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Nouvelles : Gorrotoa : La statuette maudite: La découverte
Publié par christianr le 06-04-2016 18:28:01 ( 794 lectures ) Articles du même auteur



Gorrotoa est une série de nouvelles tournant autour de la malédiction d'une statuette préhistorique. Il s'agit de la première nouvelle d'une série. Elle peuvent se lire séparément, mais il y a quand même une histoire qui se suit, donc je vous conseille de tous les lire. Commentaires appréciés.

15 Septembre 2015

Je m’appelle Ali Mousavi. J’ai un doctorat en archéologie et je travaille à l’Université de Montréal. Mon choix de carrière n’est pas fortuit. Depuis tout petit, j’ai une obsession. Retrouvé un objet perdu du nom de Gorrotoa. Il s’agit d’une statuette d’apparence préhistorique. Elle a la forme d’un homme se tenant debout et dont les bras se tendent vers l’avant comme si elle voulait vous empoigner. Elle est taillée rustiquement, probablement avec des outils très rudimentaires. Elle n’est pas polie et le métal qui la compose est poreux. Enfin, c’est du mieux que je peux la décrire, car je ne l’ai vu qu’en photo. Ce n’est pas une belle relique et pourtant elle me fascine. Possiblement parce que je suis d’origine iranienne, puisque celle-ci a été découverte dans le désert de Kavir par le Dr Erick Macintosh en 1975. C’est le premier et le dernier à l’avoir aperçu, du moins de ce que l’on sait. Malheureusement, il est mort dans des circonstances… troublantes. Après son décès, personne n’a pu retrouver l’objet. J’avais décidé d’aller rencontrer ses proches pour recueillir leurs témoignages. Le docteur habitait à New York et sa veuve y vivait toujours. Le seul indice que j’ai pu y trouver a été son tableau de bord d’expédition. Mme Macintosh m’a laissé son journal, bien contente de s’en débarrasser, car d’après elle, cette histoire la hantait depuis trop longtemps. Voici la transcription que j’ai traduite de l’anglais :

Journal du Dr Érick Mackintosh

22 mars 1975 – Téhéran

Aujourd’hui est un grand jour pour notre expédition. Depuis des années, nous fouillons le désert de Kavir où des ruines vieilles de 10 000 ans seraient cachées sous les dunes. Cela a pris deux ans (Kavir n’est pas le plus large désert du Moyen-Orient, mais il reste vaste tout de même) et finalement, grâce à une nouvelle technologie détectant des masses enfouies, on a trouvé quelque chose. Cela ressemblerait à une salle de 14.54 m de largeur et 32.88 m de longueur. Aujourd’hui, j’ai reçu la subvention pour acheter la machinerie nous permettant de déterrer ce que j’espère une fascinante découverte. Aujourd’hui est le début du couronnement de ma carrière.

23 mars 1975 – Téhéran

Nous avons eu quelques difficultés avec les marchands locaux. Pour une raison que j’ignore, tout le monde refusa de nous louer la machinerie d’excavation. Et pourtant, j’y avais mis le prix. Je me suis dit que c’était peut-être dû à mes origines américaines. On tenta le coup avec Sadegh, un Iranien né en Amérique. Il nous expliqua qu’en fait les locaux déclinaient à travailler dans cet endroit. Ils l’appelaient le désert des cauchemars. Évidemment, c’était trop beau. Je devais composer avec la superstition. Téhéran est la capitale, mais ce n’est pas la seule grande ville de l’Iran.

25 mars 1975 – Ispahan

Il fallut se rabattre sur Ispahan qui, contrairement à Téhéran, se trouve à des kilomètres plus loin du désert de Kavir en plus de nous forcer à contourner l’amas de montagne. Tout cela nous coûtera plus cher, mais il n’y a pas de prix pour la connaissance.

27 mars 1975 – Désert de Kavir

La route a été longue et sinueuse, tel que c’était prévu. Le chemin était parfois mauvais. Il y a eu également un éboulement qui nous a retardés d’un jour, le temps d’enlever les débris. Je ne me décourage pas. Pas aussi près du but. Étant nordique de descendance, le climat du désert m’est un peu difficile à supporter, mais j’y survivrai.

