L'arrivant XXXV

Date 22-09-2012 10:10:00 | Catégorie : Nouvelles confirmées


Je restais allongée, sans réaction, silencieuse.
"Tu es triste, maman ?"
"T'inquiète pas ma Titoune chérie, ce n'est pas gentil, du tout, mais c'est pas très grave"
En fait, je ne trouvais pas l'attitude de Marthe et Marie-Claire surprenante, mais je n'avais pas compris tout de suite, leur départ en avant et les ricanements à mon arrivée.
"C'est cuit"
Le pique-nique fut avalé avec gloutonnerie, les avocats servirent d'entrée, mes quatre boites de Punu puatoro, furent vite avalées avec le uru, et les fruits accompagnés des débris de fri-fris et de crêpes terminèrent le repas.
J'étais persuadée que nos enfants s'endormiraient après le repas et que fatigués par la nuit précédente ils feraient une bonne sieste, mais il n'en fut rien. La nage et la course sous l'eau pour découvrir les raies et les poissons les tint éveillés. Ils nageaient, couraient, criaient, s’éclaboussaient, riaient.
Je les regardais, ils étaient beaux, ils étaient si vivants et bien faits, leur peau était dorée, leurs cheveux brillants, ils grandissaient magnifiquement, ils étaient heureux, et la joie de vivre c'était eux tout simplement.
Les déchets des fruits étaient enterrés près du feu, je retournais sur la plage pour regarder nos enfants s'ébattre.
Couchée, le corps et l'âme flasque, le nez dans les cieux, je voyais à l'horizon les bleus et l'azur de l'océan, ils étaient bordés, dans le lointain d'un ciel noir de prison qui semblait si compact et touffu qu'il devait être impénétrable, il fermait la perspective. Dans les cumulus épais des éclairs en foule zigzaguaient sans interruption, des étincelles furtives, allumaient des flammèches célestes.
Juste au dessus de nos têtes, la clarté avait pris le pouvoir et portait dans un flux d’alizés légers des stratus filandreux, ils se déformaient rapidement et je voyais des formes hallucinantes qui se succédaient. Je tentais de les suivre mais d'un regard si flâneur que mes yeux se promenaient livrés à eux mêmes, ils enregistraient des images qu'ils oubliaient de me transmettre. Mon âme vagabonde musardait dans l'éther, quelque part, nulle part et partout.
A l'extérieur des voix se promenaient, m'entouraient, elles s'agaçaient de mon silence et je restais sereine derrière l'or des jolies serrures de mes rêves.
Les voix décidèrent d'entrer par effraction.
" Oh tu dors ou quoi ? Oh , tu réponds ? tu dors ?"
"Oui"
"Oui, quoi, tu dors ? tu dors les yeux ouverts ?"
"Oui"
"Elle est encore dans la lune, tu sais bien papa !"
Mes enfants acceptaient d'avoir une maman sélénien, mais JF supportaient très mal.
Vexé de cette mise à l'écart il s'assit à côté de moi en me surveillant d'un air réprobateur.
Un bateau glissait sur l'eau, il quittait l'océan, empruntait la passe et entrait léger et vif dans le lagon.
Il coupa ses moteurs et nous vîmes l'annexe se détacher et venir vers la plage. Nous étions tous nus comme vénus sur sa coquille.
Mon cerveau enregistrait lentement, il me disait : s'habille ? s'habille pas ? Mais mon cerveau ne faisait que répéter la question de JF.
"On s'habille ? ou on s'habille pas ?
"Booofff !! "
Trop tard ! deux jeunes gens pas très vêtus non plus, descendaient sur la plage.
"Bonjour, je suis Fred et ma compagne Gaby, nous sommes Australiens et nous faisons un "tour"
Ils venaient vers nous, nous serrèrent la main, leurs visages avenants, leurs sourires, leurs bel accent, tout cela me tira de ma torpeur.
Le "tour" est une excellente coutume des pays occidentaux et plus spécialement pratiquée, de nos jours chez les Anglo-saxons, Anglo-saxons dont à n'en pas douter, nos visiteurs étaient, il n'était pas besoin qu'ils le précisent tant leur accent était reconnaissable.
