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Nouvelles confirmées : Le Mystère de la Chambre Close (Chap. V)
Publié par EXEM le 03-01-2015 16:30:00 ( 976 lectures ) Articles du même auteur



Résumé des Chapitres précédents

Le Baron Armand de Valfort vient consulter Walter Morsirisse, détective privé, au sujet d’une lettre de chantage qu’il a reçue d’une inconnue qui signe : V.S.
Cette dernière laisse entendre qu’elle viendra chez-lui le même jour, à minuit, réclamer la somme d’argent exigée.
Le Baron invite Morsirisse à diner, ce même jour.
L’après-midi précédant l’heure du diner chez le Baron, Morsirisse vient rendre visite à son vieil ami Sanvergogne et lui parle de l’affaire. Ce dernier semble cacher quelque chose. Morsirisse n 'insiste pas car il sait que Sanvergogne tôt ou tard lui avouera ce qu'il sait. Il qutte donc son ami.
Un peu plus tard.... Il se rend à la Simonière. Le valet Étienne Duboulet lui ouvre la grille de la residence. Walter Morsirisse lui pose quelques questions. Ainsi, Étienne lui confirme que le Baron n'a reçu qu'une seule lettre de menace, renforçant ainsi les soupçons qui pèsent sur la bonne foi du Baron de Valfort..
Peu après Morsirisse est conduit par Étienne jusqu'à la bibliothèque où il fait la connaissance d'Hevé Santéglise, le précepteur de Juliette de Valfort, fille du Baron.
Quelle n'est pas la surprise du detective de découvrir que le précepteur possède une envelope bleue, identique à la "letter anonyme" cachée dans le livre qu'il tient dans sa main.
L’arrivée de la Baronne met un terme à leur discussion. La Baronne après avoir ‘congédié’ le précepteur avoue à Morsirisse qu’elle est la personne qui a déposé la lettre anonyme sur le bureau du Baron mais qu’elle n’en est point l’auteur. De son côté, le Baron la soupçonne. Morsirisse rassure la Baronne et promet de l’aider à découvrir le coupable.