28 mars 1975 – Désert de Kavi

Les excavations ont commencé! Je me sens comme un enfant avant la Noël. Mais je me dois d’être patient, les rapports ont révélé que la salle ou le temple (rien n’est sûr encore) serait plutôt creux.

30 mars 1975 – Désert de Kavi

Il est arrivé quelque chose d’inattendu. Une masse de roche énorme et solide nous bloque le chemin. Même les géologues avec moi n’y comprennent plus rien. Et pourquoi les analyses ne l’avaient-elles pas détecté? D’ailleurs, mes spécialistes sont incapables de déterminer de quel métal il s’agit. Nous avons tout fait pour essayer de le percer. Rien n’y fait. Il ne reste plus qu’une solution essayer de trouver un endroit où le rocher se termine et creuser de là. C’est comme si le destin me refuserait l'accès.

5 avril 1975 – Désert de Kavi

On a enfin trouvé! Il a fallu creuser 150 mètres plus loin pour découvrir où se terminait cet étrange rocher souterrain. Ça va nous compliquer la vie et retarder l’échéance. Mais advienne que pourra!

7 avril 1975 – Désert de Kavi

On creuse à l’horizontale pour atteindre notre cible. C’est un peu compliqué. On doit vider le sable à mesure que l’on avance. Mais je le sens, on est prêt du but!

9 Avril 1975 – Désert de Kavi

On y est arrivé! On peut apercevoir des colonnes, mais il y a encore trop de sables pour accéder à l’intérieur. Je ne sais pas si c’est l’excitation, mais je ne tiens pas en place. Si je le pouvais, je plongerais et nagerais dans les dunes pour atteindre le temple. Mais je dois rester réaliste et patient, même si c’est très difficile en ce moment.

13 avril 1975 – Désert de Kavi

On y est! Ce n’est pas ce que je m’attendais. On ne dirait pas un temple. Mais une prison. Il y a bien quelques colonnes pour soutenir la structure, mais le reste est entouré de barreau de fer. L’immeuble est d’une simplicité étonnante. Aucune inscription, pas de reliefs. Comme si on s’était dépêché à la construire. On en saura probablement plus à l’intérieur. Il faut enlever quelques barreaux avant d’y entrer, mais on doit y aller avec prudence. On ne veut pas que cela s’effondre. Pas après tous ces efforts.

14 avril 1975 – Désert de Kavi

On n’a enlevé que trois des barreaux de fer. C’était suffisant et la structure n’a pas bougé d’un poil. C’était véritablement une prison. Aucun mobilier, pas d’idiome, rien. On a trouvé le prisonnier. Il devait être particulièrement célèbre pour qu’on lui érige un tel édifice. C’est qu’un squelette aujourd’hui. Il a quelque chose dans les mains… Une statuette. Elle est si simple et pourtant, je la sens importante. Quelque chose me dit qu’elle a plus de valeur qu’on pourrait le penser. En tout cas, j’ai au moins quelque chose à apporter à New York, en plus de toutes les photos du bâtiment.

14 avril 1975 au soir – Désert de Kavi

Tout s’est effondré! L’immense roche qui était au-dessus du temple s’est précipitée vers lui et a tout démoli en chemin. Heureusement, on avait déjà pris des photos. Il ne reste que cette statuette comme témoin intact. Je l’ai mise dans un coffre dans ma tente. Après ce qui s’est passé, il n’est pas question que je la perde.

15 avril 1975 au matin – Désert de Kavi

On se prépare à quitter le site des fouilles. Mais avant j’ai fait un rêve étrange. Cela mettait en scène la statuette. Elle était devant moi, mais elle faisait 10 pieds de haut. J’entendais un écho qui murmurait : « Gor-ro-to-a » serait-ce son nom? Une brume verte m’entourait et m’enveloppait. Elle me pénétra de partout, à travers chaque pore, chaque entrée de mon corps. Quand je me suis éveillé, j’ai eu une certaine nausée. Elle partit aussi vite qu’elle est passée. Je crois qu’il est normal que mon subconscient s’emballe vu les circonstances exceptionnelles que je vis.

