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Nouvelles confirmées : Le psychopathe honorable chapitre 13
Publié par saulot le 05-08-2016 13:41:10 ( 705 lectures ) Articles du même auteur



Chapitre 13 :

Du point de vue botanique Cap Volt ressemblait aux descriptions, c’était une lande désolée où trouver un végétal relevait de l’exploit. La foudre continuelle alliée aux températures infernales du lieu empêchaient une flore d’exister. Bien que la nuit soit nettement plus froide que le jour dans ce lieu, il faisait assez chaud pour pouvoir cuire un œuf dans une poêle. Cet endroit ne convenait bien qu’à des créatures surnaturelles, aucun être vivant ordinaire ne pourrait survivre longtemps à Cap Volt. Autre information qui correspondait de manière véridique, la zone regorgeait d’électricité. Malgré ma combinaison intégrale isolante qui me couvrait de la tête aux pieds, je ressentais de petits picotements à chacun de mes pas. Un démon ridicule m’incitait à toucher avec mes gants une pierre, mais je me méfiais, je redoutais de prendre une décharge si je m’emparais d’un caillou. En effet l’électricité était répartie de manière inégale dans les environs. Si certaines pierres se contentaient de luire faiblement, d’autres en revanche possédaient de sacrées réserves d’énergie, de quoi carboniser une unité militaire entière. Je convenais aussi que la magie imprégnait vraiment Cap Volt. Malgré ma maîtrise des sorts de détection, mes sens mystiques n’arrivaient pas à m’avertir de quoi que ce soit, tellement ils s’avéraient submergés par la puissance surnaturelle des alentours. C’était assez déroutant d’habitude mon sixième sens se révélait très performant, mais là je devais me fier surtout à la technologie pour m’orienter. Les nuages noirs couvraient le ciel, empêchaient la lune et les étoiles d’éclairer mon chemin, toutefois je disposais d’une lampe torche d’excellente qualité. Je parvenais à scruter de façon satisfaisante les ténèbres opaques. Je commençais à croire que je fis une grosse erreur de m’aventurer maintenant sur Cap Volt. Pour l’instant tout ce que j’entendis de source officielle sur les lieux était véridique. Alors il était possible que les élémentaires électriques soient aussi redoutables que l’affirment les autorités.

Je décidais de faire demi-tour, de revenir dans mon local, problème un élémentaire de deux mètres de haut me barrait le passage. Je me livrais à un acte inhabituel pour dérouter mon poursuivant, je sautais par-dessus lui. Cette manœuvre causa de la surprise chez mon interlocuteur, ce qui me permit de gagner quelques secondes de répit. Mais l’élémentaire électrique s’avérait très vif, il me dépassa très rapidement. Pour arranger les choses plusieurs de ses congénères le rejoignirent. Je ne comprenais pas comment je pus ne pas repérer les créatures qui m’encerclaient. Je me trouvais sur une plaine plate sans trous, avec un sol sans végétation, il semblait impossible que des êtres vivants imposants arrivent à passer inaperçus. Puis je me souvins que les élémentaires avaient la faculté de passer à travers la matière, de s’enfoncer sous terre sans creuser. Leur nature magique leur permettait de se déplacer d’une manière qui rappelait celle des fantômes. Ma situation s’annonçait critique, surtout que je n’avais pas d’arme sur moi, un accès d’orgueil insensé me poussa à m’aventurer sans un outil de mort. Je fouillais quand même de façon frénétique mes poches pour dénicher quelque chose. À ma grande déception, je ne découvris qu’un mouchoir en tissu comme moyen de défense. Une partie de mon esprit me suggéra de supplier pour vivre, cependant je la fis rapidement taire. Quitte à mourir, autant s’arranger pour que ce soit avec dignité. Je me montrais déjà assez pathétique en m’aventurant sur Cap Volt en négligeant des précautions élémentaires, alors je n’allais pas compléter un tableau pitoyable en ajoutant la lâcheté à la stupidité. J’adressais une prière à Ouistricroc, j’espérais que sa vie serait agréable suite à ma mort prochaine.

