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Nouvelles confirmées : Le psychopathe honorable chapitre 8
Publié par saulot le 12-07-2016 15:51:22 ( 850 lectures ) Articles du même auteur



Chapitre 8 :

La mairie de l’île est un bâtiment de grande taille, vu qu’elle mesure quatre étages. Cet édifice se caractérise par sa grande porte encadrée de quatre piliers monumentaux. Mis à part les piliers, il n’y a pas d’éléments décoratifs remarquables à l’extérieur de la mairie. Elle est vaste et comporte des dizaines de travailleurs. Le statut de fonctionnaire municipal est très demandé sur l’île, il apporte du confort, un salaire élevé, et un logement de fonction capable de résister aux caprices de la météo. Les habitations des fonctionnaires sont des maisons solides, avec une bonne isolation, et un système de climatisation et de chauffage performant. Bref les candidats ne manquent pas pour travailler à la mairie. À tel point que des jalousies et des complots divisent des familles rivales pour l’obtention de certains postes. L’île est remplie d’exemples tragiques de gens qui ont fomenté des manigances très élaborées pour obtenir une fonction convoitée. D’ailleurs même si j’ai palmarès plutôt fort en matière de crimes, il parait anodin comparé à certaines des exactions commises par les habitants les plus fanatiques de l’île. Pour devenir un haut-fonctionnaire, il y a des gens qui sont prêts à incendier des maisons, et prendre en otage des bébés. Je trouve malsain le climat de compétition qui entoure l’obtention des postes prestigieux. Les meurtres et les autres crimes pour satisfaire son ambition ne me dérangent pas outre mesure. Par contre le nombre de serments brisés au nom de l’envie de faire carrière me dégoute franchement. Je trouve particulièrement méprisable la cupidité des locaux, qui les pousse à bafouer sans vergogne quantité de promesses. En prime les critères de sélection pour choisir les fonctionnaires me déroutent. En général c’est la personne qui se gratte le plus de fois l’oreille gauche avec le pied droit, qui est embauché en tant que fonctionnaire. Je pris rendez-vous avec Simon le premier adjoint pour discuter du cas de Félicia.

Simon : Ainsi donc vous prétendez que la dénommée Félicia est une sorcière malfaisante. Quelles preuves avez-vous ?
Holocaust : Ses compétences en tant que météorologue sont risibles, pourtant elle a réussi à se faire embaucher pour étudier le climat de l’île. Elle use de magie infernale pour envoûter les gens.
Simon : Comment avez-vous fait pour résister aux pouvoirs de Félicia ?
Holocaust : J’ai une volonté de fer, et je lui ai fait boire une soupe qui neutralise temporairement ses pouvoirs.
Simon : Admettons, vous allez plutôt l’air sûr de vous. Je vais accompagner un détachement de policiers pour interroger Félicia. Mais si vous me faites perdre mon temps, vous aurez de graves sanctions.

J’étais assez content de moi, j’avais réussi à convaincre les autorités de s’occuper du cas de Félicia. En outre j’eus la chance de pouvoir m’illustrer auprès du premier adjoint, une personnalité importante de l’île. J’allais pouvoir bientôt obtenir des autorisations et des subventions publiques pour des recherches approfondies sur les différents sites archéologiques des environs. Félicia n’avait aucune chance de s’en tirer, il y avait dix chasseurs de sorciers qui faisaient partie du détachement chargé de l’appréhender. Ces spécialistes de la traque des jeteurs de sorts illégaux étaient de vraies terreurs dans les milieux occultes. Ils s’avéraient connus comme des tortionnaires impitoyables capables de briser méthodiquement les os d’un enfant, juste pour obtenir des renseignements mineurs. Ils passaient pour des fanatiques imperméables à la corruption, qui punissaient très sévèrement les tentatives financières de les détourner de leur mission. Ils se moquaient du statut de leur cible, quand leurs supérieurs hiérarchiques leur donnaient l’ordre de frapper, les chasseurs n’avaient pas peur de causer une boucherie, un carnage monumental sur leurs ennemis. Ils possédaient une haute maîtrise dans le domaine des arts martiaux et le maniement des armes, mais surtout leur équipement leur apportait une résistance ahurissante à la magie. Grâce à leur nez de clown rouge qui trônait au milieu de leur visage, les chasseurs encaissaient sans broncher les malédictions, les éclairs magiques, et les boules de feu. Seuls des sorciers de légende possédaient une petite chance d’arriver à leur infliger quelques dégâts. Je contenais difficilement ma joie, l’arrestation de Félicia allait signifier beaucoup de choses positives pour moi. J’étais promis à un avenir brillant, une étape cruciale de mon ascension sociale commencera bientôt. Je deviendrai dans un futur proche un météorologue reconnu, et la personne qui aura prouvé de manière incontestable que les divinités existent. Pour une fois je ressentais une joie vive, un véritable sentiment d’euphorie m’envahissait. J’étais souvent triste et maussade, mais comme je bénéficierai dans un futur proche de plusieurs bonnes nouvelles, je me laissais aller à éprouver des sentiments positifs. Félicia cette idiote ne chercha pas à prendre la fuite quand elle comprit qu’elle faisait l’objet d’une enquête pour magie infernale, cela ne m’étonnait pas d’elle. Jusqu’au bout elle aura été une imbécile accomplie, un triste exemple en matière de stupidité.