20 avril 1975 – Téhéran

Je suis de retour à Téhéran. J’essaie d’en connaître plus sur cette mystérieuse statuette. Au début, les historiens locaux ne savaient pas quoi en penser. Et puis, il m’est revenu à l’esprit le nom de Gorrotoa venant de mon rêve. J’ai tenté ma chance et j’ai demandé si ça leur disait quelque chose. Tous ignoraient ce que c’était, à l’exception d’une personne. Il s’agissait du professeur Reza Malami. Il me parla d’une vieille légende rapportée oralement à travers les siècles, mais qui a perdu de sa popularité pour une raison inconnue. D’après lui, Gorrotoa était un djinn qui causait famine, maladie et guerre partout où il passait. Les dieux mésopotamiens en ont eu assez et s’en sont débarrassés. Je ne sais pas trop quoi en penser. Était-ce une coïncidence? Non, il y a forcément une explication. J’ai dû entendre ce nom par inadvertance lors de mon séjour ici en Iran. Et puis cette statuette ne ressemble pas à une divinité (un djinn étant un démon mésopotamien). Je lui montrai la figurine, mais il ne put me confirmer si c’était bien une de ses représentations. Je lui demandai son opinion sur la « prison ». Il fit la même supposition. Cela devait être un criminel faisant partie de la haute noblesse de l’époque. Ça expliquerait la prison solitaire.

25 mai 1975 – New York

J’ai rapporté la statuette et tout le contenu de mes recherches incluant les photos du site. Elles seront étudiées par les plus grands spécialistes. On m’a demandé de leur montrer Gorrotoa, mais je ne suis pas prêt. Pas pour l’instant. Je dois la garder avec moi, je dois la comprendre, je dois savoir, je ne dois pas… la perdre.

28 mai 1975 – New York

Je suis de retour à la maison que depuis 2 jours, et voilà que ma femme me tape déjà sur les nerfs. Ne peut-elle pas saisir que j’ai mieux à faire? « Tu passes trop de temps devant cette statuette » qu’elle me dit. C’est mon travail, bordel! Ne peut-elle le comprendre?

30 mai 1975 – New York

Cela fait deux jours que je la contemple. Sans arrêt. Malgré l’insistance de ma femme pour que j’aille manger ou dormir, je n’ai pas le temps. Il faut que je continue à l’observer, quelque chose me viendra. J’ignore encore quoi, mais je le sais.

1 Juin 1975 – New York

Ça y est. J’ai des visions. Je savais que cette statuette avait quelque chose de magique. Elle me parle, elle me montre des choses. Je n’ai qu’à l’écouter et la vérité viendra. Les Dieux, ils existent! Gorrotoa me promet que je les verrai. Suffit que je suive son enseignement. Le jeûne. Voilà la voie. Ne plus manger et ne plus dormir.

3 juin 1975 – New York

Ma femme! La traîtresse! Elle a essayé de m’envoyer à l’hôpital! Pour qu’il me nourrisse et me fasse dormir de force. Elle ne peut pas comprendre. L’enseignement de Gorrotoa a porté ses fruits. Je suis plus fort. J’ai assommé les infirmiers et ma femme du même coup. Je suis sous un pont, mais cela n’a plus d’importance, car j’ai Gorrotoa avec moi. Je finirais mon enseignement, je suis prêt.

? — ?

Je vois. Je vois. Je vois. J… e v….o… i… s…………………

Le journal s’arrête là. D’après ce que m’a raconté la veuve Macintosh, il a été retrouvé sous un pont complètement famélique, mort d’une crise cardiaque causée par la faim et la fatigue extrême. La statuette n’était plus avec lui. Disparue. La folie subite de Macintosh devrait me faire peur, mais me convainc au contraire que je dois la trouver. Il me faut faire la lumière là-dessus. Je ne suis pas détective, mais quelque chose me dit qu’il est important qu’elle retourne d’où elle était. Comme si j’étais investi d’une mission…

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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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