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Nouvelles confirmées : Le psychopathe honorable chapitre 14
Publié par saulot le 10-08-2016 21:20:43 ( 991 lectures ) Articles du même auteur



Chapitre 14 :

Celle qui me menaçait était Itchi, une intelligence artificielle de la B-Corp réputée pour sa grande puissance. D’après les rumeurs personne ne survécut à un affrontement au sein du nexusnet contre elle. Elle adopta l’apparence d’une femme aux cheveux bleus de vingt-cinq ans environ. Elle offrait une vision agréable dans le sens qu’elle était nue, bien proportionnée, et qu’elle correspondait à mes goûts féminins, c'est-à-dire une grosse poitrine, de longues jambes, un corps musclé sans tomber dans l’exagération. Par contre je sentais une hostilité latente chez l’intelligence. En outre son bras mécanique avec une énorme lame m’effrayait. Elle me considérait de la même manière qu’un chien agressif voit un chat qui pénètre sur son territoire. Itchi était réputéee pour être invincible dans son domaine privilégié, impossible à battre par des intrus sur son territoire le nexusnet. Je pensais qu’il s’agissait de bobards destinés à provoquer la peur chez les opposants de la B-Corp. Aucun humain ou création de l’homme ne s’avérait invulnérable, ne subissait pas la présence de points faibles. Même un être légendaire pouvait être défait sous certaines circonstances. Il suffisait d’avoir les bonnes informations, ainsi qu’un plan bien rodé, et beaucoup de défis qui semblaient insurmontables au premier abord devenaient accessibles. Je n’étais pas certain d’arriver à triompher, mais je comptais vendre chèrement ma peau, infliger des dégâts monumentaux à l’intelligence, si elle comptait me tuer. Je paraissais peut-être très présomptueux, toutefois je pensais qu’il en allait de mon honneur personnel, de faire le maximum pour prouver ma détermination. Moi le hacker avec le pseudonyme X était peut-être appelé à trépasser. Mais je voulais prouver que je ne fuyais pas l’adversité.

Itchi : Je suis d’humeur joueuse aujourd’hui réponds à mon énigme, et je te laisse partir.
Holocaust : D’accord.
Itchi : Je suis petit, marron, et je suis un aliment qui porte le même nom qu’une couleur, que suis-je ?
Holocaust : Mais c’est n’importe quoi.
Itchi : N’importe quoi n’est pas une bonne réponse, il fallait dire un marron, prépares toi à mourir.

Je voyais que tenter de négocier ne mènerait à rien, mon sort était déjà scellé aux yeux d’Itchi. Alors il valait pour moi combattre sans faillir. J’étais assez fier de mes progrès, pourtant je ne pesais pas lourd face à mon adversaire qui passa outre mes défenses en une seconde, et m’infligea une belle blessure au ventre avec sa hache. Je serais mort si j’étais un humain, heureusement cela ne s’avérait pas le cas. Je ressentais quand même une douleur très importante. Je n’abandonnais pas la partie, et je continuais à me battre. Apparemment ma réaction amusa Itchi qui semblait habituée à des adversaires qui cédaient rapidement. Elle enchaîna les assauts fulgurants, je ne voyais rien venir, je fus couvert en un rien de temps de coupures et d’ecchymoses. Mon ennemie fut étonnée par ma détermination car elle lâcha un ho de surprise, en voyant que je ne cherchais pas à fuir. Ce serait déshonorant et surtout cela ne servirait pas à grand-chose. Je me rendis compte que les protocoles établis par Itchi bloquaient toute possibilité de retraite. Alors autant se battre jusqu’au bout, en outre mon antagoniste souffrait de faiblesses mentales, je décelais chez elle un orgueil élevé. Il était possible que pour s’amuser elle baisse ses défenses. Résultat il était nécessaire de rester vigilant, de ne pas relâcher son attention. Même si la perte de sang commençait à me jouer des tours, affaiblissait ma concentration, je puisais dans ma volonté pour me maintenir debout et vigilant. Dans quelques secondes une faille notable se présentera peut-être chez mon ennemie. Elle était forte, mais je sais que l’arrogance joue souvent des tours pendables aux puissants. Je mobilisais mes réserves d’énergie physique, et courait de toutes mes forces pour me retrouver finalement dans mon local.

Holocaust : Que s’est-il passé ?
Ouisticroc : J’ai pénétré dans le nexusnet, et j’ai utilisé un pouvoir d’arrêt du temps pour te sauver.
Holocaust : Tu sais jeter des sorts de contrôle temporel ?
Ouisticroc : Non mais ma montre possède ce genre de facultés. Dors, je vais chercher de l’aide.

