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Accueil >> xnews >> Le Mystère de la Chambre Close ( Chap.4.Suite. La Baronne...) - Nouvelles confirmées - Textes
Nouvelles confirmées : Le Mystère de la Chambre Close ( Chap.4.Suite. La Baronne...)
Publié par EXEM le 29-12-2014 00:15:00 ( 1201 lectures ) Articles du même auteur



Le Mystère de la Chambre Close






Résumé des Chapitres précédents

Le Baron Armand de Valfort vient consulter Walter Morsirisse, détective privé, au sujet d’une lettre de chantage qu’il a reçue d’une inconnue qui signe : V.S.
Cette dernière laisse entendre qu’elle viendra chez-lui le même jour, à minuit, réclamer la somme d’argent exigée.
Le Baron invite Morsirisse à diner, ce même jour.
L’après-midi précédant l’heure du diner chez le Baron, Morsirisse vient rendre visite à son vieil ami Sanvergogne et lui parle de l’affaire. Ce dernier semble cacher quelque chose. Morsirisse n 'insiste pas car il sait que Sanvergogne tôt ou tard lui avouera ce qu'il sait. Il qutte donc son ami.
Un peu plus tard.... Il se rend à la Simonière. Le valet Étienne Duboulet lui ouvre la grille de la residence. Walter Morsirisse lui pose quelques questions. Ainsi, Étienne lui confirme que le Baron n'a reçu qu'une seule lettre de menace, renforçant ainsi les soupçons qui pèsent sur la bonne foi du Baron de Valfort..
Peu après Morsirisse est conduit par Étienne jusqu'à la bibliothèque où il fait la connaissance d'Hevé Santéglise, le précepteur de Juliette de Valfort, fille du Baron.
Quelle n'est pas la surprise du detective de découvrir que le précepteur possède une envelope bleue, identique à la "letter anonyme" cachée dans le livre qu'il tient dans sa main.



QUATRE(SUITE)

La Baronne Simone de Valfort

« Monsieur Morsirisse, me dit-elle, en me reprenant sa main que j’ai conservée tout près de mes lèvres, je suis désolée… »
Elle pause une seconde, comme si une pensée l’avait effleurée puis, ignorant toujours Santéglise qui n’a pas bougé, elle reprend :
« Mon mari vous attend dans son bureau. Je vais sonner Étienne afin qu’il vous conduise auprès de lui. Le dîner sera retardé de quelques minutes. J’espère que vous n’y verrez pas d’inconvénients. Mélanie notre vieille cuisinière a eu des difficultés ce soir avec sa mayonnaise… »
La Baronne ne peut s’empêcher de sourire. Ses lèvres légèrement entrouvertes laissent échapper un rayon d’une blancheur nacrée. Cette femme a environ vingt ans de plus que moi, mais je me sens vieux devant elle. J’essaye de lui rendre son sourire. Je n’insiste pas. Ma jambe me fait mal. J’essaye alors de faire de l’esprit.
« Ne vous en faites pas Madame, pour la mayonnaise. Votre cuisinière n’a qu’à servir les œufs. On s’en accommodera.
-Oh, non ! Mélanie se fâcherait. Elle est très fière, » répond-elle, avec une bonne humeur qui tourne aussitôt, comme la mayonnaise de la vieille cuisinière.
J’observe sur le front de la Baronne, l’ombre d’une pensée– peut-être la même que la précédente, celle qu’elle avait en arrivant. Mais cette fois-ci, je ne vais pas tarder à en apprendre la teneur. Elle lève brusquement la tête, éclairant un instant la pièce de ses cheveux blonds. Apercevant le précepteur, ébloui, elle lance :
« Mon cher Santéglise ! Je vous en supplie, allez donc voir à l’office si Mélanie arrive à s’en sortir. Vous pourrez ensuite rejoindre les invités au « Petit salon ».
- J’y vais de ce pas, madame la Baronne. »
Santéglise fait aussitôt mine de se retirer, son livre toujours à la main.
« Mais non ! Laissez « Shakespeare » ici. Vous le reprendrez plus tard. »
Le précepteur hésite un instant. La Baronne me dit alors, pour être entendu de lui :
« Il ne peut se passer un instant de ce volume de Shakespeare. Il adore cet auteur et voudrait communiquer sa passion à notre chère petite Juliette.
-Je vais le ranger là, sur ce rayon de la bibliothèque, lui répond le précepteur. »
Ceci fait, il quitte la pièce silencieusement. La Baronne attend qu’il soit sorti pour se diriger vers un des fauteuils près de la baie vitrée. Une fois installée, elle me fait signe de m’asseoir en face d’elle.
« Monsieur Morsirisse, je désirais vous parler. »
Telle était donc la pensée qui ne la lâchait pas depuis son entrée.
« Madame, je vous écoute, je lui réponds d’une voix que j’ai peine à reconnaître…
-Mon mari m’a dit que vous êtes un ami du Prince de Malfeuille.
-Rien ne me serait plus cher que de pouvoir l’affirmer.
-Vous le pouvez ! Le Prince de Malfeuille m'a toujours parlé de vous en des termes si élogieux…»
Je remercie la baronne. Elle se redresse légèrement sur son siège. Elle lisse de sa main le pan de sa robe noire. Un geste nerveux. Elle prétend vouloir faire disparaître un pli invisible. Comme si les plis se voyaient sur une robe noire… Une impulsion. Les femmes lissent cette partie de leur robe lorsqu'elles désirent cacher quelque chose. Mais elles ignorent que cette action elle-même les dénonce.
La baronne est insatisfaite du résultat. Elle tire fortement sur le tissu. Un mouvement qui confirme la nature du geste précédent et désajuste le vêtement qui lui va déjà si bien, mais souligne la profonde concavité au centre de son ventre où la soie de la robe adhère étroitement.
Elle pose sur moi ses yeux bouleversants. Je me dis que son geste n'est peut-être pas nerveux. Qu'en sais-je ? Est-elle vraiment nerveuse ? Ou est-ce moi qui le suis ? Sous le regard de la baronne, il me semble me trouver dans un rêve opiacé. Toutes mes pulsions sont exacerbées, réduites miraculeusement à une seule sensation : un long baiser contenant l'assouvissement de toutes les passions…
Soudain ! J’entends sa voix. Et ce qu’elle me dit, je n’aurais jamais pu le deviner, et encore moins arriver à le croire.
« Monsieur Morsirisse, je suis au courant de la lettre qu’a reçue mon mari.
-Quand vous en a-t-il parlé ?
-Il n’a pas eu besoin de m’en parler. C’est moi-même qui la lui ai remise. »

