J'ai du l'égarer. — Pour changer. — En quoi fait-elle avancer le schmilblick ? — Elle traite de l'enquête de voisinage que j'ai faite au début dans l'entreprise de la dame. — J'ai raté des trucs croustillants ? — Peut-être pas mais il y existe une séquence aléatoire dans le schéma de Marjorie. — Accouchez, Irina ! — Vous savez bien que je suis vierge, Don. Je me préserve pour notre mariage. — Vous faites bien, ma chère. Je suis un jaloux. — Trêve de plaisanteries. Il apparaît depuis un mois, que Marjorie a consulté la médecine du travail à quatre reprises. — Elle est malade ? — Ce n'est pas la bonne question. — Irina ! — Don ! — La suite, s'il vous plaît, ô vous ma ballerine préférée. — Elle l'a vu sans rendez-vous préalable et à intervalles irréguliers. — Impossible. Elle est réglée comme un coucou suisse. — Visiblement, elle a improvisé. — Bon sang mais c'est bien sûr !
« Qu'est ce que je ferais sans Irina ? » demanda mon cortex cérébral au reste de mes petites cellules grises. « Tu serais encore dans la police nationale, à convoquer des poivrots. » me répondit le plus téméraire des neurones. J'admettais ne pas toujours être une lumière côté investigation. L'embauche d'Irina, au-delà de son irréprochable plastique, avait pallié ce défaut de fabrication. Dans les faits, dès que l'affaire devenait complexe, je me reposais sur mon assistante moscovite, la perle de la Place Rouge, mon Sherlock Holmes en version soviétique et à talons aiguilles. A partir de rien, Irina fabriquait un faisceau d'indices, sans microscope électronique ou joujou technologique. Elle remontait le fil des événements jusqu'à ce que la solution devint évidente même pour un abruti de mon acabit. Irina, c'était le cerveau de mon agence. Moi j'en étais seulement le premier vendeur. Aussi simple que ça. Après les félicitations d'usage, je demandai à Irina d'enquêter sur le praticien concerné, un certain docteur Corentin Delahaye. Le Diable était décidément dans les détails.
Comme prévu, le rendez-vous de Marjorie pointa le bout de son nez. Au vu des épisodes précédents, c'était étonnant : Corentin Delahaye rencontrait sa patiente en dehors du bureau et en plein milieu de la matinée. La logique précédente avait fait long feu. Les deux tourtereaux ne se préoccupaient plus de la discrétion. Ils n'affichèrent pas leur relation en quatre par trois sur les murs du boulevard périphérique mais ils ne se cachèrent pas. Pour preuve, Marjorie embrassa son Corentin à pleine bouche, telle une lycéenne. Ses yeux pétillèrent de nouveau. Le petit volatile tout crispé laissa place à une femme splendide et rayonnante. Je n'en revins pas de cette transformation. Comme quoi, j'avais encore bien des leçons à apprendre de l'Amour.
Les deux amants ne restèrent pas longtemps dans le café. Corentin dit quelques mots à Marjorie. Ils se levèrent ensemble puis quittèrent la place. Je commençai alors la filature, en ombre de leur ombre, un exercice familier et dans mes cordes. Ils se dirigèrent vers le parking souterrain. Je les suivis jusqu'à une place où était garée une berline allemande. Corentin ouvrit la porte passager, invitant Marjorie à s'asseoir. Ensuite, il prit la place du conducteur et démarra le véhicule.
Je me sentis mal. Il devint impossible de les filer. Je notai rapidement la plaque d'immatriculation puis j'essayai en vain de suivre la voiture. Résigné, j'appelai Irina. — Vous les avez perdus, c'est ça ? Je vous avais bien dit de les filer à deux, dit-elle. — Une autre fois la leçon de filature, d'accord ? J'ai noté la plaque. On va faire le tour des hôtels discrets du coin. Je pense qu'ils sont partis pour deux heures, histoire de mieux se connaître. — L'espoir fait vivre, Don. — C'est ce que je ferais à leur place. — Vous raisonnez avec les neurones du bas. Pas eux. — Je vous fiche mon billet qu'on va les retrouver. — Pari tenu. Si je gagne, vous m'invitez au spectacle du Bolchoï prévu à Londres le mois prochain. — Vous savez bien que je n'aime pas la danse, Irina. — C'en sera encore plus jouissif, Don. — On pourra se faire un petit bisou à l'entracte, alors ? — Si vous êtes sage. — Revenons à nos amoureux. Vous prenez le secteur Nord et je prends le Sud. On se limite à un rayon de vingt kilomètres. — Parfait ! Préparez les billets, Don ! Je vous sens en veine.