Cependant bien que je m’attende à décéder de manière imminente, je survécus, et grâce à Félicia. Je n’arrivais pas à croire ce que je voyais, elle ne semblait user d’aucune technique magique, pourtant elle tenait à distance les élémentaires par sa seule présence. Les créatures avaient l’air dans l’incapacité de s’en prendre à nous, d’avoir perdu leur agressivité par je ne sais quel miracle. Je me demandais si je rêvais, je me pinçais et ressentis une légère douleur, donc je n’étais pas dans un songe. Toutefois je n’étais toujours pas tiré d’affaire, les élémentaires allaient peut-être se réveiller d’une seconde à l’autre. Le protecteur de Félicia devait vraiment être un haut personnage, une personnalité hors du commun dans le domaine de la magie. C’était l’explication la plus plausible au phénomène particulier que je remarquais. Même une légende de la multinationale B-Corp comme un bras droit peinerait à survivre plus de cinq minutes à Cap Volt. Pourtant Félicia parvenait à s’aventurer sans rencontrer d’hostilité au sein de cet endroit. J’avais une dette d’honneur envers elle, toutefois ma partie sombre me suggérait d’user du fait troublant de la facilité avec laquelle Félicia déambulait au sein de Cap Volt, comme preuve qu’elle maniait des puissances magiques interdites, ou qu’elle était en lien avec quelqu’un manipulant des enchantements prohibés. Les chefs de la B-Corp réglementèrent l’usage des sorts. Seul le personnel assermenté ou, les hautes personnalités gouvernementales qui payaient très bien, pouvaient accéder à de hauts niveaux de puissance mystique. Or Félicia de par le calme des élémentaires à son voisinage, démontrait qu’elle bénéficiait d’un sort particulièrement puissant. J’hésitais vivement à la dénoncer cependant, elle me sauvait la vie alors que je lui témoignais de la haine. Cela méritait que j’enterre la hache de guerre, que je fasse la paix avec Félicia. Et puis je n’étais pas irréprochable du point de vue de la loi, étant donné mes activités de hacker.

Holocaust : Comment as-tu fait Félicia pour calmer les élémentaires électriques ?
Félicia : Ce sont de très gentilles créatures, elles sont pacifiques. Elles sont impressionnantes, mais très douces.
Holocaust : Je suppose que tu veux une récompense pour m’avoir secouru.
Félicia : Non rien à par ton amitié, si cela est possible.
Holocaust : C’est tout ?
Félicia : J’en demande trop ?
Holocaust : Pas du tout je vais réfléchir sur ta proposition.

Mes convictions sur Félicia se modifièrent profondément, je la considérais toujours comme une idiote, mais je ne la voyais plus comme une nuisance. Elle aurait pu exiger beaucoup de moi, et elle ne demanda pratiquement rien en retour. Seule une personne véritablement désintéressée, particulièrement gentille pouvait se comporter de cette façon. J’eus pour la première fois depuis longtemps une pointe de remords pour une humaine. Je me montrais véritablement ignoble avec Félicia pourtant non seulement elle n’avait pas l’air de m’en vouloir, mais elle me témoignait des égards. J’avais l’essentiel des habitants de l’île contre moi, cependant elle persistait à se montrer gentille vis-à-vis de moi. Je ne comprenais pas les raisons des agissements de Félicia. Elle adhérait à un groupe de tendeurs professionnels de joue ou quoi ? Elle suivait un entraînement spécial pour être la plus mignonne possible des brebis, dans un monde qui comportait surtout des loups féroces. Après réflexions je décidais d’oublier Félicia, de la laisser tranquille, je ne la fréquenterais pas, bien que nous soyons voisins. J’arrête les complots contre elle, cependant cela ne veut pas dire que je me lierai d’une quelconque façon à son égard. Désormais je lui dirais bonjour ou bonsoir quand je la rencontrerais, mais ma politesse ne dépassera pas ce cadre, sauf événement très particulier. J’avais conscience que je pourrais en faire beaucoup plus pour remercier Félicia, mais je n’éprouvais pas d’envie spéciale de chercher à lui rendre service. Certes elle se montra attentionnée avec moi, mais aucune obligation légale ne me contraignait à devenir son ami. J’avais déjà Ouisticroc c’était déjà inespéré, pas besoin de forcer plus ma chance.

Il restait cependant un mystère à éclaircir, comment Félicia a pu survivre à deux venues sur Cap Volt. J’eus beau me creuser la tête, je n’arrivais pas à déterminer la raison qui la protégea des élémentaires. Je menais des investigations poussées pour déterminer l’identité des relations proches et lointaines de Félicia. Cependant je me heurtais à un véritable mur, les informations que je récoltais sur elle ne m’apportaient pas d’éléments satisfaisants. J’eus beau pirater des dizaines de dossiers informatiques, mener une véritable chasse au renseignement en profondeur, je ne parvenais pas à me rapprocher du dénouement de l’énigme. Pourtant j’épluchais quantité de documents, je remontais très loin, je consultais des rapports vieux de plus de vingt ans. Ouisticroc effectua des recherches sur l’ordinateur de mon local afin de satisfaire mes interrogations, et il trouva quelque chose de stupéfiant sur les élémentaires électriques. Apparemment ils souffriraient d’une phobie extrême à l’égard des empreintes de chat. Or la blouse de travail de Félicia arborait plein de motifs de pattes de minet. Cela paraissait incongru au premier abord, mais en consultant plusieurs sites je tombais sur des articles affirmant que des matous restèrent plusieurs heures sans subir de désagréments sur Cap Volt. Cela semblait abracadabrant, toutefois il y avait plus étrange dans ce monde. En outre si j’en crois des récits légendaires, nombre d’histoires mentionnent des massacres d’élémentaires électriques par un chat monstrueux. La majorité des mythes s’appuie sur un fond de vérité. Il est donc possible que l’esprit de certains élémentaires soit affaibli par une phobie terrible des minets, ou de tout ce qui s’en approche.

