Le virus tueur, le lion arrogant et le printemps

Date 04-04-2020 20:30:00 | Catégorie : Poèmes confirmés


Ce poème est la réponse au défi du 30 mars 2020 :

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Il faut éviter d’un virus tueur de se goberger
Et penser que de lui il est facile de se protéger.
Certes la vie se perpétue et doit être vécue,
Mais pour que de tels maux soient vaincus,
C’est la loi de la nature, il faut les accepter,
Et je vous le dis sincèrement vouloir s’y confronter.

Un lion arrogant se croyait le maitre de sa savane.
Il se disait le prince, l’unique, le dieu de l’arcane.
Il pensait être de toutes les espèces le souverain.
Rien ne me résiste se disait-il, je suis de vous tous le suzerain.
Mais un virus tueur vint à passer par là.
Souffrez seigneur que mes humeurs meurtrissent votre smala.
Je vous offre les malheurs et la mort, qui sont mes muses,
Et de vos savoirs et de vos techniques je m’en amuse.
Et que votre méconnaissance ne vous serve pas d’excuses,
Vous auriez pu être plus prudents devant tant de ruse.

Si meurtri devant ce triste courroux,
Le lion consulta les oracles à genoux,
Cherchant un bouc émissaire à ce sinistre sort.
On assista dans toutes les espèces à la panique, à l’exode.
La quarantaine fut décrétée pour contenir la mort.
Le déni de la réalité devint le code.
Le virus tueur en sourit et se dit en lui-même
Qu’en tous temps le comportement des espèces reste le même.

C’est alors que le printemps se présenta devant le roi,
Sensible à tant de malheurs et à tant d’émois.
Eh, mon ami je suis le printemps, ne m’oubliez pas !
Avec toutes vos mesures je vous vois dans l’embarras,
Se cacher trop longtemps ne fait que nier la vie ;
Ne faites pas de ses beautés et de ses joies l’autopsie.
Pour ma part, ce virus, je le respecte avec raison,
Mais pourtant je vis et j’inaugure les saisons.
Laissez venir à vous l’efflorescence enivrée des fleurs ;
Prenez le temps d’en ressentir toutes les saveurs.
En ces temps incertains écoutez les oiseaux chanter.
Ils veulent, votre âme, la conquérir, l’adopter.
Je suis l’espérance, je suis la source de vie.
Quoique tu fasses, toi le Lion, moi je vis.
Et après moi viennent les beautés de l’été
Laissez vous par ces milles grâces agités.
Regardez : les belles fleurs laissent la place aux fruits
Fasses que par les lois des saisons vous soyez instruits.
Ayez confiance en moi, laissez faire la loi de la nature
Vous en faites partie en tant que belles créatures.

De cette modeste fable que faut-il retenir
En vous invitant vivement à vous y tenir ?
Ne vous croyez pas le maître de toutes les engeances ;
Prenez le temps de vivre au milieu des autres avec bienveillance.
Vous connaîtrez toujours quelques hivers,
Mais après lui, que le printemps et l’été soient votre univers.

Jacques HOSOTTE




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