Qui disait qu'Irina avait toujours raison ? Pas moi ! Une fois de plus, je m'étais fourré le doigt dans l’œil jusqu'à l'omoplate. Jamais je ne revis Corentin Delahaye et la belle Marjorie. Enfin, presque. Après deux heures à tourner dans le département des Hauts-de-Seine, je déclarai forfait. Irina me rejoignit au bureau pour débriefer la situation. — Je n'aime pas rentrer bredouille, Irina ! — Moi non plus, Don ! — Une chose est certaine, désormais : notre client avait raison et il est bel et bien cocu. Le problème est que nous n'avons pas pu réunir de preuve tangible. Pas une seule petite photo compromettante. Rien. — Même pas dans le bar ? Ils ne se tenaient pas la main ou un truc dans le genre ? — Si, ils étaient même très proches mais je me suis laissé aller à mon optimisme. Je me suis dit que la suite deviendrait croustillante. Je n'ai pas utilisé mon appareil portatif. — Des fois, Don, vous m'étonnez ! J'aurais du vous l'écrire sur le front : « un tiens vaut mieux que deux tu l'auras. ». — Je sais, Irina. J'ai fauté. On ne va pas en débattre éternellement, devant des millions de téléspectateurs et en Mondiovision. Il faut avancer dans la vie. — Allons sur le lieu de travail de Marjorie. Je m'occuperai de sa boite et vous de la médecine du travail.
Vous voyez venir la suite ? Moi, je n'avais toujours rien compris au film. Irina avait du m'expliquer le scénario pour que je raccroche les wagons. D'abord, nous avions amèrement constaté que Marjorie avait donnée sa démission la veille au soir et qu'un avocat s'occupait de la procédure. Corentin avait fait de même. Personne ne lia les deux départs, à croire que je n'étais pas le seul borgne au royaume des aveugles. Ensuite, Marjorie avait délesté son appartement de ses affaires et avait aussi laissé un message laconique à son mari. Ce dernier, rentré de son service à seize heures pétantes, avait constaté les dégâts puis il m'avait appelé dans la foulée. — Marjorie est partie, avait-il pleuré au téléphone. Vous vous rendez compte ? Elle m'a quitté cette salope, moi qui lui ai tout donné. — Je sais. — Et en plus, elle m'a juste écrit : « je te quitte, tocard. ». — Au moins, vous savez qu'elle n'a pas été kidnappée. — Vous êtes sérieux ? — Oui. Il arrive de ces choses de nos jours. Si vous saviez. — Elle a bien un amant, alors ? — Oui. — Qui c'est ce connard ? — Le docteur Corentin Delahaye, de la médecine du travail. — Je le savais. Un mec de son boulot. Un pété de thune qui a fait des études. Il lui a sorti son baratin. — Possible. — Je vais demander le divorce. Avec toutes les preuves que vous avez, elle va cracher au bassinet la Marjorie, c'est moi qui vous le dis. — Faites donc.
Je n'allais pas décourager le gros Raymond. J'avais encore besoin qu'il me règle le solde de mes factures et puis, je cite Irina dans le texte, « sur un malentendu et en retrouvant Marjorie, avec une bonne douzaines de cierges et la bénédiction du Pape, il obtiendrait peut-être une vague indemnité. » Je le laissai donc à ses illusions de pauvre cocu largué par sa princesse charmante puis je m'occupai de réserver les billets pour Londres. Je n'avais qu'une parole.
