Caricature...une épaule ?

Date 21-03-2021 01:20:00 | Catégorie : Nouvelles confirmées


Sur quelle épaule aimerais-je me poser?
Quel drôle d'endroit! Je ne suis pas un piaf.
Ne dit-on pas :"en avoir plein le dos" je ne tiens pas à rajouter du poids...
Je suis et resterai bien malgré moi une solitaire, murée dans sa Tour d'Ivoire, attendant une délivrance qui ne viendra pas.
Sans amour ni tendresse, je n'existe pas.
Je suis vouée à avoir le cheveu qui pousse et ...la barbe aussi...
La peau qui fripe et le regard éteint, je balancerai par la fenêtre ma vieille natte grise dans l'espoir qu'un coquin ne s'en saisisse et tirant dessus de toutes ses forces ne me déloge de ma prison.
Je m'écraserai sur le bitume tel un pâle fantôme de moi-même et je m'éteindrai dans un horrible gargouillement, les os brisés, comme un pantin gisant sur le sol, desarticulée dans une position ridicule et infamante.
Bref c'est pas joyeux tout ça ma p'tite dame!
Ah je suis d'un autre siècle, je me promène parmi les limbes d'un monde que je fuis pas parce que j'en ai peur...mais je me meure d'ennui.
Quels sont ces idiots qui mettent des images dans la tête des marmots: pour les filles, des princes charmants en collants et armures prêts à en découdre avec les dragons pour sauver leurs belles ( même si elles ne le sont pas, nous ne sommes pas tous égaux en droit ainsi qu'à l'envers parfois.)
Et pour les garçons : des princesses charmantes avec des tignasse épaisses et des voix de soprano, des yeux de biches effarouchées et de petits nez retroussés.
Alors, que fait- on???
On s'invente un idéal, on se prend à rêver à l'inatteignable...et plus on monte haut , plus sévère est la chute.
Le nez dans la choucroute, une pinte de bière à la main, les joues rougeoyantes et le décolleté en sueur, on se retrouve avec Marcel dit " tintin" parce qu'il a la tignasse rousse...dansant au bal du houblon à Plouqueville sur Mer. Ah quel tableau les enfants !!
A "la Bonne Franquette" , auberge Espagnole, les jeunes mâles boutonneux tenus par leur sève, se lancent des regards goguenards en voyant passer Mimi la serveuse.
Ils sont pleins d'espoirs les bougres ! Ils ne se doutent de rien. Mimi les ignore, slalomant entre les tables son plateau levé au dessus de sa tête telle une vestale.
Fraîche comme un bouton de rose elle déambule dans la mitraille humaine, inconsciente qu'elle est, des désirs lubriques et remarques salaces dont elle est l'objet bien malgré elle.
Changeons de braquet!
Montons au premier étage : soirée pince fesse !
Petits fours, alcools forts et breuvages pétillants sont à l'honneur.
Ces dames ont sortis leurs atours, leurs époux...à moins que ce ne soit l'inverse.
Qui sort qui ?
On bavarde on badine on médit ! On se pavane, on fait la roue, on se gausse, on se vautre, on s'en oublie.
Plus tard la fumée des cigares , roulés sur les cuisses ambrées des Cubaines, emplit la salle de bal d'un brouillard épais.
Les bulles ont fait leur ouvrage, les épingles sautent des chignons pièces montées, les mèches éparses, ces dames privées de retenue, rient à gorges déployées.
Dans un autre coin de la pièce, les hommes, réunis en troupeau, comparent leurs cigares leurs breuvages leurs autos.
Les yeux vitreux et injectés de sang, bien nourris, ils suent dans leurs costards, virent libidineux.
Bien il est temps de refermer, pour l'instant, la porte.
Et de laisser ce petit monde vivre comme il l'entend.
Je fatigue, je frissonne , le soleil décline et moi aussi!
Je vais tenter de décoller mes fesses de ce fauteuil, remettre mon blouson, chausser mes bottines et m'en retourner d'où je viens , c'est à dire...en face
C Gordolon.







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