Cette coutume intelligente du "tour" et, dont il conviendrait de généraliser, de rendre la pratique obligatoire, consistait, à la fin des études, en un "tour" (excursion en Anglais) un tour soit du monde, soit de plusieurs pays afin de s'ouvrir sur d'autres coutumes et d'autres cultures.
Le dicton Français rappelle que les voyages forment la jeunesse mais je ne suis pas certaine que ces voyages initiatiques fassent vraiment partie de nos us et coutumes actuelles, et c'est très regrettable.
Beaucoup de personnes auraient un grand intérêt à aller s'ouvrir l'esprit auprès des cultures différentes.
Marie-Claire avait caché rapidement sa nudité, mais Marthe ravie de se montrer rebelle restait plus nue que nue.
Les enfants entouraient nos visiteurs et nous passâmes, tous ensemble, une fin d'après-midi magnifique avec nos nouveaux amis.
Nous échangions tout d'abord nos avis, nos opinions, nos impressions, nos expériences, nous avions mille choses à dire, à découvrir et partager. Nous étions si différents et si semblables.
Le temps passa en échanges, comparaisons, souvenirs de voyages, et rires.
Puis les tests des "points communs" se révélant satisfaisants nous échangeâmes nos adresses et nos téléphones, avec plaisir.
Au moment de la séparation, bizarrement, nous eûmes l'impression de quitter de très vieux amis.
"A bientôt, on vous attend à Papeete dans deux semaines"
"Merci, a bientôt, nous avons été très heureux de vous rencontrer"
Les bisous, les effusions échangées, Gaby et Fred repartirent sur leur bateau, et nous, nous reprîmes le pick-up pour rentrer.
Lorsque nous nous garâmes devant la maison, la nuit était tout à fait noire.
"Ouh... Ouh ... On est là... ouh .. ouh ..."
Les enfants criaient, ils faisaient les loups, et ils rentrèrent dans la maison en riant.
L'Odeur nous accueillit depuis le bout du chemin, Vaiatea, avait cuisiné, mais en rentrant nous découvrîmes qu'elle avait aussi décoré la table avec des fleurs d'hibiscus et des coquillages, elle avait couvert son vieux canapé avec un fort joli tifaifai orange qu'elle avait dû coudre de sa main habile.
"Vous êtes fatigués ? je vous ai fait du mahi-mahi à la vanille, c'est notrrre vanille, tu vas voirrr elle est bonne et le poisson c'est les gars et le tane qui l'on pêché "
Du Mahi-mahi (maye-maye ou maïmaï) à la vanille de Huahiné !! merveilleux !
Je me dirigeais vers elle et la pris dans les bras, malgré son gros ventre, plus que merci, je voulais lui dire le plaisir qu'ils nous faisaient.|
"Arrête de dire merci, tu sais c'est nous qui disons merci parce que vous accepter nos cadeaux"
J'éclatais de rire,
"Tu sais Aroarii, il faut que je t'emmène en France et que tu expliques cette philosophie à des gens que je connais."
L'odeur de la maison était divine, leurs sourires radieux, les garçons avec décroché des cocos qu'ils avaient découpés, et qu'ils avaient déposés sur la table avec une paille dedans.
Aroarii, riait fort de voir notre plaisir.
Il était assis dans son coin et appuyé sur une veille râpe à coco, il préparait la chair des cocos qui servirait soit au dessert soit au poisson.
" je vous ai fait aussi du poisson cru , et dis ? toi JF tu veux une Hinano ?
La Hinano serait de la fête c'est sûr, cette bière locale était toujours de la fête.
"Demain je vous emmène marier la vanille les enfants, j'emmène tous les petits avec moi d'accord ?"
"Oui, oui, oui, "
Rodolphe exprimait son accord en sautant sur place sans s'arrêter.
" Dis bonhomme t'as manger des ressorts ?"
Les enfants se réjouissaient de partir dans les plantations avec Aroarii qui avait toujours de légendes de Huahiné ou d'ailleurs à leur conter.
" Aroarii, tu nous racontes ce soir la légende la noix de coco ?"
Une soirée merveilleuse commençait, le ventre plein, le palais réjouit de mahi-mahi à la vanille, puis des légendes, dans la pénombre du fare, racontée avec la voix grave et bien timbrée de Aroarii, avec l'accent qui roule comme la mer et nous emporte...


