Je crie.
Je l’ai appris.
Je le fais parfois sans fin.
Je le réalise à dessein.

Je crie.
Je fléchis.
Qui suis-je et où vais-je sans fin?
De mon humanité quel en est le destin?
Sur ma planète suis-je un humain clandestin?
Peu importe. Sans vouloir perdre mon latin,
De chaque instant, je me nourris comme d’un festin.

Je crie.
J’en suis abasourdi.
Je crie les souvenirs de mon passé!
Les uns puissants, forts, auréolés.
Les autres tristes, de ma souffrance, sont le mausolée.

Je crie.
Je suis conquis.
Je crie pour elle, pour lui
Avec l’espoir que la vie leur sourit.
Mes enfants, de tant d’amour, je les poursuis.

Je crie.
J’en reste assis.
Devant les ignominies de ce monde,
Qui sont si présentes et tant fécondes,
Je m’en vais vaticiner dans mes rêves,
Et m’y laisse aller sans aucune trêve!
J’y trouve une espérance qui me relève.

Je crie.
J’en souris.
Je crie pour tant d’autres choses.
Vous me demanderiez de faire une pause!
Alors je vous laisse et me repose.
Mais ne croyez pas que je vais me taire,
Car alors de crier, je ne vais pouvoir m’y soustraire!

Jacques Hosotte