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Nouvelles confirmées : Les vacances
Publié par arielleffe le 09-09-2015 21:50:00 ( 1201 lectures ) Articles du même auteur



Zut ma montre est arrêtée, quelle heure peut-il être ? Le téléphone a sonné et je ne me suis même pas réveillée. Allez, je vais me faire couler un bain, et ça va aller mieux. Je vois mon reflet dans le miroir,ouh là ! Je ne suis pas belle à voir.

Bon, je suis en retard mais je n’ai pas besoin de me presser. J’allume la radio, il n’y a pas de publicité sur ces radios libres, même de ce point de vue je me sens libérée. Tiens c’est la chanson de l’été. Ça me fiche le bourdon, je dois commencer à ranger, ce soir ce sera terminé, je serai sur la route avec Bison Futé.

Je ne suis pas toute seule à rêver du ciel bleu, des palmiers, et des jours sans problèmes, c’est ça la vie que j’aime.

C’est beau les vacances, on oublie tout, on n’a plus rien à faire, sauf draguer les minets, c’était la folie cette année sur la plage. Plus aucun souci pendant trois semaines, Je n’ai pas pu résister, j’ai écumé tous les restos et les boîtes de nuit. Faire tout ce dont on a envie c’est chouette non ? Je mangeais à minuit, je me levais à midi, plus rien à faire du temps qui s’écoule et plus d’horaires.

Les vacances, c’est vraiment super. J’étais allongée sur le sable, en mono-kini, mon petit corps bronzé bercé par le bruit des vagues. A l’abri des regards sous mon chapeau de paille, je me foutais des regards qui se posaient sur moi. Quelquefois, un bellâtre s’approchait de moi :

- Qu’est-ce que vous faites ce soir ?

- Rien de précis.

Et c’était discothèque, Champagne et whisky, une ambiance folle toute la nuit !

Bon ça c’était avant, dans les années 80, quand j’étais encore jeune et belle. Maintenant c’est vacances perpétuelles puisque je suis au chomdu. J’ai plus un rond, je suis au revenu minimum, alors pour moi, finis les restos et les boîtes de nuit. Il faudrait que je me fasse inviter, mais vu la tête que j’ai après des années à faire la fête, il n’y a pas beaucoup de candidats. Il est deux heures de l’après midi, je me réveille à peine, j’ai une gueule de bois terrible. Qu’est-ce qu’on s’est mis avec les copines hier ! Je n’ai plus d’eau chaude, alors une douche froide va me réveiller. Je me regarde dans le miroir cassé, mon visage est bouffi et j’ai des poches sous les yeux. La couperose a envahi mes joues et mon nez et j’ai le sourire gris d’une fumeuse.

J’allume une clope en buvant mon café, la radio hurle des âneries sur des «supers affaires», un espèce d’abruti a décidé d’acheter trois cents rouleaux de PQ parce qu’ils sont en promos. La musique en continu, c’est bien fini. Tout fout le camp. Même Bison Futé a pris sa retraite, les kilomètres de bouchon s’additionnent, et la fumée des pots d’échappement pique la gorge des vacanciers sur les autoroutes, vive la pollution !

Je n’ai pas pu résister aux discothèques et aux restaurants, j’ai voulu que les vacances durent toujours. Je mangeais à n’importe quelle heure, je me couchais de plus en plus tard, je n’avais plus d’horaires. Mes divers employeurs ne l’ont pas supporté.

A force de m’exposer au soleil, j’ai fini par me déclancher un cancer de la peau. Je ne peux même plus me coucher sur le sable blanc face à la mer. Remarquez que mon gros corps blanc en mono-kini, ferait plutôt penser à une baleine échouée sur la plage. J’aurais intérêt à porter un sombrero bien large pour ne pas être reconnue. Les minets passeraient au large, et je me pochtronerais toute seule au champ et au whisky dans les rades miteux du coin.


Tiens je connais cette chanson à la radio ! Je l’écoutais en boucle pendant l’été de mes 20 ans. Je me mets à fredonner :

- Vacances j’oublie tout, plus rien à faire du tout …



https://www.youtube.com/watch?v=CstPu4ZSmvE


Vous trouvez que ça finit mal ? Moi aussi, imaginons autre chose.

Vingt ans plus tard, j’ai gagné à un concours. Je vais partir sur la Costa Brava, en Espagne pendant huit jours !

Si je pouvais retrouver les vacances de ma jeunesse et les années 80 ce serait tellement bien.