Loriane Lydia Maleville


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Une Soirée Polynésienne :

Vous avez jamais remarqué deux yeux et une bouche sur la noix de coco?
Un jour, une anguille vola le coeur d'une princesse ;

La légende de la noix de coco

N'avez-vous jamais remarqué 2 yeux et 1 bouche sur les noix de coco ?! On dit qu'il n'y a aucune raison pour qu'un objet qui tombe fasse un crochet pour nous éviter, et pourtant à Tahiti, les noix de coco ne tombent jamais sur ceux qui passent en dessous ! Sauf si bien sûr on a quelque chose à se reprocher...

La légende raconte l'histoire d'une jeune fille, Hina, que les yeux noirs et la soie de ses longs cheveux rendait la plus jolie des îles. Son père décida un jour de la marier à un époux digne de sa beauté. Mais le jour de ses noces, Hina s'enfuit à la vue d'une immense anguille, au corps et à la tête énorme : le prince des anguilles.
Elle trouva refuge dans un fare (case) de Vairao, la maison du légendaire demi-dieu Maui qui fut ébloui, à son retour de pêche, par la lumière éclatante qui auréolait son fare.
C'était les cheveux d'Hina qu'un rayon de soleil frôlait et qui brillaient ainsi. Au récit de son aventure, Maui la prit sous sa protection. L'anguille, attirée par l'éclat de la chevelure, se fraya un chemin, en ouvrant dans le récif barrière de Vairao, un large chemin que l'on appelle aujourd'hui la grande passe Tapueraha...
. Maui alerté, pris un long cheveu d'Hina, y attacha un hameçon de nacre et captura la bête monstrueuse. Quand il l'eut tiré sur le rivage, il lui coupa la tête qui roula au pied de la jeune fille.
La tête s'exprima alors : "A partir de ce jour, tout les hommes, et toi la première, vous m'embrasserez sur la bouche. Je meurs, mais tu seras quand même mienne par le baiser éternellement".
Maui enveloppa aussitôt la tête dans des feuilles de bananiers et tendit le paquet à Hina afin que , de retour chez les siens, elle puisse la détruire pour que la prédiction ne se réalise pas. Mais Hina ne doit surtout pas poser la tête sur le sol !
En cours de route, elle arriva au bord d'une rivière dont l'eau était claire et fraîche. Décidant de s'y baigner et oubliant le conseil de Maui, elle posa le paquet sur le sol. Aussitôt, la terre s'ouvrit et engloutit la tête de l'anguille. Un arbre étrange apparut et se mit à grandir démesurément. On aurait dit une immense anguille dressée, la tête vers le soleil. Le premier cocotier venait de naître... Une grande sécheresse fit que bientôt, toute eau douce vint à disparaître. Les fruits de l'arbre qui contenaient une eau claire et sucrée, étaient marqués de 3 taches disposées comme 1 bouche et 2 yeux...

Hina fit comme les autres, sans se rendre compte que la prophétie venait de s'accomplir. Assoiffée, elle colla ses lèvres sur la bouche de la noix de coco pour boire...

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Un jour, une déesse sauva toutes les femmes de son île, depuis ce jour, cette ïle s'appelle :

Huahine, " le paradis des femmes".

