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Accueil >> xnews >> Le Mystère de la Chambre Close (Suite. Chap.4. La Baronne...) - Nouvelles confirmées - Textes
Nouvelles confirmées : Le Mystère de la Chambre Close (Suite. Chap.4. La Baronne...)
Publié par EXEM le 26-12-2014 18:30:47 ( 933 lectures ) Articles du même auteur



Le Mystère de la Chambre Close




Résumé des Chapitres précédents

Le Baron Armand de Valfort vient consulter Walter Morsirisse, détective privé, au sujet d’une lettre de chantage qu’il a reçue d’une inconnue qui signe : V.S.
Cette dernière laisse entendre qu’elle viendra chez-lui le même jour, à minuit, réclamer la somme d’argent exigée.
Le Baron invite Morsirisse à diner, ce même jour.
L’après-midi précédant l’heure du diner chez le Baron, Morsirisse vient rendre visite à son vieil ami Sanvergogne et lui parle de l’affaire. Ce dernier semble cacher quelque chose. Morsirisse n 'insiste pas car il sait que Sanvergogne tôt ou tard lui avouera ce qu'il sait. Il qutte donc son ami.
Un peu plus tard.... Il se rend à la Simonière. Le valet Étienne Duboulet lui ouvre la grille de la residence. Walter Morsirisse lui pose quelques questions. Ainsi, Étienne lui confirme que le Baron n'a reçu qu'une seule lettre de menace, renforçant ainsi les soupçons qui pèsent sur la bonne foi du Baron de Valfort..
Peu après Morsirisse est conduit par Étienne jusqu'à la bibliothèque où il fait la connaissance d'Hevé Santéglise, le précepteur de Juliette de Valfort, fille du Baron.
Quelle n'est pas la surprise du detective de découvrir que le précepteur possède une envelope bleue, identique à la "letter anonyme" cachée dans le livre qu'il tient dans sa main.