(A suivre)

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Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.
Auteur Commentaire en débat
Marco
Posté le: 29-12-2014 10:52  Mis à jour: 29-12-2014 10:52
Plume d'Or
Inscrit le: 17-05-2014
De: 24
Contributions: 725
 Re: Le Mystère de la Chambre Close ( Chap.4.Suite. La Ba...



le Baron a vraiment menti ; Voici, ses premières paroles (Dans l'affaire d'une visite) :
- Je l’ai trouvée sur mon bureau, dans le casier où mon valet, Étienne Duboulet y dépose mon courrier.

Donc la baronne lui remet cette lettre, dont elle serait, vraisemblablement,
l'auteur (signature apposée V.S) :

« Baron,
« Il m'est difficile d'attendre plus longtemps la somme que vous me devez. Si passé quarante-huit heures, je ne reçois encore rien je viendrai la réclamer à votre domicile.
Votre servante fidèle et dévouée »
« V.S. »

Le contenu de cette lettre est mystérieux et sibyllin.

Très longue enquête, difficile, des regards fuyants, intéressés, comportement hésitant, gestuelle retenue. Contenue de cette lettre est mystérieux et sibyllin.

EXEM, j'aime ce feuilleton qui me tient en haleine.

Bravo et merci
Amitiés Marco
EXEM
Posté le: 29-12-2014 16:42  Mis à jour: 29-12-2014 16:42
Plume d'Or
Inscrit le: 23-10-2013
De:
Contributions: 1480
 Re: Le Mystère de la Chambre Close ( Chap.4.Suite. La Ba...
ERRATUM
Grâce à Marco, je vien de découvrir une erreur dans on texte. La réplique finale de la Baronne n'est PAS "C’est moi-même qui la lui ai remise. » MAIS:

"C’est moi-même qui l'ai déposée sur son bureau. »

Pardon à tous. Et merci à Marco.
Anonymes
Posté le: 30-12-2014 22:21  Mis à jour: 30-12-2014 22:21
 Re: Le Mystère de la Chambre Close ( Chap.4.Suite. La Ba...
Cher Exem,

J'ai lu avec beaucoup de bonheur tes sept textes et me voilà saisi par l'espérance de croquer, de dévorer la suite.

Si je devais résumer ces sept feuilleton, je les caractériserai ainsi : le premier est le tableau qui contextualise le récit, le second est la rencontre de deux amis à la connivence silencieuse, le troisième est le mystère et le doute, le quatrième est l'introduction dans la demeure mystérieuse et la rencontre, le cinquième est le dialogue confiant avec le valet, le sixième est la seconde rencontre (d'une rencontre à lautre en cascade) et le septième est -jamais deux sans trois- la rencontre apothéose et sensuelle.

En lisant le second texte, j'ai eu envie de chanter l'air de Faust de Gounod :
"Allons, amis! point de vaines alarmes!
A ce bon vin ne melons pas de larmes!
Buvons, trinquons, et qu'un joyeux refrain
Nous mette en train!"

Tes sept textes sont tous imprégnés de language silencieux et de mouvements mimétiques qui donnent du mystère à tes écrits.

Merci à toi.
Je rentre en patience.

Je te renouvelles mes meilleurs voeux pour la nouvelle année 2015, oréenne et poétique.

Bien amicalement.

Jacques
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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