Aux temps anciens, à l'occasion des cérémonies, une déesse était chargée de désigner une victime mais elle était opposée aux sacrifices. Elle recourut alors à une ruse : un jour, elle désigna volontairement une femme qui avait ses manstruations. Sur l'autel, les serviteurs du prêtre furent éclaboussés par le sang de la femme impure. Le prêtre décida alors d'épargner les femmes. Depuis lors, les femmes de Huahine furent sauvées. D'où l'origine du mot Huahine :
« le paradis des femmes. »
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L'uru, le fruit de l'arbre à pain, c'est un immense geste d'amour et de générosité d'un père pour sa famille:

La légende de l'uru

"Pendant une longue période de famine un jeune couple se lamentait sur le sort de ses enfants. Ils décidèrent alors, de les conduire à une caverne dans les montagnes pour chercher de la nourriture, en vain.
Un soir, le mari désespéré dit à son épouse 'Lorsque tu t'éveilleras le matin, va dehors et tu verras mes mains qui sont devenues des feuilles.
Regarde le tronc et les branches, ce sera mon corps et mes jambes.
Et le fruit rond que tu verras sera mon crâne; le coeur du fruit sera ma langue.
Fait rôtir le fruit, laisse le tremper dans l'eau, puis enlève la peau en le battant et manges en, avant d'en donner à nos enfants.
Ainsi, ils n'auront plus jamais faim.

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A Tahiti, se trouvent 3 belles cascades. La légende racconte qu'elles furent complice d'un amour interdit.

Pour connaitre la légende des trois cascades: :

http://www.itereva.pf/etablissements/ ... i/fr/frlegend/fr3casc.htm


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A Raiatea, est née la princesse Hotuhiva. Pour échaper à un destin qu'elle ne désire pas, elle s'enfuit dans l'île voisine à Huahine et séduit le dieu de l'amour " Tane" par les charmes de la danse.

La légende de Hotuhiva

Le début de notre histoire se déroule à Hawaiki, aux îles sous le vent. Dans le village, il y a comme un parfum de fête. La princesse Hotuhiva est radieuse etinsouciante. Tous les membres du village se mettent à danser pour célébrer la beauté de leur princesse.
Tandis que les fiers guerriers « Aito » profitent des derniers rayons de soleil, le ciel tisse à l'horizon la grande natte sombre de la nuit pour permettre à « Hina » déesse de la lune de s'élever...
Le père de Hotuhiva annonce à sa fille qu'elle est promise à un chef de clan, un « tane » qu'elle n'aime pas. Face à une telle décision, la princesse s'éffondre en sanglots. Dans la nuit, elle s'enfuit de son île en se cachant dans un tambour.
Portée par le dieu de la mer"Ruahatu", elle atteint le rivage de Huahine, sa nouvelle terre d'accueil.
Hotuhiva est découverte par les habitants de l'île.Très mal accueillie par les villageois, elle est dans l'impossibilité de révéler son identité pour ne pas alerter les guerriers de son père partis à sa recherche . Elle est contrainte d'assister et de danser à la célébration donnée en l'honneur du dieu TANE (dieu de l'amour, gardien du paradis éternel).
Elle séduit la foule, la population est littéralement envoûtée par cette vahiné. Même le dieu Tane tombe sous le charme de cette princesse, il apparaît alors sous la forme d'un oiseau sacré.
De cette liaison hors du commun, naîtra la légende de Hotuhiva, évadée, dédaignée puis finalement acceptée au sein d'une nouvelle famille, d'un nouveau clan, grâce au feu de sa passion et l'amour qu'elle a su donner à Tane en dansant pour lui.


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Si le mont Rotui de la montagne de Moorea domine encore l'île, c'est grace à l'ingéniosité de la reine Te remu 'ura.


