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Poèmes confirmés : Une fable pour l'anniversaire de Michel
Publié par Istenozot le 18-02-2015 14:10:00 ( 836 lectures ) Articles du même auteur



Cher Michel, le temps passe alors que l’âge avance,
Ecoute donc notre fable avec bienveillance,
Toi qui passe soixante ans avec assurance.
Nous voulons t’éclairer en toute indépendance
sur ce bel âge si florissant d’espérance.
Ces mots ne veulent pas te stresser sur ton âge,
Ni même isoler ton être dans une cage,
Seulement t’amener dans notre aéropage
Des poésies de la vie future, sans rage.
Mais laissons là ces prémisses, ce bavardage,
Et allons cueillir les mots tels des coquillages.

Un ci-devant Michel se décida un jour,
De converser avec son âge sans détours.

Michel :
Trente, quarante ans, je l’accepte avec plaisir
Mais soixante ans, c’est pour moi un réel exil,
Un gouffre qui me sépare de la jeunesse,
Et fait des années de vieillesse ma maîtresse.
Dans cette maison, je me trouve dérouté,
C’est à croire qu’ils ont réellement ajouté
Un étage que je n’avais pas remarqué.

L’âge :
Mais mon cher ami pourquoi ainsi me combattre,
Et ne pas vouloir sereinement en débattre.
Oh toi qui cultives si bien la dérision,
Si capable d’énoncer le blanc et le noir,
La controverse dans la discussion,
Que la dérision te sauve du désespoir.
Sans que cela ne soit franchement aggravant,
Les marches d’escalier sont plus hautes qu’avant !
De cela il convient de ne pas en douter,
Sans pour autant qu’il faille tant le redouter.
Mais que les ans qui passent soient ton beau destin,
Que la sagesse soit ton but et ton chemin.

Michel :
Tu es gentil, une autre route est à suivre,
Celle du bon plaisir, celle de l’art de vivre,
Celle de vouloir toujours l’éternelle jouvence
Ou du moins en conserver alors l’apparence.
Aujourd’hui, on ne fait plus d’aussi beaux miroirs,
Semblables à ceux où je m’admirais chaque soir,
Qu’il faut dorénavant cacher dans les tiroirs.

L’âge :
Salue les ans comme la lumière du monde,
Sources d’expériences lumineuses et fécondes,
Viens, libre, vers moi, où l’éternité réside,
Pour voir dans ton âme s’effacer toute ride.

Michel :
C’est cela, c’est cela, que de belles paroles,
Bien faciles alors que tu n’es pas dans mon rôle.
Il t’est aisé à toi de t’amuser et rire
Du temps que tu passes constamment à écrire.
Je me sens vieux devant le défilé des ans
Qui s’incruste tant dans mon corps, le transformant.
Les regrets prennent vraiment la place des rêves
Et exacerbent mon vieillissement sans trêve.
Et les personnes se mettent à me parler bas,
Au point de mettre mon être dans l’embarras.
As-tu remarqué la taille des caractères
Que les journaux nous proposent dans les chaumières,
Qui offrent à la lecture autant de barrières ?
Les gens font plus jeunes que quand j’avais leur âge,
A croire qu’ils se livrent à de nombreux truquages.

L’âge :
Réjouis-toi donc de tes soixante ans, quel bel âge,
Rends toi bien compte, une deuxième vie commence,
Tu vivras tes deux vies avec la même rage,
Regardes toi, tu es jeune avec tant d’aisance.
Il te reste tant de temps à ne plus vieillir,
Et à construire de beaux projets sans faillir.
Et dis toi bien que vieillir est obligatoire,
Et de la jeunesse n’est pas contradictoire.

Michel :
Tu me crois donc jeune pour faire des erreurs,
Je me sens ébranlé par tes mots doux, sans heurs.
Il serait donc trop tôt maintenant pour vieillir
Et pas trop tard dans mon avenir pour grandir.

L’âge :
Oui, oui, je vois que tu commences à me comprendre,
Grand temps qu’il est de parler du temps à venir,
Afin de recommencer ta vie pour apprendre,
Et je suis si heureux de t’y voir parvenir.
Ainsi tu iras plus loin, tu iras bien loin,
Tu seras un novice aux mille et un besoins,
Qui aura la tendre jeunesse en témoin.
Que les jus de pamplemousse de ton enfance,
Préparés par ta maman avec fulgurance,
T’installent dans la jeunesse avec confiance.

Michel :
La vieillesse est donc un été de la vie,
Qu’il nous faut savourer vraiment avec envie, …
Dis-moi l’âge, là, pourquoi cette solitude,
Installé devant mon problème, mon étude,
Soucieux de m’éloigner de ce désir sérieux,
Chasser la vieillesse, ce destin facétieux.

L’âge :
Je te laisse seul, vraiment seul, avec tes doutes,
Méditer à propos du temps que tu redoutes,
Le penser comme une saison future d’extase,
Que le souffle fort des actions prochaines embrase.
Et puis vieillir c’est pouvoir vivre longtemps,
Et pouvoir te dire toujours jeune sans contretemps.
Et si la sagesse doit venir avec l’âge,
La vieillesse manquera à ton équipage.

Michel :
Je te regarde mon futur aux blancs cheveux,
Avec la volonté de faire ce que je veux,
Devant mon futur je deviendrai malicieux,
Et de toutes mes inquiétudes, oublieux.
Une vraie jeunesse ouvrira ses ailes blanches,
D’un bel arbre mes actions seront ses branches.

L’âge :
Ah qu’il est heureux de te voir ainsi penser.
De ne plus voir les ans qui passent t’angoisser,
Je reviens t’éclairer et non pas te vieillir,
T’encourager à vivre longtemps pour agir,
Et vivre chaque instant avec un grand plaisir.
Oublie ton âge qui a si peu d’importance,
Pour ne retenir vraiment avec complaisance
Que l’anniversaire de ta nouvelle chance :
Celle de pouvoir faire perdurer ton enfance,
Celle aussi de donner de la vie aux années,
Et non pas des années à la vie malmenée.
Te souviens-tu, au mariage de Jean Michel,
Où tu ne fus pas si loin de manquer ta belle,
Ne manque pas ton avenir intemporel,
Que la force soit avec toi, te renouvelle.

Michel :
« Oui, je suis jeune encore, et quoique sur mon front,
Où tant de passions et d'œuvres germeront,
Une ride de plus chaque jour soit tracée,
Comme un sillon qu'y fait le soc de ma pensée,
Dans le cours incertain du temps qui m'est donné,
L'été n'a pas encore trente fois rayonné. »1

Epilogue :
Arrive le moment de conclure la fable,
En parents très chers de te la rendre acceptable.
L’âge de soixante ans présente bien du charme,
Et n’est pas à concevoir comme un réel drame.
Certes, tu as perdu la jeunesse du corps,
Mais tu as gagné la jeunesse de ton âme.
Que tes projets d’avenir soient des anticorps,
Que de ta jeunesse ils soient le nouveau sésame.
Et si d’aventure, vieillir te refait peur,
Reviens vite vers les poètes avec ardeur.
A moins qu’en musique tu ne préfères finir.
« Toutes les chansons racontent la même histoire. »2
Celle de vieillir qui s’inscrit dans la mémoire.
Mon premier c’est désir, mon second du plaisir,
Mon troisième n’est certainement pas souffrir
Mais d’accepter la vieillesse dans les soupirs.

Jacques Hosotte


1. Extrait du poème de Victor Hugo « amis, un dernier mot ».
2. Clin d’œil à la chanson de Laurent Voulzy/Véronique Jeannot « Désir, désir ».

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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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