Irina brillait de mille feux. La voir dans cet état d'extase me remplissait de plaisir. Je lui devais bien ça. Finalement je me rendais compte de la beauté des ballets russes, en particulier de ce Bolchoï sur la divine musique d'Igor Stravinski. J'avais vu grand, en réservant pour le week-end un somptueux hôtel de luxe dans le quartier de la reine, en plein cœur de Londres. L'entracte arriva, trop tôt pour ma compagne du soir. Je lui proposai alors d'aller au bar déguster une coupe de champagne. Irina accepta l'invitation et fila dans mon sillage. — Vous aimez la danse, finalement, mon cher Don, susurra Irina de sa voix d’hôtesse de l'air. — C'était ça ou les chœurs de l'Armée Rouge si j'ai bien compris. — Ce sera pour la prochaine fois. — Aucun risque, Irina. J'ai appris ma leçon et la foudre ne tombe pas deux fois au même endroit. — Vous croyez, Don ? — J'en suis sûr. — On parie ? Justement, Ivan Rebroff passe la semaine prochaine à Bruxelles. — Banco ! Qu'est-ce que vous proposez si vous perdez ? — Don, voyons, un peu d'imagination. Vous me faites confiance, non ? — Je le sens bien ce pari. — Moi aussi. — Ah bon ? — Retournez-vous ! J'opérai un cent-quatre-vingt degrés sur ma droite. Je vis en face de moi une superbe blonde habillée de rouge et accompagnée d'un homme charmant en smoking : Corentin et Marjorie.
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Commentaire en débat |
Marco |
Posté le: 29-11-2014 13:40 Mis à jour: 29-11-2014 13:40 |
Plume d'Or
Inscrit le: 17-05-2014
De: 24
Contributions: 725
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Re: Fugue en si mineur
Donald, Donald, tu as mis dans tes valises, au départ de la Transylvanie, Irina , la belle soviétique, succube, secrétaire et maintenant assistante en investigation.
Dis-moi, n'aurais-tu pas un lien très intime avec une beauté russe ?
Pour cette adultère qui "frappe" ce cher Raymond, je ne peux qu'approuver la belle Marjorie. On ne peut pas passer sa vie avec un mec qui tue votre existence à petit feu.
Belle fuite, organisée et sans impair . Au chiot Raymond !
Et puis maintenant elle voyage Londres, Bruxelles et peut-être Venise ou Florence ; Benvenuto signora !
Agréable nouvelle.
Amitiés Marco
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Donaldo75 |
Posté le: 29-11-2014 17:04 Mis à jour: 29-11-2014 17:04 |
Plume d'Or
Inscrit le: 14-03-2014
De: Paris
Contributions: 1111
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Re: Fugue en si mineur
Merci Marco.
Je ne suis pas très branché Russes en vérité mais j'en connais quelques unes. En vérité, c'est une voisine serbe qui m'a inspiré le personnage d'Irina. Mais je n'en dis pas plus, sinon je serais obligé de mettre fin à Internet.
Tu as raison: Raymond est un nul. Il m'a été inspiré par un gars que je vois de loin, vu que je connais bien sa Marjorie qui l'a quitté pour l'un de mes potes. Eh oui, il y a une justice dans ce bas monde.
Bon, je vais aller voir mes danseuses favorites, les gars du PSG. Ils sont en tournée sur Canal Plus, sponsorisés par le Cirque Pinder. Ds clowns, des jongleurs, de lanceurs de couteaux et même un Laurent Blanc. Je ne vais pas rater ça.
Bises.
Donald
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emma |
Posté le: 30-11-2014 12:43 Mis à jour: 30-11-2014 12:43 |
Modérateur
Inscrit le: 02-02-2012
De: Paris
Contributions: 1494
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Re: Fugue en si mineur
J'ai bien aimé la description minutieuse de la misère sentimentale de cette pauvre Marjorie. Tout à fait réaliste, j'adore !
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Donaldo75 |
Posté le: 30-11-2014 19:16 Mis à jour: 30-11-2014 19:16 |
Plume d'Or
Inscrit le: 14-03-2014
De: Paris
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Re: Fugue en si mineur
Merci Emma, On voit malheureusement trop de Marjorie. A bientôt, Donald
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