Simon : Félicia pouvez me dire à quoi sert un thermomètre ?
Félicia : À griller les toasts.
Simon : Excellent vous avez répondu brillamment à toutes mes questions, je ne vois pas de raison de vous arrêter. Par contre vous Holocaust, vous allez passer un mauvais quart d’heure.
Holocaust : C’est quoi ce délire ?
Félicia : Si vous plaît, ne faites pas de mal à Holocaust, il a cru bien faire, il a juste été victime d’un déplorable malentendu.
Simon : Très bien puisque vous insistez, je suis d’accord pour me contenter de pratiquer pendant un mois une retenue de salaire à l’égard Holocaust.
Holocaust : Je suis dans un cauchemar, je vais bientôt me réveiller.
Simon : Holocaust vous vous en tirez bien pour cette fois. Mais la prochaine fois que vous faites du grabuge, je ne serai pas aussi clément.

Les forces de l’ordre s’en allèrent en me jetant un regard méprisant. Je ne comprenais absolument pas ce qui se passait. Félicia aurait dû être totalement incapable de contrôler par magie les esprits. Pourtant elle retourna une situation à priori désespérée pour elle en sa faveur. En plus j’avais une dette à son égard, si elle n’avait pas cherché à intercéder auprès du premier adjoint, j’aurais été envoyé en prison, subi un procès et vraisemblablement condamné. Puis je me dis que je ne devais absolument rien à Félicia, elle ne me sauva probablement pas par gentillesse, plutôt par envie de jouer avec mes nerfs. Elle désirait sans doute que je devienne fou, m’obliger à perdre la raison avec ses manigances tordues. Cependant j’allais lui faire regretter ses agissements. Je ferais tout ce qui était en mon pouvoir pour l’obliger à baisser le masque, à reconnaître sa félonie. Certes j’étais maintenant un individu discrédité aux yeux de la communauté de l’île, des rumeurs désobligeantes sur moi allaient bientôt circuler dans les environs. Je serai dépeint comme un être méprisable, mais à la fin je serais celui qui rira le dernier. Je prouverai de manière indubitable que Félicia était une sorcière et une dominatrice mentale. Elle savait bien cacher son jeu derrière des sourires attirants et jolis, et elle bénéficiait de l’appui de puissants protecteurs qui usaient de techniques surnaturelles impressionnantes. Mais je n’étais pas une personne qui abandonnait facilement. Il faudrait beaucoup plus qu’un échec cuisant pour que je renonce à démolir la vie de Félicia. Elle était beaucoup plus forte que prévu, elle jouait admirablement la comédie, et elle se révélait douée pour cacher sa fourberie. Toutefois j’étais tenace, je finirai tôt ou tard par la faire chuter.
Fraise m’invitait à lâcher l’affaire, à ne plus chercher de noises à Félicia. Elle prétexta que j’avais une dette pour sa clémence, donc qu’il était honorable que je ne cherche pas à assouvir ma rancune. Figue au contraire me poussait à agir comme un gros dégueulasse, à commettre des actions perverses du type viol sur Félicia. Je décidais de faire un compromis, pas d’outrage sexuel mais j’œuvrais quand même à la déchéance sociale de mon adversaire.