La légende de Te Remu 'ura (Moorea)

Il y a très très longtemps, sur l'île d'Aimeho*, se dressaient côte à côte, les montagnes Tohi'e'a et Rôtui.
La montagne Rôtui est belle et généreuse ; c'est la demeure de Te Remu ‘Ura, reine d'une grande beauté aux pouvoirs puissants.
Les plantes et les animaux qui se trouvent près d'elle se transforment en protecteurs* les fleurs lumineuses et sacrées, , la fougère à trois feuilles, l'hibiscus à fleur double, le rouget violacé. Là on trouve aussi une source, miroir de la reine.
Elle a de nombreux gardiens : Noha ‘Ura est le chef de la multitude ailée.
Te ‘Ava et Te ‘Avau veillent côté montagne sur le marae Te Vai Roa. Tâne , guerrier du marae, veille côté mer ; et le grand tambour transmet aux habitants de Piha'ena les messages de leur reine.

Voici que par une nuit très noire et calme trois guerriers des îles sous le vent font voile vers ‘Aimeho. Ils obéissent aux ordres des nombreux dieux du marae. « Prenez la pirogue et rejoignez l'île d''Aimeho.
Tressez alors la corde à trois brins et prenez au lasso le Rôtui. »
A l'horizon, malgré la distance la reine a la vision de leur approche.
Elle dit au chef:
« Réveille le peuple des oiseaux »
« Oh, ma reine, ne te fait aucun souci, répond le chef, les trois guerriers se trompent complètement en empruntant la passe de Tareu. »
Les guerriers débarquent dans la baie d'Opunohu. Ils fabriquent la corde soigneusement et attrapent au lasso le Rôtui.
Ils amarrent la corde à l'arrière de la pirogue et disent à leur sœur : « Rame ! »
Et tandis qu'elle rame, ils tirent sur la corde au même rythme qu'elle.
Un puissant grondement retentit alors, des avalanches gigantesques se produisent. L'eau jaillit et ils se précipitent dans le lagon.
La reine tressaille : sa patrie s'en va. Elle ordonne alors au chef « Dis aux oiseaux de faire grand bruit ! »
Alors tous les oiseaux de nuit sifflent et poussent des cris, on croirait entendre des pleurs d'enfants.
Tandis que les oiseaux continuent leur vacarme, le chef dit à la reine:
« Oh, ma reine, ne crains rien, Tâne, le guerrier, monte la garde près de la plage. »
En effet , Tâne comprend qu'on est en train de voler sa terre, il saute dans le lagon , se tourne vers le Rôtui et le retient de ses mains puissantes.
Les trois guerriers tirent la montagne, Tâne la maintient. La terre est retenue et ne glisse plus.
Les guerriers sont surpris par l'intensité des cris et des sifflements des oiseaux, ils pensent que le jour se lève.
Les deux frères crient à leur sœur déjà parvenue au milieu de la passe de Taareu :
«- Cesse de ramer !
-Pourquoi ? demande-t-elle.
-C'est le lever du jour, arrêtons, nous attendrons la nuit prochaine. » Tâne les entend parler. Il pense à une ruse. Il ne cesse pas son travail et ne revient pas à la plage.
Au lever du soleil, les quatre guerriers sont transformés en rochers pour toujours.
On peut les voir encore aujourd'hui.

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Cette fois encore, le mont Rotui est sujet à toutes les convoitises, mais il est surtout question ici de Mau' a puta, la montagne percée de Moorea, dont on peut encore voir le trou aujourd'hui.

La légende de la montagne percée (Moorea)