J’étais vraiment dans un sale état, certaines de mes blessures se révélaient vraiment vilaines. Même mon endurance surnaturelle et mes capacités de régénération très supérieures aux critères humains, ne garantissaient pas ma survie. Je me questionnais sur l’appui que comptait obtenir Ouisticroc, il devrait vraisemblablement révéler qu’il parle pour obtenir un soutien sanitaire pour moi. Ou alors il comptait sur un plan particulièrement bien ficelé, très intelligent pour garder inaperçue sa capacité à manier un langage parlé humain. J’espérais qu’il n’aurait pas à se dévoiler, sinon il deviendrait par ma faute un objet de convoitise. Les propriétaires de cirque et des gens cupides risquaient de vouloir se l’approprier pour gagner de l’argent. Mes réflexions sapèrent mes dernières forces, je finis par tomber dans un sommeil très profond, mais sans rêve. Quand je me réveillais, la douleur continuait à être présente, mais de manière beaucoup plus supportable. En outre je disposais de bandages propres et correctement faits sur de nombreuses parties du corps. Je me sentais aussi beaucoup plus vigoureux, bien que seulement une heure se soit écoulée depuis ma perte de conscience. J’en déduis que je bénéficiais d’une magie de soin, c’était la seule explication capable de justifier l’amélioration rapide de mon état. Une angoisse me traversa alors immédiatement l’esprit, les seuls mages qui s’y connaissent en guérison mystique sur l’île travaillent dans un hôpital. Or il s’agit d’un lieu plutôt fréquenté en règle générale, donc le secret d’Ouisticroc était peut-être déjà connu par des dizaines voire des centaines de personnes. Je tremblais d’appréhension au sort de mon singe. Quelqu’un pourrait profiter aisément de mon statut de patient diminué par les blessures, pour tenter un vol contre mon animal. Puis je vis Félicia.

Holocaust : Félicia que fais-tu chez moi ?
Félicia : J’ai soigné tes blessures.
Holocaust : Comment as-tu su que j’étais en difficulté ?
Félicia : Ouisticroc m’a averti en faisant des signes que quelque chose clochait.
Holocaust : Merci.

Je ne savais plus sur quel pied danser avec Félicia, elle me rendit une nouvelle fois un grand service. Je décidais après quelques heures de réflexion de lui accorder de la sympathie, de cesser de lui faire des coups vaches. Cela ne signifiait pas que je la considérais comme une amie, juste que j’essayais de rembourser mes dettes d’honneur. Elle méritait bien cela vu la patience et la gentillesse qu’elle témoigna à mon égard. Félicia m’apportait à manger, et me soignait régulièrement. Nous nous rapprochâmes un peu grâce à des centres d’intérêt communs, notamment un goût mutuel pour l’histoire du passé de certains pays. J’étais assez content de parler à quelqu’un d’autre qu’Ouisticroc. Il était un singe fidèle, et attentionné, mais ses sujets de conversation se révélaient assez limités, il songeait surtout à s’amuser et à manger. Ce n’était pas en soi des défauts, cependant j’appréciais aussi de discuter avec Félicia. Même si je la trouvais parfois bête, je me rendais compte que mon jugement à son égard s’appuyait essentiellement sur des préjugés. Elle était une météorologue incompétente, qui commettait souvent des gaffes. Par exemple quand je fis une fièvre légère, elle démonta mon four pour mettre la main sur le thermomètre qu’il contenait. Elle ne savait pas qu’il existait des thermomètres pour les personnes malades. Cependant Félicia avait plein de qualités morales. Bien que je subisse des blessures très graves, il me suffit d’une semaine pour me remettre complètement. Je commis une grosse gaffe en montrant mes capacités de guérison. En effet la rumeur se répandit sur l’île que j’étais un ombral, un être n’était pas né sur Gaea. Alors les habitants des environs me détestèrent encore plus, ils me témoignèrent un mépris accru. Toutefois je m’en fichais, j’avais un grand projet qui m’intéressait considérablement, une machine surnaturelle servant communiquer avec les dieux. Elle prenait une apparence anodine, puisqu’elle ressemblait à un petit parasol de verre à apéritif. Ouisticroc la chaparda dans un bar, elle servait à accompagner des cocktails. J’appris par le plus grand des hasards en lançant un sort de détection, que mon singe acquit un objet magique. Je ne comprenais pas le pourquoi de l’apparence de mon artefact-parasol et sa fonction dans un premier temps, jusqu’à ce que je tomber sur un ouvrage relatant les inventions du professeur Yota. Pour diminuer le risque de vol de ses fabrications, il aimait leur donner un aspect banal.
Figue trouvait assez idiot le fait de ne pas en mettre plein la vue avec un objet puissant du point de vue surnaturel ou technologique. Elle considérait les apparences comme primordiales. Elle jugeait que même un génie très compétent perdait en crédibilité quand il donnait une apparence anodine ou loufoque à des objets de pouvoir, ou des dispositifs mécaniques conférant une grande influrence. Fraise avait une opinion différente, elle vantait les vertus de la discrétion.

