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Nouvelles : Voyage immobile
Publié par icare le 07-06-2016 23:10:00 ( 827 lectures ) Articles du même auteur



Ce matin j'ai pris ma décision. Je crois que c'est le mieux que je puisse faire. Je suis fatigué je suis allé au bout de moi-même et peut-être même au-delà. Vous me direz que d'aller au-delà de soi- même est tout bonnement impossible puisque nous ne serions tout simplement plus nous même. C'est effrayant, si je ne suis plus moi-même alors qui suis-je ? Certainement quelqu'un d'autre, bigre mieux vaut ne pas y penser.
Je n'ai plus rien à faire ici, il est temps de retourner chez moi. Le chat noir imperméable à mes états d'âmes, tourne sur lui même sur le canapé blanc avant de se coucher en rond contre le coussin aux motifs pastels indistincts. Comme j'aurais aimé être un chat, et peut importe le pelage un chat est un chat.
C'est décidé, demain je taille la route, je dois préparer mes affaires. Toute ma vie tient dans ce sac à dos, elle tiendrai peut être même dans une boîte d'allumettes pour peut qu'on vide la boîte de ses allumettes. La vie tient dans n'importe quoi, elle ne fait que s'adapter à son environnement. La végétation est capable de traverser le béton pour trouver la lumière. La vie gagne toujours sur la mort, car il n'y a pas de mort sans vie, et la vie arrive avant la mort. En définitive la mort ne peut pas vivre sans la vie. Bref il est inutile d'essayer de comprendre le monde dans lequel nous vivons mais contentons nous de vivre et ça sera déjà pas mal. Par ailleurs laissons la mort vivre sa vie, elle fait bien comme elle peut et se trompe parfois (souvent, beaucoup, trop, salope, pardon) comme tout un chacun.
Sur le canapé blanc, le chat noir fait sa toilette, lèche méticuleusement son poil soyeux, lève la tête et ses yeux verts me regardent fixement un instant, puis sa langue replonge dans son pelage lisse et brillant et finalement il s'endort la tête entre ses pattes. Dehors la pluie tombe sans discontinuer depuis trois jours, je crois que j'aime le bruit de la pluie je me sens chez moi, le ciel est gris coton je suis mou comme un marshmallow. Je dois faire mon sac pour partir, avec la sensation d'être déjà arrivé. Le temps passe comme toujours, il n'est pas de certitude plus profonde que le temps passe. Et tout, tout absolument tout est fait dans ce monde pour nous rappeler sans arrêt, que le temps passe et qui plus est qu'il passe vite.
La nuit tombe, comme toujours, doucement la lumière se retire petit à petit et imperceptiblement le noir s'installe. Le monde s'arrête, néanmoins le temps continue de passer (oulala très vite), le chat n'est plus là, je ferme les yeux. Demain matin, de la lumière et de la rosée naîtra un nouveau monde semblable et pourtant imperceptiblement différent de celui que j'ai connu hier. Le jour se lève comme toujours, le chat miaule derrière la porte, je sors de mon rêve je suis vivant et je me demande où est ma maison. Peut être là.

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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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