CINQ

Le Baron change d'avis




Étienne m’a conduit jusqu’au bureau du Baron de Valfort qui se trouve au fond et à gauche du grand hall d’entrée, dans un renfoncement où prend un étroit couloir conduisant discrètement vers les appartements de derrière. Sur la porte de chêne, finement sculptée, se projette en partie l’ombre de la haute galerie à laquelle on accède par le grand escalier face à l’entrée. Étienne n’a pas encore frappé au battant, que derrière celui-ci une voix explose. Je retiens le bras du valet, ne désirant pas déranger tout de suite la ‘conversation’ qui se déroule à l’intérieur. Je pose ensuite rapidement le doigt sur mes lèvres pour indiquer au domestique de ne pas faire de bruit. Il a compris d’avance et tourne déjà la tête légèrement de côté, l’oreille tendue dans la direction d’où vient la voix. La voix du Baron.
« Si tu t’imagines que parce que tu es mon frère je vais courir à la ruine pour sauver la tienne, tu te trompes ! Ta misère est celle des ratés ! Des faibles, des intoxiqués. Ah ! Si tu n’étais pas mon frère ! Je te ferais jeter dehors… »
J’en ai assez entendu. Je fais signe à Étienne. Il tape à la porte et l’ouvre lentement. Avant qu’il ait eu le temps de m’annoncer à son maître, ce dernier le congédie rudement, et me prie d’entrer. Il me sert la main en me souhaitant la bienvenue. Sa jovialité ne permettrait jamais de soupçonner qu’une seconde plus tôt il était en train de se quereller. Il me présente aussitôt son frère Henri. Je profite du temps durant lequel nous échangeons les banalités qu’exigent les présentations dans ce monde aristocratique où les formes parfois sont plus compliquées que le but dans lequel elles ont été établies, pour étudier la physionomie d'Henri de Valfort.
Il me fait penser à l’un de ces étranges animaux aquatiques dont le mimétisme, dans la lumière floue des fonds sous-marins, lui permet de prendre l’aspect d’une plante inoffensive dont il faut se méfier de la faim vorace qui peut lui faire pousser soudain des dents pointues. Henri a d’ailleurs des bajoues qui font un peu branchies, ce qui renforce le trait ichtyologique que je lui attribue, et lui tirent ses lèvres charnues en arrière, lui donnant un air plus licencieux que sensuel. Il est affligé d’une légère timidité, un complexe qui contribuerait à faire de cet être sans signe particulier, un homme sans signe de vie, s’il n’était doté de grands yeux profonds. Henri a bien l’aspect d’un vieux célibataire mais, d’un célibataire, ni heureux de l’être, ni heureux. Il a plutôt l’air d’un homme qui a gâché sa vie. Il projette une image empreinte de tristesse. En fait, tout ce que je viens d'écrire sur ce personnage se réduit à ceci. Il ressemble à un poisson hors de l'eau.
Il me sourit avec un charme pitoyable qui me trouble, remuant en moi des souvenirs douloureux. Cet homme force en moi une certaine sympathie née de l’affinité que je discerne entre lui, un être vide, et, moi, un être « vidé ».
« Voudrez bien maintenant m’excuser, me dit-il, mais je sortais quand…
-Ne t’en fais donc pas, le coupe son frère, monsieur Morsirisse reste dîner avec nous ce soir.
-Ah ! Eh bien, nous ferons plus ample connaissance dans un instant, n’est-ce pas ? »
J’acquiesce tout en réfléchissant à ce que le Baron a voulu dire par « Dîner ce soir ». Mais, je ne vais pas tarder à l’apprendre. Aussitôt libéré de la présence intruse de son frère, il me parle sans détour.
« Monsieur Morsirisse, je voulais vous voir avant le dîner pour vous dire… Enfin, vous dire que je me suis endetté envers vous d’une reconnaissance que vous ne pourriez imaginer.
-Laissons cela, lui dis-je, comprenant déjà où il veut en venir.
-Vous avez raison. Seulement, voilà. Je veux que vous cessiez votre enquête. Après le dîner, vous serez libre. Combien vous dois-je, ajoute-t-il, en s’asseyant à son bureau. »
Le Baron est rapide. Il traite les affaires succinctement et dans une seule direction. La sienne. Moi, je prends mon temps pour lui répondre.
« Cela ne presse pas. Je vous ferai porter la note de mes honoraire par mon collaborateur.
-Parfait.
- Mais !… Puis-je au moins vous demander la raison de cette décision ? »
Le Baron hésite une seconde, puis il hausse les épaules comme s’il voulait dire « Bof ! Après tout ! Pourquoi pas ? »
« Je ne désire plus découvrir le coupable de cette manigance. Cela risquerait de me coûter plus cher que ma propre mort… Ne m’en demandez pas plus Morsirisse. »
Je n’ai rien à lui demander de plus. Il sait maintenant que la Baronne est au courant de l’affaire. Il la soupçonne. Il la protège. Je comprends. C’est naturel. En tout cas, moi, tant que je serai là, j’ouvrirai l’œil. On ne sait jamais.
« Bien, lui dis-je, je suis à vos ordres.
-Parfait. Allons donc rejoindre les autres. »

(A suivre)

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Auteur Commentaire en débat
Marco
Posté le: 04-01-2015 10:30  Mis à jour: 04-01-2015 10:30
Plume d'Or
Inscrit le: 17-05-2014
De: 24
Contributions: 725
 Re: Le Mystère de la Chambre Close (Chap. V)


Serait-ce le frère qui aurait réclamé cet argent, qui est l'objet de la lettre signée VS,
par l'intermédiaire de, la Baronne, sa belle-sœur ?

Le fait que cela devienne une histoire familiale, le Baron préfère régler le problème, lui-même, sans intervention extérieure ; demandant à Mosirisse de mettre un terme à son enquête.

Mais bon, rien n'est moins sûr !

EXEM, je réfléchis, je réfléchis et puis je fléchis… MAIS j'attends la suite.



Toutes mes amitiés, Marco
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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