Une nuit, Hiro (tricheur) et sa bande de voleurs, venant de Raïatea, arrivèrent à Moorea pour rapprocher le le mont Rotui de Tahiti. Ils attachèrent de longues lianes au sommet de la montagne et commencèrent à la tirer. Ils arrivèrent à détacher cette portion de l'île comme en témoigne encore les deux baies.
Pai, qui se trouvait à Punaauia, fut réveillé par ses parents adoptifs qui venaient de voir cette scène en songe. Pai alors se leva, gravit la colline Tata'a et jeta sa lance sur Moorea. Après avoir traversé la mer, elle perça un grand trou dans un sommet, connu depuis sous le nom de Mou'a puta (la montagne percée). Continuant son chemin comme une météore, la lance arriva dans le sud de Raïatea et se ficha dans le sommet d'une colline restée échancrée depuis. Les coqs de Moorea, réveillés par les vibrations de la lance, se mirent à chanter de tous côtés, ce qui incita les voleurs à s'enfuir au plus vite, craignant le lever du jour.
Cependant Hiro et sa bande réussirent à arracher, sur les flancs du mont Rotui, une colline en forme de cône qu'ils emmenèrent à Raïatea et qu'ils installèrent non loin du rivage de Opoa.
Cette colline s'y trouve toujours. Elle est couverte de petits toa, arbres de fer, semblables à ceux du mont Rotui et contrastant étrangement avec la végétation environnante.
On dit que la flêche se trouve toujours au fond de l'eau entre Moorea et Tahiti.


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L'île de Aieho s'appelle aujourd'hui Moorea, qui signifie " le lézard jaune" (moo: le lézard, rearea:jaune) voici pourquoi dans
La légende du lézard jaune

Autrefois, Temaiatea et son épouse demeuraient à Tupuai-Manu qui s'appelle désormais Maiao. La femme tomba enceinte et accoucha d'un œuf. L'époux prit l'œuf et le porta dans une petite grotte du rivage nommée Vaionini où il le déposa.
Une nuit, la femme eut une vision dans son sommeil. Elle vit qu'elle avait mis au monde un garçon tout jaune. Elle se réveilla et raconta ce songe à son époux. Quand vint le jour, l'homme partit observer l'œuf qu'il avait laissé dans la grotte. Les lieux atteints, il constata que l'œuf avait éclos : c'était un bébé lézard.
Temaiatea donna à ce lézard le nom de Moo-rea*.
Lui et sa femme nourrirent Moo-rea dans cette petite grotte jusqu'à ce qu'il soit grand. Il devint un lézard énorme.
C'est pourquoi la femme prit peur et qu'elle dit à son époux :
« Il nous faut abandonner Moo-rea , sinon, bientôt, il nous mangera. »
Le mari n'accepta pas, disant :
« C'est tout de même notre fils aîné ! »
Mais comme le femme insistait, l'homme construisit une pirogue pour eux deux, ils montèrent à bord de cette pirogue, ramèrent en direction du levant jusqu'à Tahiti.
Quant à Moo-rea, il ne cessait de se morfondre en pensant à ses parents qui l'avaient nourri.
Et comme cela faisait longtemps que les Temaiatea ne lui avaient pas apporté à manger, il sut qu'on l'avait abandonné . Il se jeta à la mer et nagea vers le levant.
Lorsque Moo-rea eut perdu la terre de vue, il affronta le courant Teara-Veri*, puis en sortit. Ce courant n'est pas hérissé de vaguelettes mais sa course est comme celle du scolopendre.
Moo-rea fit face à un second courant que l'on appelle Tefara* car c'est un courant « épineux » comme le pandanus. Moo-rea se dégagea de ce courant mais il était épuisé.
[/size]Il affronta un troisième courant nommé Tepua* car c'est un courant puissant : l'écume de la mer est comme de la mousse de savon. C'est dans ce courant que Moo-rea trouva la mort. Son corps dériva et s'échoua à Aimeho. Aimeho est l'ancien nom de l'île de Moorea.
Au petit matin, deux hommes partirent à la pêche. Lorsqu'ils parvinrent au rivage, ils virent cette énorme chose gisant sur le sable, ils coururent avertir les gens en criant :
« Un lézard jaune ! Un lézard jaune ! »
Depuis ce jour on nomme Aimeho, Moo-rea c'est à dire Moorea.

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D'après une autre légende, ce même lézard jaune aurait séparé la baie de Cook et celle d'Opunohu de deux coups de queue.