Pour utiliser la fonction mystique de communication du parasol, il fallait réciter une suite d’un millier de mots en moins de vingt minutes. Problème il était nécessaire d’avoir un accent à couper au couteau, une manière de parler très particulière pour arriver à déclencher l’artefact. Ainsi bien que je fis de nombreux essais rien ne sembla se passer. Je me donnais à fond, mais rien ne se mit en marche. Passé une journée à essayer en vain de m’égosiller, j’avais envie d’abandonner. Puis je me repris, je tenais le rêve de ma vie à portée de main, il suffisait de prononcer beaucoup de mots dans un certain délai pour réaliser un de mes plus grandes ambitions. Alors je n’allais pas céder au désespoir parce que des obstacles linguistiques se présentaient. Avec Félicia j’entrepris un apprentissage d’abrutissien, une langue presque morte, seule une poignée de personnes l’utilisaient encore dans la vie de tous les jours. L’inventeur de ce parlé passait pour un idiot notoire, alors la postérité donna un surnom particulier au langage qu’il inventa. Certains estimaient facile l’abrutissien, mais il s’agissait d’une langue plutôt complexe et plein de subtilités. À mon grand désespoir, elle contenait de nombreuses règles et surtout un accent difficile à maîtriser. Cependant je refusais de me laisser submerger par l’amertume, un moyen efficace de prouver l’existence des divinités était à ma portée. Avec de la persévérance je pourrais démontrer de manière incontestable que les dieux ne relevaient pas forcément du mythe. Alors je m’accrochais de toutes mes forces, même si une partie de moi bouillait d’impatience, voulait des résultats les plus rapides possible. Je me modérais car je savais que la précipitation empêchait de réaliser ses rêves, qu’il fallait souvent de l’application et de la retenue pour parvenir à ses fins.

J’allais dehors réciter pour la centième fois la suite de mots quand un éclair frappa le parasol et le réduisit en cendres. Je levais les yeux au ciel, et je vis le message suivant en très grosses lettres : «X la personne que tu haïssais beaucoup dans le passé, te ramènera chez toi, si tu renonces à l’amertume et à la violence ». Cette manière de faire ne pouvait venir que d’une personne l’évêque, la personne qui contribua involontairement à ce que je sois chassé de chez moi. Je vivais tranquillement sur l’Astral Saule quand je fus banni par la faute de l’enlèvement du religieux. Son rapt ne dura que quelques secondes, mais je fus accusé à tort d’avoir attenté à sa sécurité. Résultat je fus envoyé en punition sur Gaea, un monde où je fus considéré comme un paria. J’en déduisis aussi que Félicia devait être liée à l’évêque ce qui ne me remplissait pas de joie, mais au contraire de haine. Cette personne était en fait une espionne chargée d’informer l’évêque, je ressentais un véritable élan de détestation, une volonté de la rouer de coups. Je montrais un regard effrayant car je fis frissonner Félicia. Tant mieux, je me délectais de sa peur, elle me prit pour un véritable idiot, et je tombais dans son piège. Tous ses beaux discours étaient sans doute de la poudre aux yeux, des moyens de m’inciter à baisser mes défenses pour pouvoir mieux faire des rapports sur moi. J’optais pour une mesure définitive et létale pour Félicia. Elle s’était bien moquée de moi, par conséquent j’allais lui faire regretter amèrement sa fourberie. Je me vengerais cruellement d’elle en l’assassinant. Une partie de mon esprit me soufflait de ne pas franchir le pas, cependant je l’ignorais superbement, seul comptait pour le moment ma vengeance.

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Auteur Commentaire en débat
Istenozot
Posté le: 11-08-2016 17:52  Mis à jour: 11-08-2016 17:52
Plume d'Or
Inscrit le: 18-02-2015
De: Dijon
Contributions: 2303
 Re: Le psychopathe honorable chapitre 14
Bonsoir Saulot,

Je suis heureux de connaître la suite du "psychopathe honorable".
Quel changement brutal de comportement à l'égard de Félicia? Quelle haine subite? Quel suspens8

Alors la condamnation aura-t-elle lieu?

J'admire ton imagination débordante.

Merci pour ce bon moment passé ensemble.

Amitiés de Beaulieu en Languedoc.

Jacques
saulot
Posté le: 12-08-2016 23:23  Mis à jour: 12-08-2016 23:23
Plume d'Or
Inscrit le: 23-06-2012
De:
Contributions: 445
 Re: Le psychopathe honorable chapitre 14
Merci Istenozot pour tes mots gentils.
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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