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Nouvelles : Gorrotoa : La statuette maudite : Jacob Fischer
Publié par christianr le 08-04-2016 17:39:57 ( 737 lectures ) Articles du même auteur



20 octobre 2015

Par une circonstance inespérée, j’ai retrouvé la trace de Gorrotoa. Il y a deux semaines de cela, un journaliste du Times m’a interviewé sur mes recherches. Je ne lui avais caché aucun détail, lui procurant même des photos à l’appui. C’est grâce à elles qu’une nouvelle veuve me contacta, celle d’un certain Jacob Fischer, un marathonien de Bennington au Vermont. Tout comme Mme Macintosh, Mme Fischer resta traumatisée de l’événement. Incapable de m’expliquer ce qui s’est passé par elle-même, elle me laissa son journal intime que je vous partage aujourd’hui.

Journal de Jacob Fischer

15 juillet 1984

Dans un mois aura lieu le grand marathon RUNVermont à Burlington. Je me dois d’être prêt. Pour cela, il me faut une discipline sans faille. Régime équilibré, repas variés faible en gras et en sel, sommeil à heures fixes et bien sûr s’entraîner quotidiennement, c’est-à-dire au minimum courir cinq kilomètres par jour. Ma femme trouve ça excessif, mais il n’y a pas d’excès quand il s’agit de la santé. Le marathon, c’est la vie. Le marathon, c’est la santé.

16 juillet 1984

Lors de mon trajet de ce matin, je remarque une maison en vente de faillite. Il m’a toujours paru pourtant que ses habitants étaient riches. La preuve qu’on ne doit pas se fier aux apparences.

18 juillet 1984

Des nouvelles de la famille endettée, il semble que le père se soit suicidé. Je trouve tellement dommage qu’on sacrifie sa vie de cette façon. Il y a toujours une manière de se remettre sur les rails. Je ne comprendrai jamais qu’on se rende à cet extrême.

20 juillet 1984

Les endeuillés font une vente de garage. J’ai appris leur nom, les Jefferson. Je trouvais bizarre de faire un tel événement après la tragédie qu’ils ont vécue. Ils m’ont expliqué qu’ils n’avaient pas le choix. Ils devaient vendre pour pouvoir rembourser leur dette au gouvernement (dont la faillite ne protège pas) en plus d’avoir à payer les obsèques du paternel. Je fis du lèche-vitrine avec un sentiment mitigé. Je voulais les aider, mais à la fois profiter de leur infortune me faisait sentir rapace. Et puis, c’est là que je l’ai vu. Je ne suis pas croyant. Mais au moment que je l’ai mise dans mes mains, une énergie a monté en moi. Jamais je n’avais ressenti cela auparavant. Elle est ce qu’il me faut, celle qui me fera gagner. Il s’agit d’une statuette. Elle est vieille, et a une texture rappelant les coraux aux fonds de l’océan. J’ai demandé au Jefferson ce que c’était. Ils l’ignoraient, tout ce qu’ils purent me dire c’est que le défunt père la gardait dans son bureau. Je l’ai eu pour 20 dollars. Une aubaine! Dès que je l’ai ramenée chez moi, je savais que je vivais un événement sans précédent. Même ma femme fut surprise de mon entrain. Moi qui habituellement ne lui cache rien, je n’ai pas révélé le secret de cette force soudaine. Je ne crois pas qu’elle comprendrait.

21 juillet 1985

Un rêve. Un nom. C’était doux et étrange à la fois. J’étais le plus fort et j’avais gagné le championnat. Tout le monde criait mon prénom. Malgré la cacophonie, à l’unisson de l’acclamation, une voix me chuchotait à l’oreille : Gorrotoa. Ce ne peut être qu’un signe. Une petite modification de ma routine. Avant de commencer mon rituel, je prendrais la statuette dans mes mains. Elle me donnera l’énergie d’en faire plus.

22 juillet 1985

Je ne m’étais pas trompé. Mes performances se sont améliorées. J’ai pu non seulement faire moins de pauses, mais j’arrive à courir plus longtemps! J’ai fait 20 kilomètres ce matin. J’ai hâte de voir jusqu’où je pourrai aller.

23 juillet 1985

En prenant la statuette ce matin, une idée m’est venue à l’esprit. Le gras nuit à la vitesse. Je dois le réduire. Plus de viandes. Que des légumes et de la salade. Je le sais que toutes les revues de sports préconisent un certain apport en protéine, mais la statuette ne m’a jamais trompé. Je me rendrai plus loin.

26 juillet 1985

Après 3 jours, les résultats sont inespérés. Je n’ai plus besoin de pause, même pour boire! J’ai fait 30 kilomètres en une heure. Mon rêve n’en était pas un. C’était une prophétie, et je suis l’élu. À moi la victoire!

27 juillet 1985

Ma femme s’inquiète. Rien de nouveau, elle s’est toujours inquiétée pour rien. Quand je suis revenu de ma session d’entraînement (j’ai fait 35 kilomètres en une heure cette fois!), elle me disait que je saignais du nez. D’après elle, j’en avais partout sur le visage. J’ai été vers le miroir, et ce n’était pas si mal. Un petit débarbouillage et c’était terminé. Je ne dois pas me laisser distraire par si peu.

28 juillet 1985

Eh oui, encore ma femme. Cette fois, je saignais non seulement du nez, mais toutes les veines de ma peau ressortaient. C’était plutôt normal puisque j’avais fait 40 kilomètres en une heure. C’est mon organisme qui réagit. Je lui ai dit que tout allait se placer avec le temps. Mon corps s’adaptera. Il le doit.

29 juillet 1985

J’ai poussé la machine jusqu’au bout, mais à 42 kilomètres je n’en pouvais plus. Je me suis mis à tousser puissamment et une substance poisseuse noire sortit de ma bouche. Mes tempes pompaient du sang comme un oléoduc. Je touchais ma tête, elle bouillait. J’ai dû m’asseoir, car mes jambes avaient de la difficulté à me porter. Je tremblais comme si j’avais le parkinson. Ça ne peut pas continuer comme cela. Pour moi, c’est évident. Je ne comprends pas que je n’y ai pas pensé plus tôt. Je dois amener la statuette avec moi! Elle me donnera la force dont j’ai besoin tout le long de mon trajet de demain.

Cela s’arrête ici. La veuve Fischer me montra un article de journal. On y décrivit la découverte du cadavre de Jacob Fischer qui fût retrouvé à 60 kilomètres de chez lui sur le bord de la route I-48. D’après les autorités, son corps était extrêmement enflé comme pour une réaction allergique. Il y avait du sang qui avait coulé de son nez, ses yeux et toutes autres sorties dont je tairais le nom. On aurait dit qu’il avait explosé. Les spécialistes avaient du mal à s’expliquer ce qui s’était passé. Il n’avait jamais vu un cas pareil. Quand je demandai à la dame s’il avait la fameuse statuette sur lui, elle me répondit qu’elle avait disparu. Elle était d’ailleurs bien heureuse qu’elle soit maintenant loin de son existence. Par rapport à mes recherches, je suis au même stade. Je ne sais toujours pas où là trouver. Quelqu’un l’avait prise. Aucun doute là-dessus. Je dois découvrir qui. En supposant qu’il soit encore en vie…

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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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