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Nouvelles confirmées : Le psychopathe honorable chapitre 4
Publié par saulot le 24-06-2016 17:39:33 ( 723 lectures ) Articles du même auteur



Chapitre 4 :

Je comprenais maintenant pourquoi la forêt de la rigolade, portait aussi le nom de lieu des échecs critiques. Il existait une faune par moment assez agressive, mais à moins d’être très malchanceux, les animaux belliqueux n’arrivaient à faire aucun mal à autrui. Ils se contentaient surtout d’offrir un spectacle marrant. Il y avait une raison logique au côté maladroit des bêtes qui vivaient dans les bois, elles mangeaient principalement des champignons hallucinogènes. Elles variaient de temps à autre les repas avec de la viande, problème les propriétés magiques du lieu faisaient que se nourrir avec un animal du coin signifiait souvent de graves ennuis. Alors beaucoup de bêtes apprirent à consommer l’aliment le moins néfaste pour leur santé physique. Néanmoins ce choix de nourriture s’accompagnait d’effets secondaires, notamment en terme d’adresse, de capacité à être précis, et de dangerosité. Ainsi peu de bêtes de la forêt de la rigolade représentaient un péril grave pour l’homme, elles étaient trop défoncées aux champignons pour arriver à faire des victimes de manière fréquente. Quelquefois un animal parvenait à blesser ou à tuer un promeneur, cependant il s’agissait d’un événement rarissime dans les bois. Tous les dix ou vingt ans une bête de la forêt arrivait à mordre un humain. Je trouvais exagérée dans le passé, la réputation de la faune des bois où je me trouvais. Mais je me rendis compte que la réalité dépassait le cadre de la rumeur. J’ai vu un rat devoir s’y reprendre plus d’une centaine de fois avant d’arriver à mordre à une reprise, un champignon qui était complètement immobile. Je regardais avec des yeux ronds et un étonnement considérable le rongeur tenter désespérément de planter ses dents dans le champignon.

S’orienter dans la forêt se révélait difficile. Ma boussole ne marchait pas à cause d’interférences magiques, et un vent puissant soufflait, il éparpillait les cailloux que je semais. Alors j’eus l’idée de faire des marques au feutre indélébile noir sur les arbres, toutefois elles s’effaçaient au bout de quelques minutes. Après je tentais de graver des croix sur du bois, mais le résultat n’était pas satisfaisant, soit l’écorce était trop dure, soit le végétal légèrement abîmé voyait sa croix s’estomper à grande vitesse. Il semblait qu’une magie puissante était à l’œuvre pour me tourner en bourrique, me mettre en colère. C’était censé être le site naturel le plus facile d’accès de l’île, pourtant je n’arrivais pas à progresser vite dans les bois. Il me fallut une heure de marche pour parcourir un malheureux kilomètre, à cause des enchantements qui me pourrissaient la vie. J’avais une envie forte de semer un carnage, d’opérer un massacre sur tous les animaux que je croisais pour décompresser. D’abord je ressentis un léger amusement en pénétrant dans la forêt à cause du spectacle loufoque offert par les animaux, mais maintenant j’en avais plus qu’assez. Si je ne trouvais pas rapidement une solution, je sentais que j’allais verser le sang, je regardais Ouisticroc avec un air colérique. Il irait bientôt faire connaissance avec l’infini, séjourner dans l’au-delà, si je ne parvenais pas à amoindrir ma frustration. Je savais que ce singe ne m’avait rien fait, et que je me comportais comme un sadique de chercher à lui ôter la vie, juste à cause du ressentiment. Néanmoins au fil du temps ma moralité s’amoindrit considérablement. J’étais profondément écœuré par ce monde, où je fus pris à de nombreuses reprises pour un fou, parce que je défendais des concepts audacieux.

Holocaust : J’en ai marre, je vais faire un carnage !

