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Accueil >> xnews >> Me voici l'avocat du diable, mais pas de celui que vous croyez! - Nouvelles confirmées - Textes
Nouvelles confirmées : Me voici l'avocat du diable, mais pas de celui que vous croyez!
Publié par Istenozot le 01-09-2015 19:30:00 ( 800 lectures ) Articles du même auteur



Cette modeste nouvelle est ma réponse au défi d'Emma, en date du 29 août dernier :

http://www.loree-des-reves.com/module ... hp?topic_id=3972&forum=21


- Papa, il y a un homme étrange dans notre salon, il dit venir de la part de Dieu !
- Pardon ! De la part de Dieu ! Je crois que je vais appeler ta tante psychiatre.
- - Papa, il est catégorique. Il affirme même être Saint Pierre. Il désire te le prouver en te montrant son jeu de clés ! je pense que tu devrais le recevoir !
- - Tu te moques de moi, Laure !
- - Le plus simple Papa, c’est que tu viennes dans le salon pour le voir. Je ne veux pas jouer le rôle d’intermédiaire. Ne dis-tu pas, parfois, que je suis une petite sainte nitouche ?
- - Que d’humour ma fille ! Décidément ce salon est bien mystérieux ! Bon, j’arrive !

Je rentre dans le salon. Un homme très fin et très élégant s’avance vers moi et me salue à la manière d’un chevalier d’autrefois. Il est habillé d’un costume trois pièces. Sa chemise est tout aussi mystérieuse que lui ; elle est translucide. Une lavallière grise-argent trône à la base de son cou. Alors que je demeure subjugué par la vue de cet homme, il me dit :

- Je suis Saint Pierre. Ne soyez pas surpris. Je ne suis pas fou ! Laissez-moi vous expliquer l’objet de ma venue !
- Où sont vos clés. Ma fille m’a dit que vous vouliez me les montrer.
- Je n’ai pas de clés. Je n’ai trouvé que cela pour intéresser votre fille que j’ai tant surprise… Comment me trouvez-vous ? Je voulais tant vous impressionner avec mon costume trois pièces !
- Visiblement au paradis, vous ne suivez pas la mode ! Les costumes trois pièces ne se font plus. Mais, que me voulez-vous au juste, en venant dans notre salon ?
- Nous vous avons élu l’avocat du diable !
- Pardon ! J’ai quelques contentieux avec Dieu, alors le diable !
- C’est une métaphore. Nous vous avons élu l’avocat de la partie adverse !
- Que de mystère ! De quelle partie adverse !
- Asseyez-vous et écoutez-moi jusqu’au bout, même si le doute vous saisit ! Eh bien voilà, Le grand conseil du paradis a été réuni par Dieu. Il a souhaité lui faire la même proposition qui lui avait été faite lors de sa dernière réunion, il y a 2016 ans, à savoir de proposer une nouvelle descente de son fils sur terre. Devant les malheurs des temps, il a pensé que cette nouvelle mission apostolique s’imposait d’elle-même. Autant il avait fait l’unanimité, la dernière fois, d’après ce que l’on m’en a dit car je n’y étais pas, autant cette-fois-ci, il y a les tenants de la descente et ses opposants. Et les opposants, minoritaires, ont demandé que leur soit offert un avocat commis d’office pour défendre leur point de vue auprès du grand conseil. Et Dieu, dans sa grande bonté, a pensé à toi.
- A pensé, a pensé à moi ! Vous êtes bien gentils ! Et pourquoi moi. Je ne suis pas avocat et je n’ai nulle compétence juridique. Quant à mes connaissances en théologie, elles sont lointaines et bien modestes.
- Eh bien, c’est justement pour cela que tu as été retenu ! Tu es traversé par le doute et tu es tenace ! Nous devons partir très rapidement car Dieu veut que la décision soit prise dès ce soir, à la majorité des Saintes et des Saints présents autour de lui. Les anges ont été exclus du vote car ils n’ont pas eu beaucoup de succès pendant leur parcours apostolique, d’après Dieu.
- Ai-je le choix ?
- Tu es un être généreux d’après ce que l’on dit. Les opposants comptent sur toi !
- Tu joues sur les sentiments et tu sais que j’y suis sensible… J’accepte, pour l’amour du doute. Où avons-nous rendez-vous ?
- Dieu a pensé que la 124ème planète de la constellation Aurora ferait bien l’affaire. ! Le symbole de l’aurore lui a bien plu ! Et puis il désire renouveler son stock d’uranium !
- Quelle énergie il a, votre Dieu !

