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Nouvelles confirmées : Déboires
Publié par couscous le 07-06-2015 17:50:00 ( 1209 lectures ) Articles du même auteur



réponse au défi de notre ami Istenozot :

http://www.loree-des-reves.com/module ... ost_id=8934#forumpost8934

Je sens que ma conscience refait peu à peu surface. Mon corps esquisse difficilement les premiers mouvements de la journée. Un mal de crâne à l’allure de casquette de plomb me rappelle que ma nuit ne fut pas ni sage ni réparatrice. Je n’ai aucun souvenir des événements après minuit. Je sais que j’étais en boîte avec ma copine Elise et que j’ai succombé à mon péché mignon, le Mojito. Lorsque je commence, je ne peux plus m’arrêter, je les enchaîne, et ce, jusqu’au blackout. Il n’est pas rare qu’Elise me jette dans mon lit et me laisse me dégriser tranquillement.

Une terrible soif me taraude. Ma gorge est plus sèche que le désert de Gobi. J’ouvre lentement les yeux, mes paupières grincent. Ma vision est encore trouble mais je comprends sans peine que cette chambre n’est pas la mienne. Et lorsque je constate la présence d’un individu à mes côtés, je me peux m’empêcher de pousser un cri stridulant et de sauter hors de ma couche. Je découvre un homme menotté, les poignets et les chevilles attachés aux montants du lit, une boule maintenue dans sa bouche avec une lanière de cuir. Je constate que nous sommes tous deux en tenue d’Adam et Eve, feuille de vigne en moins. Il me jette un regard apeuré,

Soudain, je suis prise d’horribles nausées qui me nouent l’estomac ; nœud plus coulant que plat, je fourre ma tête dans la première poubelle venue, faute de trouver les toilettes. C’est alors qu’un fracas résonne dans l’entrée. Deux hommes, équipés d’un gilet pare-balles et de casques sombres qui masquent leurs visages, m’attrapent sans ménagement par les bras. Une fois debout, des vomissures encore au coin des lèvres, l’un d’eux me jette un peignoir à fleurs et m’ordonne de le mettre pendant que l’autre enlève le bâillon de mon compagnon d’infortune.

Ce dernier se met à pleurer et à remercier les deux gars qui arborent le mot « POLICE » dans le dos. L’homme commence à raconter que je l’ai séduit au bar, que je l’ai ramené chez lui, qu’il m’a proposé un dernier verre et que là tout a dérapé. Je l’aurais assommé avec une poêle à frire et aurait profité de son inconscience pour ramener mon matériel sado-maso. Il se plaint d’avoir été giflé, flagellé avec le martinet qui traîne sous le lit et finalement abusé. Je suis totalement sidérée par ses descriptions. Lorsque le flic met précautionneusement l’instrument de torture dans un sachet en plastique étiqueté « preuve », ma mâchoire devient de pierre et mon cerveau se liquéfie. Comment me défendre alors que je n’ai aucun souvenir de cette nuit qui semble avoir été plus agitée que d’habitude ? Les menottes changent de mains et je suis embarquée, encore titubante, dans le panier à salade, et ce, malgré mes protestations trop molles à mon goût.

Le fourgon s’arrête et j’en suis extirpée comme une bête devant l’abattoir. Le voyage m’a apparemment dessoulée. Nous entrons dans un bâtiment vétuste où le L de « police » a disparu, laissant apparaître « poice », ne présageant rien de bon. On m’assied sur une vieille chaise de cantine en plastique orange sise au beau milieu d’une pièce aux murs blancs décrépis dont l’un est pourvu d’un miroir sans tain. Un des flics retire son casque à visière et je reconnais son visage.

– Vous êtes Benoît, le petit copain d’Elise.
– Oui et alors ? D’un ton peu engageant.
– Qu’est-ce que je fais ici ?
– Vous êtes accusée d’agression sexuelle aggravée et de viol avec violence.
– Je ne comprends rien !
– Vous lui avez imposé vos pratiques répugnantes alors qu’il n’était pas consentant.
– Vous en connaissez beaucoup de mecs qui refusent une relation avec une jolie fille ? Bon, je ne me jette pas des fleurs mais je suis loin d’être répugnante.
– Il n’a pourtant pas l’air d’avoir pris son pied le bonhomme. Nous allons chercher si on trouve des sécrétions vaginales sur son pénis et là, gare à vous ! Nous aurons toutes les preuves.
– Mais c’est une erreur ! J’avais trop bu hier soir et je ne me souviens de rien.
– La bonne excuse ! C’est un peu facile.
– Je ne peux pas avoir fait tout cela. Je suis partisante des relations tout ce qu’il y a de plus classiques. Ce matériel étrange ne m’appartient pas, je ne sais pas d’où il sort. Il lui appartient peut-être ! Je vous supplie de me croire.
– Il faudra expliquer cela au juge. Il n’est pas du genre clément. En plus, il est plus gang bang que martinet et boules de Geisha.
– Oh mon Dieu ! Je dois encore cauchemarder. Pincez-moi ! Appelez ma copine Elise, elle vous dira que c’est impossible.
– C’est parfait car elle est déjà là !