Le métier de météorologue me donnait de moins en moins d’argent, et les autorités de l’île me menaient la vie dure, cependant je mangeais toujours à ma faim grâce aux multiples larcins d’Ouisticroc. Mon singe se débrouillait comme un chef pour voler des gens, toutefois il avait une autre activité pour apporter du beurre dans les épinards, obtenir de la monnaie. Il jouait de temps à autre les chasseurs de monstres, il décimait des créatures dangereuses, et il s’arrangeait pour m’attribuer le mérite de ses traques. Cette combine ne me semblait pas très juste. Toutefois Ouisticroc tenait avec ferveur à ce que les secrets de son intelligence et, de ses capacités de combattant ne soient pas dévoilés. En outre faire semblant d’être un tueur de monstres m’apportait des arguments juridiques pour rester sur l’île, et m’aidait à répandre la crainte à mon égard. Puisque je ne pouvais pas me faire respecter pour mon caractère, autant impressionner les gens avec ma force.
Figue soutenait l’idée que je devrais détruire la volonté d’Ouisticroc à coup de sorts de domination mentale pour garantir que le secret sur sa force colossale ne filtre pas. Que je me rendais vulnérable à des complots et des actions nuisibles à mon égard en acceptant de ne pas annihiler l’esprit d’un animal bavard. Le singe sera nettement plus utile vivant mais réduit à l’état de loque pitoyable, seule sa force était intéressante. Alors autant se limiter à user d’Ouisticroc comme une ressource et ne pas le juger comme un ami. Fraise ne partageait pas cet avis, voyait les suggestions de Figue comme une horreur absolue, elle me suppliait de ne pas céder à des pulsions malsaines à l’égard de mon singe. Aucun souci pour mon animal, je l’aimais sincèrement donc, il ne courait pas de danger de ma part.

L’écart entre moi et Ouisticroc se réduisait progressivement dans le domaine des capacités de combat. Je ne pratiquais pas d’entraînement pour être initié au péna kempo, je me perfectionnais sur d’autres plans. Je m’attelais de manière rude et stricte dans le domaine magique en développant mes sorts de glace, et mes facultés de détection surnaturelle afin de prévoir plus facilement les intentions de mes adversaires et leurs manœuvres. En outre je me consacrais à améliorer mes talents martiaux avec les poings, les pieds, et les lames. Pas seulement des armes blanches courtes comme celles de mes thermomètres, mais aussi des épées longues. Je retrouvais progressivement une meilleure confiance en moi. Ce qui m’incita à tenter un nouveau gros coup sur mon ordinateur.

Je décidais de plonger dans le nexusnet, un réseau informatique spécial réservé normalement à des gens triés sur le volet. Dans le nexusnet, il est possible de matérialiser son corps, et de subir des dégâts physiques, voire la mort en cas de rencontre avec certains programmes ou entités. C’était un endroit dangereux mais aussi réputé pour ses informations très croustillantes, et ses bases de données confidentielles. Le personnel de la multinationale B-Corp passait de plus en plus souvent par le nexusnet pour protéger ses secrets sensibles, il exerçait ainsi un contrôle accru. J’avais l’impression que les chefs de cette entreprise privée ne savaient pas s’arrêter dans la course à la domination. En théorie pratiquement n’importe qui pouvait créer son propre pays actuellement, même si le territoire revendiqué se limite à une rue voire une maison. Toutefois les règles essentielles du jeu sont fixées par la B-Corp. Gare à celui qui essayera de s’affranchir de la tutelle juridique et financière de la multinationale, il s’expose à des ennuis monstrueux. Je crois que tous les gens qui ont essayé de fonder des pays véritablement libres de l’influence de la B-Corp ont connu un destin tragique. Les médias ne parlent pas tellement des victimes de la multinationale à cause d’un fort niveau de censure. La plupart des journaux du net et sur papier appartient désormais au président de la B-Corp. Or ce ne sont pas les reporters qui fixent la ligne éditoriale d’un organe de presse, mais le propriétaire d’un média, sauf cas très particulier. Franchement à la place d’une multitude de nations toutes plus loufoques, les unes que les autres, je préférerais qu’il n’y ait qu’un seul pays. Je rêve qu’il n’y ait plus qu’un seul peuple sur mon monde. Comme cela si un jour je deviens le roi ultime, je pourrais taxer tous les citoyens. Mes rêves de grandeur furent interrompus par l’arrivée d’un grand péril.

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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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