Je sentais la fureur gangréner progressivement ma raison, puis je me contins, j’eus une révélation. Sentir la voilà la solution, pas les odeurs mais la magie. Vu que cette forêt était gorgée d’énergie surnaturelle, si je me fiais à mes sens mystiques, je devrais obtenir quelque chose, découvrir des sites intéressants. Alors je tentais l’expérience, au départ il me fallut un certain temps d’adaptation. Les restes de colère embrumaient mon esprit, diminuaient ma capacité à me concentrer correctement. Toutefois plus je me calmais, plus j’arrivais à distinguer les chemins vers des endroits réputés. Je me trompais de direction deux à trois fois, à cause de la nécessité de me familiariser avec la magie des environs. Cependant je parvenais progressivement à m’orienter comme il le fallait. Il était bientôt seize heures, et j’errais dans les bois depuis le début de la matinée, mais enfin j’arrivais à me diriger vers un site qui pourrait servir mes recherches. Une partie de moi se sentait soulager de n’avoir pas à massacrer Ouisticroc. Je me demandais bien pourquoi j’éprouvais ce genre de sentiment. Ce n’était qu’un singe certes utile, mais il n’en restait pas moins un animal. Bien sûr il était affectueux mais cela ne représentait pas grand-chose pour moi. Dès qu’Ouisticroc perdra de son utilité, je devrai m’en débarrasser définitivement, ou alors le vendre peut-être à des touristes. Il n’avait pas le côté chapardeur de ses congénères, et il possédait beaucoup de gentillesse. Il devrait faire le bonheur des amateurs d’animaux exotiques. Bien sûr vu que les singes pullulent sur l’île, je ne pourrais pas vendre Ouisticroc à un prix faramineux, mais bon je n’étais jamais contre un bonus financier, même petit. Mon travail actuel de météorologue me rapportait bien, mais je n’avais pas l’intention de passer toute ma vie sur cette île.
Figue me disait que j’étais destiné à de grandes choses, à régner au moins sur un monde, que j’avais la mentalité parfaite pour exercer une fonction de souverain suprême, vu que je n’avais pas peur de verser le sang des gens vus comme des gêneurs. Fraise m’incitait au contraire à beaucoup plus de modestie, et insistait sur la nécessité d’être gentil pour rester longtemps un monarque en vie. Je rétorquais par la pensée que les vertueux n’avaient pas forcément une longue espérance de vie, ils pouvaient passer pour des faibles faciles à abattre.

Décidément je vivais un mauvais jour, dans une forêt comme celle là, la malchance semble me coller à la peau, me poursuivre de toutes ses forces. Le site archéologique qui m’intéressait disposait d’un gardien. Au moment où je pensais que les choses s’arrangeraient, il me faudrait encore combattre. En outre la sentinelle ne semblait pas commode, et franchement différente des autres animaux des bois. Je sentais une prestance réelle, et surtout une grande puissance surnaturelle chez le gardien. Il ne serait pas un adversaire facile, je devrais sans doute ruser pour l’emporter. Si j’essayais de l’affronter de face, je risquais de prendre une raclée monumentale. La sentinelle avait l’aspect d’un gorille, mais possédait des caractéristiques particulières, sa fourrure se révélait violette, et de grandes cornes de taureau se trouvaient au sommet de sa tête. En prime ce qui ressemblaient à de longues griffes d’os rétractables de la taille d’un poignard, se situaient au niveau de ses mains. J’estimais que le grand singe devait bénéficier de pouvoirs magiques redoutables, je sentais une énergie mystique considérable chez mon antagoniste. La bonne nouvelle venait qu’il n’était pas spécialement agressif. Il n’avait pas l’air de vouloir se battre contre moi tant que je gardais mes distances. Mais je ne désirais pas reculer, j’en avais marre de cette forêt où je faillis m’égarer à plusieurs reprises. En outre abandonner alors que mon but s’avérait proche, ressemblerait pour moi à une défaite cuisante. Renoncer quand j’avais la possibilité d’augmenter les probabilités de concrétiser un objectif cher, serait dur à supporter. Alors malgré la peur qui me tenaillait je m’avançais résolument, je dégainais mon thermomètre à lame, et je me mis à courir en poussant un tonitruant cri de guerre.