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Comme à Tahiti, l'île de Huahine est divisée : Huahine nui (le grand) et Huahine iti (le petit). La faute à qui ? A Hiro, le dieu des voleur... dans la légende qui suit : (qui pourrait être la suite de la légende de Hotu hiva )

La légende de Huahine :
Un jeune guerrier trouva au nord de Huahine une princesse nommée Motu Hiva. Elle s'était échouée là, sur la plage à l'intérieur d'un grand tambour sacrée. Ils se marièrent et eurent dix fils, qui donnèrent leurs noms aux dix districts de Huahine.
La légende raconte que Hiro, dieu des voleurs, coupa avec sa pirogue l'île de Huahine en deux et aurait laissé des traces comme celle de sa pagaie au fond de la baie de Maroe, et aussi celle de son sexe, un rocher dressé vers le ciel exactement en face du pont qui relie les deux îles. C'est pour cela que l'île est désormais séparée en deux: Huahine Nui et Huihine Iti.
Sur l'île de Huahine, se trouve un rocher portant l'emprunte d'une pâte de chien, mais de gros chien. Et ce maudit Hiro, le roi des voleurs y est encore pour quelque chose, dans cette légende qui commence à Raiatea :

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La légende de la patte de chien:

Il était une fois une jeune fille très belle qui répondait au doux nom de Hina. Toutes les fées du ciel s'étaient penchées sur son berceau : il ne lui manquait rien. Ni la grâce, ni la beauté, ni l'intelligence ni la gentillesse : Hina était tout cela à la fois. Jamais l'île de Raiatea n'avait connu de reine qui rassemblait autant de qualités.
A 20 ans, son coeur n'était pas encore pris, malgré la cour assidue que lui faisait ses nombreux prétendants. Un jour vint pourtant, où Hina rencontra le jeune homme qui fit battre son cœur. Éperdue d'amour, elle se fiança sans attendre et annonça la date prochaine de son mariage. En gage d'amour, le fiancé très épris lui offrit le cadeau le plus extraordinaire qui n'avait d'égal que les sentiments très purs qu'il lui portait. En découvrant son présent, Hina fût presque prise de malaise. Ni tout l'or de son palais, ni les diamants de sa couronne, ni la splendeur de ses châteaux n'égalaient une telle merveille. De toute la Polynésie, nul pêcheur n'avait jamais imaginé que des perles d'une telle taille, d'une telle perfection puissent exister. Noires, elles étincelaient de mille éclats au cou de la reine qui jura ne jamais plus se séparer de ce collier que tout l'or du monde n'aurait pu lui arracher.
Bien qu'elle en mourait d'envie, en accord avec son fiancé, Hina décida cependant de ne porter ce collier qu'à partir du jour où leur union serait proclamée. En attendant ce jour, ce collier inestimable serait gardé par des hommes en armes qui le veilleraient jour et nuit.
Un jour, alors que Hina donnait audience à ses sujets, elle refusa la requête d'un homme, comme cela arrivait lorsque la demande ne lui paraissait pas justifiée. Or, cet homme n'était autre que Hiro, le roi des voleurs.
Après avoir été un prétendant éconduit de la jeune reine, Hiro subissait ici un second affront qu'il ne pût supporter. Se sentant humilié, sa jalousie se transforma rapidement en haine et Hiro résolut de se venger en s'attaquant à ce que la reine avait de plus cher : son collier de perles. Maître en matière de vols, après avoir déjoué tous les pièges, et s'être joué de la surveillance des gardes armés, il parvint par mille ruses à s'emparer du précieux objet.
Tenant sa vengeance en main, et avant même que l'alerte ne fût donnée, Hiro gagnait déjà l'île voisine de Huahine en pirogue.
Sur Raiatea, dès que le vol fut découvert et annoncé à la reine, Hina s'effondra, terrassée par une tristesse infinie. Avec le vol de son collier, c'est une partie de son cœur qu'on venait de lui prendre... et le voleur le savait !
Aussitôt, elle devinât qui se cachait derrière ce méfait. Il n'y avait sur terre qu'une seule personne dont l'audace pouvait être aussi grande, capable de braver la surveillance de la garde royale. Son nom était bien sûr le terrible Hiro, le roi des voleurs. Sans plus tarder, Hina pris les recherches en mains et décida de lancer aux trousses du malfaiteur le plus impressionnant de ses molosses. Une bête dont la force et le flair extraordinaires n'avaient d'égal que son imposante stature. Immédiatement, le superbe animal se dirigea vers le bord de l'eau, pointant déjà le museau en direction de Huahine.
Sur cette île, Hiro se croyait déjà à l'abri. Dès son arrivée, il avait dissimulé son prestigieux butin sous une pierre d'un poids impressionnant. "A cet endroit pensa-t-il, nul ne saura jamais débusquer mon butin. Il n'existe personne sur terre qui soit aussi malin que Hiro, le roi des voleurs!" s'exclama-t-il.
Mais déjà s'approchait des rives de Huahine le molosse de la reine... La truffe grosse comme une noix de coco au vent, son travail apporta très rapidement ses fruits. Fuyant dans la montagne où se tenait son repère, Hiro était loin de se douter d'une conclusion aussi rapide... Très rapidement, le molosse s'arrêta à l'endroit même où Hiro avait dissimulé le précieux collier, et, comme pour marquer l'endroit précis où se cachait le trésor, posa sa lourde patte sur la pierre. Cette empreinte permit à Hina de reprendre possession de son collier et d'épouser, comme il se doit, son fiancé bien aimé...
Ceci est la seule et unique raison pour laquelle se trouve, de nos jours encore - et la photo que nous en avons prise le prouve -, l'empreinte d'une patte d'un animal de taille impressionnante, gravée dans cette roche bien connue sur l'île de Huahine