L’hôtel est pratiquement sur la plage, c’est un immeuble de vingt-six étages. Je me fais presque un torticolis en essayant d’apercevoir le toit de ce gratte-ciel.

- Je ne voyais pas ça comme ça, grommelle David.

- Au moins, on n’aura pas besoin de prendre la voiture, et de chercher une place pour se garer.

A l’accueil on me dit que je suis au neuvième étage, la vue va être magnifique !

Nous traversons le hall immense. Sur une feuille jaunie qui pendouille au bout d’un morceau de papier adhésif à moitié décollé, je vois « EN PANNE ». Il ne nous reste plus qu’à monter les escaliers, heureusement nos valises sont légères, les affaires de plage, ça ne pèse pas lourd.

- On partira le matin et on ne rentrera que le soir, râle mon mari. Je ne vais pas me taper les escaliers dix fois par jour, je te préviens.

- Ne sois pas négatif, pense à ta ligne que tu vas retrouver avec tout cet exercice.

- Ton optimisme finit par être pénible tu sais ?

- Je suis en vacances, en plus, elles n’étaient pas prévues, donc je compte en profiter, un point c’est tout.

- Les « vacances-galères », très peu pour moi. En plus ils m’ont confisqué un flacon tout neuf à l’aéroport, tu aurais pu me prévenir qu’on n’avait pas le droit de prendre des liquides en cabine!


- Je te l’ai dit, mais tu ne m’as pas écoutée.


- Non, tu ne m’as rien dit, je venais juste de l’acheter dans la galerie détaxée, c’est quand même bête.

- Je te le rembourserai s’il n’y a que ça, vacances gratuites et parfum, ça pourrait être pire !

- Quel parfum, c’était ma bombe de gel.

Sa bombe de gel, il me fait une scène pour de la laque à deux balles !!!!

La clef électronique que m'a donnée le réceptionniste n’ouvre pas la porte de notre chambre.

- Je ne redescends pas, ça va être des vacances pourries je le sens !

- Arrête de râler, j’y vais.

Ça va être pourri avec toi c’est sûr, qu’est-ce que je fous avec ce nul que je supporte depuis vingt ans. Je respire un bon coup, et je descends quatre à quatre. La remontée me prend un peu plus de temps, heureusement que j’ai du souffle.

Je retrouve David et sa tête de travers. A peine entrés, on se rend tout de suite compte que le bâtiment comportait une aile invisible de la rue, nous avons une vue imprenable…sur les fenêtres d’en face, un touriste nous fait un signe de la main, je réponds avec un petit sourire. Monsieur Grincheux ferme le rideau d’un coup sec.

- Je vais prendre une douche.


J’entends des bruits métalliques sortir de la salle de bain, puis un

- Merde, fais chier ! Appelle la réception, il n’y a pas d’eau dans ce putain d’hôtel.

Evidemment le téléphone ne fonctionne pas, il faudra prévenir…en bas.

- Je descends à la plage, je préviendrai en même temps, tu viens ?

- Evidemment ça ne t’embête pas toi de ne pas pouvoir te doucher ! Rien ne te dérange !

- Ça va être réparé, arrête de râler et profite.

- Profite ???? Mais de quoi ? Tout est nul ici !

Au moins la mer doit être chaude, on verra plus tard. Je sors en espérant que David n’ait pas vu les cucarachas qui se baladent un peu partout dans la salle de bain.

La plage est bondée, Tous les résidents de cet immense bâtiment sont agglutinés sur l’espace restreint qui est alloué au complexe hôtelier. J’évite de regarder David qui doit me fusiller du regard. La mer tient ses promesses pour ce qui est de la température mais l’huile de bronzage laisse des traces irisées à sa surface, la seule solution est de nager jusqu’à la plateforme qui se trouve au large. Je l’atteins en quelques minutes en laissant derrière moi la foule, les fâcheux et les ennuis. Je m’étends au soleil sur le plancher désert, rejointe par le touriste qui m’avait fait un petit signe de la main. Il m’explique que sa femme est en train de se plaindre de ses vacances à mon mari, laissons-les faire connaissance.

Vacances, j’oublie tout, plus rien à faire du tout…


https://www.youtube.com/watch?v=CstPu4ZSmvE

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Auteur Commentaire en débat
arielleffe
Posté le: 24-09-2015 17:16  Mis à jour: 24-09-2015 17:16
Plume d'Or
Inscrit le: 06-08-2013
De: Le Havre
Contributions: 805
 Re: Les vavances
Bonjour Loriane ! Heureusement mes vacances se sont beaucoup mieux passées. Me voilà à nouveau prête pour les défis !
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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