Je me sentais un peu stupide de ne pas avoir cherché à réfléchir plus, toutefois je manquais d’éléments immédiats pour constituer un plan digne de ce nom. En plus j’en avais vraiment assez de rencontrer des obstacles sur ma route, alors je décidais de les supprimer de manière brutale. Je savais que je prenais un gros risque, mais d’un autre côté j’éprouvais aussi de l’enthousiasme, une joie véritable. La perspective de mener un combat me permettrait d’oublier temporairement mes tracas, m’apporterait pendant un temps un sentiment de plénitude. Mes crimes contre des faibles ne servaient qu’à me défouler de manière médiocre, par contre je me sentais revigoré mentalement quand je participais à un affrontement mémorable. Mes passions premières étaient la météorologie et de prouver aux habitants de Gaea que les divinités, les anges et les démons existaient. Toutefois j’avais aussi un autre centre d’intérêt puissant, la bagarre. J’aimais les confrontations guerrières contre des adversaires de valeur et consentants. Le gorille releva le défi, il ne voulut pas s’enfuir, et je vis que son visage s’illumina à l’idée de me combattre. Je détectais qu’il se préparait à déclencher un arcane magique de grande puissance. Alors moi j’allais répliquer par ma technique surnaturelle offensive la plus redoutable, les vagues acérées de glace. J’avais invoqué des centaines de pics de glace tranchants comme des rasoirs sur ma cible. Je me concentrais pour maximiser les dégâts que je serais capable de causer. Je faisais le vide dans mon esprit, il n’y avait plus qu’un type de pensée que je ressassais, un mantra pour optimiser les dommages que j’infligerais en cas de réussite à mon ennemi.

Holocaust : Licence de l’eau, vagues acérées de glace.

Après avoir prononcées ces paroles, des pics de glace se matérialisèrent en grand nombre, et foncèrent vers mon ennemi. Mais il se protégea avec une sorte de bouclier énergétique violet, qui préserva l’ensemble de son corps de manière efficace des dommages. Il n’eut pas la moindre égratignure, tandis que moi j’épuisais beaucoup de ma force physique. Je mis une bonne partie de mon énergie magique et de ma vitalité dans mon sort. Pourtant ma technique se révélait pitoyable, je ne fis même pas couler une goutte de sang chez mon antagoniste, et il se préparait à contre-attaquer. Je sentis qu’il ne mit qu’une petite partie de sa puissance accumulée pour parer mon arcane. Il disposait encore de très grosses réserves de pouvoir mystique. Et il avait la ferme intention d’utiliser contre moi des facultés offensives redoutables. Puisque je le provoquais, il était fermement motivé à me faire mordre la poussière. Je voyais qu’Ouisticroc ne désirait pas s’enfuir, qu’il voulait demeurer fidèle jusqu’à la fin. Même si j’avais envie de le maudire pour sa stupidité mon compagnon animal. Je me sentais quand même heureux qu’il y ait quelqu’un pour me soutenir, dans les derniers instants de mon existence. Bien sûr je m’avérais très frustré d’avoir perdu, et de n’avoir aucune chance de revanche, cependant j’étais content qu’un être vivant s’intéresse à moi, me témoigne dans une situation critique une véritable loyauté. Je me promis solennellement de mieux traiter Ouisticroc si je parvenais à m’en sortir. Néanmoins je doutais fortement d’avoir à honorer ce serment, vu la différence évidente de niveau entre moi et mon ennemi le gorille.

Mon adversaire accumulait une puissance impressionnante, soit il était très prudent, soit il aimait faire étalage de sa force magique. Comme je ne connaissais mon ennemi que depuis quelques minutes, je n’arrivais pas à déterminer ses intentions. Je profitais du délai inattendu offert par le gorille pour réfléchir. Je pouvais tenter de fuir, cependant je doutais d’arriver à semer mon antagoniste. J’étais assez sportif, mais cela ne me permettait pas de courir à une vitesse surnaturelle. Attaquer une nouvelle fois était possible, toutefois je voyais cette alternative comme un effort parfaitement inutile. Ma meilleure technique mystique offensive n’a rien produit, alors que j’étais au mieux de ma forme. Si je retentais de recourir à un sort, tout ce que je récolterais à mon avis sera d’accroître ma fatigue, et de subir des symptômes dérangeants, du type une grosse migraine. Néanmoins je ne me lamentais pas sur mon sort, je continuais à chercher une porte de sortie, un moyen de survivre. Je tâtais le terrain en envoyant un de mes thermomètres à lame sur le gorille, mon instrument météorologique fut réduit en cendres par le bouclier énergétique de l’animal. Aussi bien sur le plan des attaques physiques, que des arcanes magiques, j’étais bloqué, je ne pouvais rien faire. Une petite partie de moi avait l’intention de pleurer, de supplier pour obtenir la vie sauve. Mais je fis taire cette part lâche de mon esprit. Quitte à mourir, je voulais le faire dignement en montrant un courage réel, en restant debout pour prouver que je méritais le qualificatif de brave. Je n’étais pas fier de certaines des choses que j’ai accomplies, cependant je pense que je suis une personne vaillante. Alors je ne céderai pas à la peur, surtout quand il s’agissait vraisemblablement des derniers instants de ma vie sur ce monde.

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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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