Je viens de passer des instants
Qu’on appelle rares
Seul, au bord d’un étang
Où j’avais largué amarres

Près de l’olivier et du thym
Je pris racine
La bise du matin
Me dorlotait l’échine

L’eau comme la peau claire
D’une femme enchanteresse
Avait la douceur d’un vair
Qu’un vent léger caresse

Telle l’eau, envahissante semence,
Des parfums à la fois doux et forts,
Bouquet que la nature agence,
Dégoulinaient dans mon corps

Des sensations me malaxaient la chair
Par ce matin radieux
Je m’envolai et planai dans l’air
Pour aller rencontrer dieu !