Le voyage ne dure quelques secondes. Le temps de dire 1, 2 et 3, et je me retrouve devant un magnifique palais. Sa façade flamboyante s’étend sur près de cent mètres. En son centre, les bâtiments, en retrait, entourent une cour d’honneur. Trois cent soixante-cinq fenêtres à meneaux occupent toute sa façade.
Je suis accueilli devant la porte monumentale du palais par les Saintes et les Saints de Bourgogne qui entourent Pierre, et me font une ovation.

- Soyez le bienvenu dans le palais céleste de Dieu, me dit Pierre. Nous allons tout de suite dans la salle des audiences où vous êtes attendu.

Nous atteignons la salle des audiences qui ressemble à s’y méprendre à la salle du conclave du palais des papes d’Avignon. Pierre m’explique alors que Dieu aimait reproduire quelques-unes des œuvres d’art humaines qu’il admirait. C’est, disait-il, ce qui lui faisait encore croire un peu en l’homme.
Dès lors que je fus rentré dans la salle majestueuse, Dieu, entouré de Jésus, de Marie, de Marie Magdeleine et des douze apôtres, s’écrie d’un ton céleste :

- Je déclare ouvert la 124ème session du grand conseil du paradis.
- Décidément ce nombre est obsédant, me dis-je intérieurement !
- Dès à présent, je donne la parole à Saint Augustin, avocat de la partie favorable au retour de mon fils sur terre.
- Oh Dieu Saint, mes chers coreligionnaires, je désire en peu d’arguments vous convaincre du retour de Dieu sur terre, par la voie de son fils. N’entendez-vous pas, des extrémités de la terre, l’appel des hommes, le cri des hommes qui souhaitent plus d’amour, qui souhaitent votre retour. Comment ne pas répondre au cri de l’homme qui supplie ? Nous sommes dans l’épreuve et notre Dieu ne peut être dans sa gloire alors que tant de souffrances sont perpétuées sur terre ! Voilà pourquoi je crois que Jésus, son fils, doit à nouveau descendre sur terre. Je …
- Puis-je me permettre déjà d’intervenir, m’écriai-je avec une voix forte de stentor !
- Si Saint Augustin n’y voit pas d’inconvénients, la parole vous est donnée, répond Dieu avec douceur.

Sans attendre l’accord de Saint Augustin, je m’écrie :
- N’est-ce pas vous qui avez dit que notre vie ne peut échapper aux épreuves et que notre progrès se réalise par elles. Selon vous également, personne ne se connaît soi-même sans avoir été éprouvé, ne peut vaincre sans avoir combattu. Vous ne pouvez donc pas combattre sans avoir rencontré vos ennemis, extérieurs ou intérieurs. Il faut donc nous laisser combattre nos ennemis, en nous laissant libres. Aussi je demande que soit votée la motion qui ne souhaite pas une nouvelle venue de Jésus sur terre.