QUATRE

La Baronne Simone de Valfort




« Permettez-moi, dis-je, en faisant mine de me baisser pour ramasser le livre et son ‘contenu’. »
Santéglise, cesse de tousser, et s’écrie :
« Non, non ! Laissez ! Je vous en prie. »
Avant que j’aie pu arriver à plier ma jambe blessée à la Guerre, le précepteur a récupéré son bien. Il a aussi retrouvé sa lividité. La blancheur de ses joues est-elle liée au bleu de l’enveloppe ? Je me le demande. Mais la seule personne qui en connaisse la réponse est l’homme assis en face de moi. Avant de perdre du temps à imaginer des scénarios et des culpabilités basés sur un indice mince comme une feuille de papier, je le sonde, ne voulant pas avoir l’air de l’interroger.
« Votre papier à lettre est d’une couleur extraordinaire, lancé-je. Une couleur qu’il ne me fut donnée qu’une seule fois d’admirer celle, en fait, d’une étrange orchidée que j’ai observée sur une tombe près d’un champ de bataille : une couleur violette plus rose et plus pâle que l’héliotrope, plus bleue et plus blême que l’améthyste, et juste un peu plus blanche et légèrement plus bleue que le violet du manganèse.
-Il s’agit sans doute de l’Orchis morio communément nommée, ‘orchis bouffon’. Bravo, monsieur Morsirisse ! Je n’aurais pas pu mieux décrire à mon élève cette couleur qui est en effet frappante de par sa subtilité. »
Sa réponse me prend de court. L’allusion à la couleur de la lettre ne l’a pas fait cilié; il semble même avoir pris plaisir à étaler devant moi ses connaissances. Les craintes qui l’avaient fait pâlir au début, ont disparu. Si mon allusion à la ‘lettre de chantage’ ne l’inquiète pas, pourquoi cette pâleur sur son visage lorsqu’il a fait tomber le livre ? Le précepteur doit savoir ou avoir deviné quelque chose. Plus précisément, il doit avoir entendu parler de la lettre du Baron. Je ne me décourage pas, et je reprends sournoisement.
« Je suppose que vous ne l’utilisez que pour votre courrier… ‘Personnel’.
-Ah ! Non. Ni personnel, ni professionnel, me répond-il, » avec un petit sourire qui me laisse penser qu’il se fiche de moi.
Je n’y fais pas attention. J’ai l’habitude. C’est à lui de faire attention à moi. C’est à lui d’avoir peur. Moi, j’enquête. Et à la fin de l’enquête, je ‘touche’ ! Tandis que lui, il risque de payer. Et même s’il est innocent, quand j’en aurai terminé avec lui, il aura eu une idée de ce que c’est que d’être coupable. Comme dit Sanvergogne : « Il vaut mieux se faire mille fois raccourcir, coupable, qu’une seule fois, innocent. » J’ignore donc l’attitude du précepteur.
« J’aurais cru, lui dis-je, qu’une couleur si… enfin presque si intime, vous la réserveriez pour une correspondance, disons, particulière…
-Ce n’est qu’une enveloppe. Elle est vide. Tenez. Vous pouvez vérifier.
- Vous permettez ? Lui dis-je en la lui prenant de la main. En avez-vous d’autres ? Où les avez-vous achetées ?
-Pourquoi toutes ces questions au sujet d’une enveloppe…?
- Pas une enveloppe, monsieur Santéglise ! Une enveloppe bleue. Je m’intéresse aux enveloppes bleues.
- Êtes-vous collectionneur ? Eh bien, je n’ai rien acheté du tout. Je l’ai trouvée. Voyez-vous, après ma leçon, je me suis mis à lire dans mon fauteuil. Au bout d’un moment, un peu las de ma lecture, j’allais refermer le livre quand j’ai remarqué l’enveloppe sur la table. Juliette a dû l’oublier en s’en allant car nous étions assis là durant la leçon. Je l’ai ramassée pour m’en servir de marque-page, et plus tard la rendre à sa propriétaire. »
Je suis soufflé par cette réponse à laquelle, franchement, je ne m’attendais pas. Si la petite Juliette me confirme ce que son précepteur vient de dire, je dois tout reprendre à zéro… Je me lève de mon fauteuil. Je fixe Santéglise une seconde. Il est impassible. Cet homme a repris tout son sang-froid. Je commence à me sentir ridicule. Il est huit heures. Je me retourne, décidé à aller chercher Etienne. Désormais, je dois m’occuper de la sécurité du Baron. Je n’ai pas encore fait un pas que la porte s’ouvre. Une femme a fait son apparition.
« Je suis la Baronne de Valfort, » dit-elle en s’approchant de moi.
La baronne doit avoir cinquante ans. Je la contemple. Elle me tend la main d’un geste large. Un geste indiquant lassitude et détachement. Un geste d'une sensualité qui agit sur moi comme une profonde caresse. La baronne doit avoir cinquante ans. Je l'ai déjà dit. Mais je dois ajouter que sa beauté n'en a pas trente. Les années n'ont su que parfaire les proportions de sa physionomie. Je l’admire. Il me serait plus facile de décrire la grâce d’une femme jeune que celle de cette femme restée jeune. En effet la beauté de la jeunesse réside en la jeunesse elle-même. Et quoi de plus précis, de plus juste et de plus éloquent que de décrire la jeunesse par le seul mot : jeunesse ? Mais la beauté de la baronne est autre chose.
Les yeux de la baronne ont la couleur de la vie. Leurs prunelles encore hantées par des spectres lumineux et tourmentés. L'ovale de son visage est parfait. La couleur des lèvres ? Rouge… Non. Rose. Non. Carmin, vermillon ? Non. Pâle ? Peut-être. Ironique ? Oui, mais… Amère ? Non mais… Blasée. Blasée. La couleur des lèvres est blasée. Elles ont conservé à leurs commissures les fossettes d’un bonheur lointain. Lointain et proche. Lointain bonheur enterré dans ces petits tourbillons de chair. Bonheur nouveau attiré par ces petits trous épidermiques dangereux. Sa gorge est d'une blancheur que seule la maturité peut donner à la blancheur. Son corps est encore en pleine santé. Sa taille est épaisse. Ses hanches sont larges. Des hanches vastes. Des hanches " écartées " par des forces viscérales. Des forces ménopausiques. Des forces qui la déchirent. Des forces qui, comme nous le verrons la feront agir contrairement à la sagesse. Mais n'anticipons pas.

(A suivre)

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Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.
Auteur Commentaire en débat
Ermite
Posté le: 26-12-2014 20:57  Mis à jour: 26-12-2014 20:57
Plume d'Or
Inscrit le: 31-03-2014
De:
Contributions: 1652
 Re: Le Mystère de la Chambre Close (Suite. Chap.4. La Ba...
Quelle inspiration !
Et la qualité de l'écriture!
Merci EXEM
Au plaisir de te lire la prochaine année que je te souhaite déjà bonne et heureuse.
Amitiés. Louis
EXEM
Posté le: 27-12-2014 00:48  Mis à jour: 27-12-2014 00:48
Plume d'Or
Inscrit le: 23-10-2013
De:
Contributions: 1480
 Re: Le Mystère de la Chambre Close (Suite. Chap.4. La Ba...
Merci l'Hermite !!! Ton gentil commentaire me permet de t'embrasser bien fort en te disant : Bonne Année ! Dans cette ambiance sereine de L'Orée où tout auteur est un ami, je te remercie pour ton appui continuel et ton amitié. Je te souhaite tout le Bonheur du monde en 2015.
Marco
Posté le: 27-12-2014 09:18  Mis à jour: 27-12-2014 09:18
Plume d'Or
Inscrit le: 17-05-2014
De: 24
Contributions: 725
 Re: Le Mystère de la Chambre Close (Suite. Chap.4. La Ba...
Bon l'enquête est au point mort, voire même un petit pas de recul, dans cette partie quatre. Les explications de Santéglise sont tout à fait plausibles.

Mais je vois que Monsieur Mosirisse a les yeux de Chimène pour Madame la Baronne S.Valfort.

Ok cela s'appelle être tenu en haleine !

Bien joué EXEM !
Amitiés Marco
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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