Le renseignement est un atout très utile pour remporter une guerre, alors je décidais de consulter de nouveau les fichiers informatiques de la multinationale B-Corp. Cependant je visais plus haut que la dernière fois, je m’attaquais aux archives ultra-secrètes. Il s’agissait de données considérées comme très préjudiciables pour la réputation de l’entreprise, ou de secrets d’état jalousement gardés. J’avais l’intention de menacer des chefs de la B-Corp de dévoiler des informations honteuses pour eux, ou de faire chanter des gouvernements. Puisque je ne pourrais pas compter sur les autorités de l’île pour financer mes projets, ou arrêter Félicia. J’optais pour jouer les maître-chanteurs, cela me permettra de réunir assez d’argent pour acheter du matériel de haute technologie, et d’avoir les fonds nécessaires pour financer un traquenard redoutable contre Félicia. Je devais néanmoins me concentrer à un point tel que mes doigts émettaient des craquements sous le stress. J’affrontais un très gros morceau. À ma connaissance, seule une poignée de hackers parvint à entrer dans les archives, et encore il n’y eut qu’un seul survivant qui existait encore, qui ne subit pas une répression féroce de la part de la B-Corp. Je m’épongeais le front avec un mouchoir pour me détendre un peu. Je suais tellement que je devais répandre des odeurs corporelles dans tout le local. Ouisticroc remarqua ma fébrilité et m’encouragea, il leva les bras vers le haut et les bougea d’avant en arrière. Je m’autorisais un bref sourire devant la gentillesse de cette brave bête. Ma mentalité à l’égard de mon singe avait beaucoup changé, je ne le méprisais plus, au contraire je l’aimais bien, je me prenais d’affection pour lui.

La sécurité autour des archives ultra-secrètes était vraiment développée, même en déployant tout mon savoir-faire j’estimais n’avoir la possibilité de ne consulter qu’un seul dossier. Si je poussais plus loin l’audace, je risquais fort d’être repéré, et d’attirer sur moi l’attention d’une armée entière. En effet le personnel de la B-Corp ne plaisantait pas avec la notion de secret. Il mena de véritables guerres juste pour empêcher des informations compromettantes d’être divulguées. Les soldats de cette multinationale massacrèrent des millions de personnes au cours des dernières années, afin de s’assurer que certains renseignements ne soient pas communiqués au grand public. Les cadres de la B-Corp se fichaient généralement complètement des notions comme l’honneur, si cela nuisait à leurs privilèges. Ils déployaient des trésors d’ingéniosité pour écraser les contestataires. Ceux qui s’opposaient ouvertement à la B-Corp sans chercher à cacher leur identité, connaissaient très souvent un destin funeste. Leur réputation était terriblement maltraitée, et leur vie se finissait brutalement. Aussi je devais me surpasser si je voulais vivre longtemps après avoir fait chanté la multinationale. Je stressais trop, je fis le vide dans ma tête, et me forçait à calmer mes tourments intérieurs. Malheureusement pour moi mes agissements ne passèrent pas totalement inaperçus une nouvelle fois. Moi le hacker connu sous le pseudo de X vu ma prime augmenter considérablement, désormais elle atteignait les cent mille pénas. Toutefois mon visage, et ma véritable identité demeuraient inconnus des services de répression de la B-Corp. En outre j’arrivais à découvrir une information essentielle, le président de la multinationale consommait des cuisses de poulet en les enduisant de ketchup.

Il pouvait paraître étrange qu’une photo montrant une assiette avec du ketchup, serve de moyen de pression contre une personne influente comme le président. Toutefois c’était logique quand le contexte était connu. Il clama haut et fort son amour pour la moutarde en toutes circonstances, et il fonda même le club des fanatiques de la moutarde. Il rassembla autour de lui des centaines de politiques, d’artistes et de journalistes qui vouaient un culte immodéré pour la moutarde. Si la trahison du président pour du ketchup était connu, cela déclenchera une cascade de réactions en chaîne hostiles. Il risquait carrément la destitution, la mise au pilori, la déchéance sociale. Le scandale causera la mise en place d’une coalition gigantesque qui n’aura qu’un but, le faire payer très cher pour sa traîtrise, le forcer à abdiquer. Ainsi le président restera probablement en vie si le scandale du ketchup éclate. Mais il devra quand même faire pénitence toute son existence dans un monastère, tout en faisant vœu de pauvreté et en confiant l’ensemble de ses biens à l’association des fanatiques de la moutarde. Pour un avare comme lui, cela représentait un châtiment terrible, il adorait compter ses billets le matin, se vanter de ses innombrables possessions auprès de ses maîtresses, impressionner les rivaux en exhibant sa fortune et sa puissance financière. Par conséquent je détenais une véritable bombe médiatique, avec le secret lié à l’incartade du président pour du ketchup. Je considérais que j’avais la possibilité de demander des millions de pénas en échange de mon silence, que je serai bientôt en mesure d’acheter une ville entière. J’étais vraiment heureux, j’allais bientôt réaliser un coup fumant, un chantage qui me rapportera très gros. Je ne pus m’empêcher de me confier à Ouisticroc mon singe.

Holocaust : Je vais pouvoir bientôt acheter plein de choses, je deviendrais dans peu de temps richissime.
Ouisticroc : Super, tu vas pouvoir m’offrir des bananes de premier choix alors.
Holocaust : Hein ?

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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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