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Le pouvoir de guérir les siens, ca , tout le monde rêve de le posséder. Peva a bénéficer de cette belle faveur, mais en échange, il ne doit jamais tomber amoureux...

Peva et le soleil :

Jadis à Tahiti, Peva, un guérisseur avait les pouvoirs de Re le soleil.
C'est au plus profond de la vallée de Tiare que Peva, alors âgé de 20 ans vivait.
Ce n'est que quand Herehia sa mère tomba gravement malade qu'il conclut un pacte avec le soleil en le suppliant de sauver sa mère.
Mais, en échange de lui transmettre ses pouvoirs, le soleil "Ré", lui imposa des obligations, il devrait penser à le remercier en organisant une fête où il y aurait joie et bonne humeur au fond de tous afin que son mana (esprit) se préserve.
De plus, Peva ne devait en aucun cas tomber amoureux sous peine de ne plus pouvoir contrôler le mana qui demeure en lui.
Un jour, on lui demanda ses services pour soigner un ARI'I de PAEA atteint d'une mortelle maladie et sans réfléchir, il accepta.
Pendant son devoir, il ne put détourner son regard de l'immense beauté de Hina la Première fille du roi qui était d'une splendeur infinie.
Alors qu'il soignait l'Ari'i, il se passa comme un éclair entre Hina et Peva
Tous deux passèrent la nuit à y penser et cela a marqué le début de sa fin.
Voyant cela, "Re" lui lança des avertissements, mais sans résultat car Peva était tombé sous le charme de Hina et ne contrôlait déjà plus son pouvoir qu'il perdait petit à petit.
Il n'y avait plus d'espoir pour Ré de se faire entendre de lui.
Jour après jour, de plus en plus d'habitants venaient demander à Peva ses services.
Malheureusement, Peva avait perdu ses pouvoirs.
Peva comprit la gravité de la situation en voyant mourir sous ses yeux plusieurs habitants de son île tout en se disant qu'il aurait pu faire quelque chose pour les sauver telle que sa vocation le lui commandait.
Et cela lui faisait très mal au coeur parce que il se rappela pourquoi il avait choisi d'être guérisseur et aussi quelle était sa vocation.

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