Avec la même ardeur, Saint Augustin m’interrompt, et désireux de rentrer dans un dialogue avec moi, me dit :
- C’est bien la raison pour laquelle Jésus doit descendre sur terre. Nous ne devons pas abandonner l’homme et nous devons l’aider dans son combat. Jésus ne sera pas de trop, bien au contraire. Son expérience des tentations peut vous éclairer sur la voie de la résistance aux malheurs.
- Mais pourquoi le faire venir ? Vous pourriez très bien nous éclairer à distance. Avec les moyens de communication actuels, les informations entre nous pourraient très bien passées. Nous pourrions prévoir des conférences téléphoniques ou des vidéo conférences périodiques. Qu’en pensez-vous, Oh Dieu Saint, Mesdames et Messieurs les Saintes et les Saints ?
- Je proteste, dit Saint Augustin, nous devons éclairer l’homme par notre présence. Et puis nous devons être crédibles. Rappelons-nous que nous avions dit que Jésus reviendrait. Alors je crois que le moment est venu. L’augmentation très significative des malheurs nous y invite.
- A mon tour, je proteste, m’écriai-je ! Il n’y a pas plus de malheurs aujourd’hui qu’il n’y en a eu hier. Vous regardez trop la télévision, Saint Augustin, et je vous trouve bien soumis à la pression médiatique. Rappelons-nous des grandes jacqueries du moyen âge, rappelons-nous de l’espérance de vie limitée des femmes et des hommes, autrefois. Rappelons-nous des grandes famines ! Je l’affirme. Il n’y a pas plus de malheurs aujourd’hui qu’il n’y en a eu hier. Si c’est l’augmentation des malheurs qui doit déterminer la descente de Jésus sur terre, alors je crois plus sage d’attendre encore pour sa nouvelle venue. Je vous demande de faire confiance aux femmes et aux hommes de cette planète.
- Nous devons honorer notre engagement, dit avec insistance Saint Augustin. Mon ami Saint Jean n’a-t-il pas rapporté les propos de Jésus : « Que votre cœur ne se trouble point…Lorsque je m’en serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis vous y soyez aussi. ».
- Sans vouloir mettre en doute votre parole, il s’agit d’un propos rapporté par l’un d’entre vous. J’aimerais l’entendre de la bouche même de Jésus. Je demande à interroger Jésus, comme témoin à la barre.
- Eh bien, l’on m’avait dit que vous n’étiez pas avocat mais je vois que vous avez quelques notions, dit Dieu, avec autorité… Que Jésus vienne donc à la barre.

- Docteur, de ce passage de mon rêve, je ne me souviens plus.
- En êtes-vous sûr ? Dommage, ce passage eût été intéressant !
- En revanche, je me souviens bien de la fin de mon rêve !
- Je vous écoute !
- Mon rêve se termine par un dialogue avec Dieu. Et Dieu me dit :

- Vous êtes issu d’une planète élue ! Je me dois de vous aider et d’envoyer mon fils.
- Je vous le demande : faut-il que nous soyons encore votre peuple élu. A tant faire que de vouloir envoyer votre fils en mission apostolique, pourquoi ne pas changer un peu et l’envoyer dans une autre galaxie.
- Je ne désespère pas de vous !
- Vous n’en avez pas assez de croire en nous ! Et puis, les hommes sont passés d’un Dieu à l’autre. Maintenant, ils croient en l’homme Dieu !
- Mais c’est de cela que je veux les libérer maintenant ! Ils m’ont tué au gré de religions qu’ils ont créées et que je n’ai pas voulues. Comme homme Dieu, ils en ont conservé tous les travers ! Je vais finir par ne plus croire en moi, me dit Dieu. Je ne me sens pas très bien. Allez, je vous laisse et je vais envoyer mon fils ailleurs, car je crois avoir surestimé vos capacités !
- En souvenir de notre histoire commune, trouvons un arrangement. Que dirais-tu, oh Dieu Saint, de nous fixer un nouveau contrat, qui pourrait consister en quelques préceptes. Il vaut mieux des préceptes que tes commandements ! … Tu sais, nous autres les femmes et les hommes, nous n’aimons pas être commandés.
- Quelle lucidité mon fils !
- Que dirais-tu de cinq nouveaux préceptes que tu nous inviterais à suivre sans esprit dogmatique et qui pourraient être les suivants :

1. Je resterai muet mais alors que toi aussi, tu le sois dans tes violences !
2. Tu éviteras de citer mon nom à hue et à dia, pour des motifs d’orgueil ! Si c’est le cas, je ne répondrai plus !
3. Ne citez plus mon nom dans vos guerres internes. Plus vous me chercherez, moins vous me trouverez !
4. Dès lors que tu auras tué ou dérogé à l’amour de ton prochain, quel qu’il soit, je te retirerai ton permis de croire en moi et en l’humanisme.
5. N’attendez plus le jugement dernier, un tel orgueil vous conduira à votre bourbier !

- Le dernier me contrarie un peu, me répond Dieu, avec compassion !...

- Et le rêve s’est arrêté là, Docteur. Trouvez-vous que ce rêve soit normal ! Pensez-vous qu’il puisse s’agir d’une crise mystique !
- Soyez rassuré, je ne crois pas que cela soit le cas. Je pense plutôt qu’il s’agit d’une libération intérieure et d’une appropriation positive des religions. Cela étant, comme avocat, il vous faudra encore prendre quelques leçons.

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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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