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Poèmes : A Georges
Publié par innocenzi le 17-06-2016 18:30:00 ( 709 lectures ) Articles du même auteur



A GEORGES

Il l’avait donc ce mal qu’on dit mystérieux
Qu’il cachait si bien dans le rire de ses yeux,
Et dans les vers de ses chansons,
Ce mal mystérieux qui prend sans distinction
Les jeunes et les vieux, les mauvais et les bons,
Et dont on n’ose dire le nom.

Qu’il fut triste le jour où il nous a quitté
Qu’il fut triste le jour où il s’en est allé,
Sans presque rien dire à personne,
Sans faire trop de bruit, comme il avait vécu,
Il est donc parti comme il était venu,
C’était un drôle de bonhomme.

Comme son ami Martin, il creusa doucement,
Sa tombe de ses mains, n’étant pas dérangeant,
Et s’y étendit sans rien dire,
Seuls quelques amis vinrent lui dire au revoir,
Il n’y eut pas d’Harmonie, il n’y eut pas de fanfare
Cela a dû lui faire plaisir.

Au cimetière de Sète où il avait voulu
Que d’une façon discrète, on mette une croix dessus
Bien que n’allant guère à la messe,
Sa guitare à la main, il est parti joyeux,
Chanter ses doux refrains au royaume des cieux
Il n’y eut pas besoin de confesse.

Aux portes du Paradis, quand il est arrivé,
Quand d’un air ébahi, il y a frappé,
Le ST Pierre lui fit la fête,
Cela faisait longtemps que je vous attendais,
Faites un pas en avant que je vous vois de près,
« Il est donc venu le poète »


A GEORGES (SUITE)

Sa pipe entre ses dents, il l’a bien regardé,
Et tout en souriant il lui a demandé,
« On a donc retenu ma place ?
Franchement je n’pensais pas pouvoir y entrer
Après tout ce que j’ai dit sur Dieu et ses abbés,
Mais s’il lui plait, grand bien me fasse. »

Et il prit son bagage, suivant le St geôlier,
R’connaissant au passage les premiers arrivés,
Qui lui firent une belle ovation,
« L’était temps que tu viennes » lui dirent-ils tout bas,
« Nous chanter toutes celles que l’on ne connaît pas,
Vas-y chantes nous donc tes chansons »

Sans se faire prier, il a pris sa guitare
Et il a commencé, un sourire bizarre
Eclairant sa face blafarde,
Et de la Religieuse au Bulletin de santé,
D’une façon joyeuse, elles y sont toutes passées,
Ce fut une belle rigolade.

Puis regardant en bas, il vit tous ses amis,
Qui le bras sous le bras parlaient trist’ment de lui,
Cela lui mit du cœur à l’ouvrage,
Il reprit sa guitare, sa feuille et son stylo,
Se remit à écrire, jouant avec les mots,
Pour leur donner du courage.

Et il fit une chanson, disant en gros ceci,
Pas de grosses émotions, voyez, je suis ravi,
Car j’ai enfin trouvé mon port,
Ne soyez donc pas tristes, et chantez avec moi,
La chanson des artistes qu’on chantait tout en bas,
Chantez donc les copains d’abord.


A GEORGES (SUITE)

Vous savez cette chanson, où quand on disparaît,
Le trou dans l’océan, ne se referme jamais,
Il faut garder le souvenir,
De celui que je fus pendant mes soixante ans,
Bien assis sur mon cul, et souvent en chantant,
Voilà ce que je voulais vous dire.

Souvenez vous de moi, comme d’un bon vivant
Souvenez vous de moi, comme d’un bon garçon,
Et ne pleurez plus sur mon sort,
Voyez vous où je suis, je suis bien maintenant,
Au cimetière de Sète, éternel estivant,
Chantez donc les copains d’abord.

Au cimetière de Sète, éternel estivant,
Chantez donc les copains d’abord.

J.P INNOCENZI 1983

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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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