premières impressions d' Avalon

Date 07-10-2019 00:12:56 | Catégorie : Poèmes confirmés


Premières impressions d’ Avalon

Vous allez, beaux souvenirs,
A la rencontre des devins .
Vos murmures se parfument
Du vent qui délivre.
Vos lumières étrillent les mirages ,
Ceux-là qui doublent d’épitaphes
l’origine de nos regards.

Vous allez , savants souvenirs,
En bordure de ces mondes soignés.
L’écume de vos envols
Tisse le plus curieux des paysages :
Celui où naissent
Les pages de ces bréviaires arrêtés.
Telles des épaves de brume ,
Vous relancez vos réacteurs enfouis sous la mousse.
Les commandes sont souples encore,
Les écrans s’allument de mille décors,
De mille désastres ,
De mille illusions
Rassemblant en leur centre
Les cendres ,
Les méandres de végétations luxuriantes,
Habitat des oiseaux rebelles,
Mots tendres que répètent
A l’envie nos blessures primordiales .

Vous allez, étranges souvenirs,
Votre dévotion à relire les textes du passé
Est le pollen de ma tristesse
Quand, le soir venu,
Les ombres perdues
S’échouent sur la berge,
Bordant d’ étincelles mes rêves salés.

Vous allez, rapides souvenirs ,
Aux confins des émotions
Recueillir la rosée des habitants
D’un monde insulaire
Qui, tapis derrière les hautes prêles ,
Songent aux envols futurs que leurs enfants agiles
Prendront au large des terres scintillantes .


Vous allez, abruptes souvenirs,
Au sommet des monts intérieurs
Déposer , incognito,
Des kerns délimitant la peur .
Vos encolures discrètes , parfois,
Se remarquent le soir,
Quand les rubis éoliens de la solitude
Se mettent à décoder le flux doré de nos élévations.

Vous allez, anodins souvenirs,
Décorer les salons intimes des châteaux anciens
Qui se délitent sous la plume d’architectes végétaux
Rognant les angles des privilèges .

Vous allez, altiers souvenirs,
Sur vos destriers lunaires
Dérober le cristal des elfes
Pour en faire un trophée sublime
Que les compositeurs de demain
Traduiront en précieux algorithmes.
En combinaisons rayonnantes
Ils déposeront sur ces plages
Le nectar de notre espérance,
légère comme un souffle d’aube au carillon de la naissance.

Vous allez, neigeux souvenirs,
Semer vos fragrances frêles
Sur le fond d’océans peu profonds
Pour voir s’y épanouir
Les premières tendances
D’une intelligence autonome.
Balbutiement d’un élan vaste,
Elle saura conduire le levant
A l’endroit précis de la sensibilité toute neuve
De ce poisson de vermeil
Qui t’incarnera avant d’être aigrette blanche
Floconnant ses rimes
Sur les marais où folâtre
Le refrain du printemps :
L’esquisse de nos âmes !



6 Octobre 2019



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