
Virage mélancolique
Date 09-03-2023 21:55:47 | Catégorie : Poèmes
| Virage mélancolique
(Version définitive)
A Celle qui se dessinait crucifiée...
Tout est affaire de sueur Changer d'étoile et de douleur Qu'il est dur d'effacer la peur Sur les hublots de ma folie Moi qui bouillonn' comme un enfer Et mon ombre qui récupère Dans les grands lacs et les fougères Un tour de Vous je me déplie
Cœur dehors mal entretenu Le temps est ici détenu Même le vent semble tout nu Tant l'émotion passe à travers Je perds le nord et mes printemps Depuis les bas-fonds des tourments Les mots se hissent au firmament A la pesée s'en va le vers
Est-ce ainsi que les fleuves disent Leurs désirs fous des terres promises
Il fait un temps insurmontable A se saigner l'âme aux jetables Où sont donc passés nos cartables Nos fleurs des champs nos transhumances Tout change de pôle et de nerf Et je suis toujours à l'envers J'abrite en moi le mauvais ver Qui ronge un regard en vacance
Dans un quartier de lune absente Tout déborde par marée lente Comme une erreur soudain s'implante S'inverse ici le cours des astres Vous bâillonnez les théorèmes Je veux m'en aller de moi-même Le soleil filant des poèmes Me met plus bas que les désastres
Est-ce ainsi que les fleuves disent Leurs désirs fous des terres promises
Le ciel est tout sombre d'orages Des corbeaux passent et crient la rage D'un peuple pris en esclavage Aux quatre coins d'un mauvais rêve Je Vous veux nue dans les vergers Ne veux de Vous prendre congé Qu'en ces durs instants passagers Où le mal dérobe nos fèves
Ô Vous ma brune à la peau blanche Le jour est mort la nuit se penche Les étoiles sont à Vos hanches Je suis par terre dans Votre aura Laissons-nous ici marier Par un patient désespéré Un rêve jaillit du péché Il est à cueillir sans les rats
Est-ce ainsi que les fleuves disent Leurs désirs fous des terres promises
Il est d'autres chansons en ville Mais c'est ici qu'est le pistil Les nuits ailleurs ont de faux cils Douce Cécil' jamais bientôt Nos chagrins se noient dans l'absinthe Toutes nos peurs soudain s'esquintent Dans nos nuits fauves de Corinthe Un griffon plongea son couteau
Est-ce ainsi que les fleuves disent Leurs désirs fous des terres promises Ils courent les cieux des interdits...
Yohann Gardon, Lyon, hôpital Saint Jean de Dieu.
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