Il désigne de son doigt le miroir sans tain. Je reste un instant bouche bée avant que la porte ne s’ouvre et que ma copine s’avance vers moi. Je fonds en larmes en criant :

– Dis-leur que c’est une erreur. Je ne peux pas avoir fait cela. Tu me connais !
– Je leur ai déjà tout dit de tes excès !
– Pardon ? Tu es dans leur camp ?
– Pas du tout ! J’ai toujours été dans le tien et c’est pour cela que j’ai tout orchestré.

À ce moment-là, je perds totalement pied, mon cerveau est sur « off » et ma bouche est en mode « aéroport pour mouches ». Voyant mon absence cruelle de réaction, Elise fait un signe à Benoît qui me détache les mains.

– C’est fini ! J’espère que tu as compris la leçon ?
– Laquelle ? Je suis totalement perdue. Tu as su leur faire entendre raison ? Ils laissent tomber les accusations ?
– Elles n’ont jamais existé. Je t’ai monté un bateau !
– Tout était bidon alors, le mec, les flics, …
– Bien sûr ! Je voulais te faire prendre conscience qu’il fallait que tu cesses de te prendre des bitures. Ça va finir par t’amener vraiment des ennuis.
– Je me suis pris une belle baffe. Et le gars dans la chambre ?
– Un pote qui prend des cours d’art dramatique. Tu étais dans son appartement.
– Il est sacrément doué. On peut lui décerner l’oscar du meilleur acteur. Et ici, c’est le commissariat ?
– Non, un vieux bureau de police désaffecté.
– J’ai eu la peur de ma vie. Mais, ça y est, sois rassurée, j’ai bien compris la leçon. Et pour fêter cela, Mojito !
– Pff ! Tu es incorrigible !

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Auteur Commentaire en débat
EXEM
Posté le: 07-06-2015 20:09  Mis à jour: 07-06-2015 20:09
Plume d'Or
Inscrit le: 23-10-2013
De:
Contributions: 1480
 Re: Déboires
Le sujet étant très difficile (je l'ai d'ailleurs sagement évité) je peux dire, chère Cpouscous que ton texte se tient bien et qu'il est rondement écrit, et de plus est captivant jusqu'à la fin. Je l'ai lu avec plaisir et curiosité. Allons fêter cela au mojito.
couscous
Posté le: 07-06-2015 20:16  Mis à jour: 07-06-2015 20:16
Modérateur
Inscrit le: 21-03-2013
De: Belgique
Contributions: 3218
 Re: Déboires
A ta santé Exem.

Merci

Couscous
Istenozot
Posté le: 07-06-2015 21:25  Mis à jour: 07-06-2015 21:25
Plume d'Or
Inscrit le: 18-02-2015
De: Dijon
Contributions: 2303
 Re: Déboires
Chère Couscous,

Je note qu'il y a encore une poële à frire qui apparaît dans ton texte. Je crois sage de faire à Paul Hissier pour résoudre cette énigme, qui nous tiendra encore en haleine!

Je note aussi ta grande culture. Dois-t-on t'appeler maintenant Madame le Docteur es sadomasochisme! Non, tout simplement notre Couscous très imaginative et enthousiaste dans la science des défis!

Bises et amitiés de Bourgogne.

Jacques
couscous
Posté le: 08-06-2015 06:04  Mis à jour: 08-06-2015 06:04
Modérateur
Inscrit le: 21-03-2013
De: Belgique
Contributions: 3218
 Re: Déboires
La poêle n'est pas là par hasard en effet...

Je ne pense pas être spécialiste en la matière mais le sujet m'amuse.

Merci Jacques.

Bises

Couscous
Boris
Posté le: 09-06-2015 07:19  Mis à jour: 09-06-2015 07:19
Accro
Inscrit le: 27-01-2015
De:
Contributions: 190
 Re: Déboires
Je le trouve bien écrit Couscous, défi bien relevé !

À priori, j'ai trouvé dégueux le descriptif des vomissures au coin des lèvres pour ton personnage principal qui dans l'urgence du moment s'est soulagé dans la première poubelle venue au lieu de se précipiter dans la salle de bain ... c'est cohérent avec d'horribles nausées, des hauts le coeur ... si je l'avais écrit, j'aurais été un peu plus loin dans le dégoût ...

Soudain, je suis prise d’horribles nausées qui me nouent l’estomac ; nœud plus coulant que plat, je fourre ma tête dans la première poubelle venue, faute de trouver les toilettes. C’est alors qu’un fracas résonne dans l’entrée. Deux hommes, équipés d’un gilet pare-balles et de casques sombres qui masquent leurs visages, m’attrapent sans ménagement par les bras. Une fois debout, des vomissures encore chaude au coin des lèvres puis des coups de langue pour essuyer le tout , l’un d’eux me jette un peignoir à fleurs et m’ordonne de le mettre pendant que l’autre enlève le bâillon de mon compagnon d’infortune.
couscous
Posté le: 09-06-2015 19:48  Mis à jour: 09-06-2015 19:48
Modérateur
Inscrit le: 21-03-2013
De: Belgique
Contributions: 3218
 Re: Déboires
Cher Boris,

Ton descriptif me donne envie de ...beu ! Zut ma corbeille a papier est toute sale maintenant, c'est malin !

Merci

Couscous
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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