
Trop humain
Date 10-03-2023 10:43:42 | Catégorie : Annonce
| Trop humain.
Je souffre parfois au chaud d’un positivisme certain…
Je souffre parfois de me sentir au faîte de la condition humaine De me sentir bien installé sur le trône des nues Parmi les dieux grecs Parmi les Verlaine, les Cocteau, les Baudelaire…
Je souffre car il me semble avoir compris réellement le Tout de la Vie Au milieu de l’Ignorance générale, de la Bêtise à venir…
Est-ce une preuve d’extrême humilité sous-jacente ? Une preuve d’humanité exacerbée derrière les masques du Divin, derrière les masques d’une fausse Vanité ? J’en suis persuadé…
Je souffre atrocement du haut d’un ego qui n’est qu’apparent… Je ne crois pas me surestimer… Ne vous fiez pas aux apparences, je bannis toute forme de prétention… Au contraire ! Je pleure de mes nuages superbes parce qu’ils semblent arborer leurs bijoux devant les guerres éternelles, les meutes de loups-garous… Je larmoie car ma nature écrase involontairement l’Homme avec ses Tempêtes dévastatrices et élégantes, ses Océans constellés, avides de nefs…
Je souffre car j’écrase involontairement autrui Par mon Savoir Par mes dons, mon travail Par le Ressenti profond et sincère d’une surpuissance…
Alors que faut-il faire ?
Faut-il dissimuler sa culture, se dévêtir de toute fierté ? Faut-il lire sans discuter de ses lectures, sans arborer orgueilleusement ses références littéraires et picturales devant un auditoire terre à terre, friand de choses matérielles et imbéciles ? Faut-il garder ses poèmes, ses écrits philosophiques au fond d’un placard, ne pas brandir son Or devant l’acier ? Faut-il vivre plus reclus que reclus dans son atelier, dans son ascèse, dans son abbaye… et laisser le monde s’appauvrir sans intervenir ? Faut-il s’embêtiser ?
Mais au fond, n’est-ce pas un sentiment positif parce que trop humain ? Oui, vraiment, le monde m’inspire pitié lorsque je le vois de très haut… De part ma maladie, j’inspire en retour pitié au monde lorsqu’il devine ou perçoit mes bas, mes bas-fonds, mes bas-fonds obscurs…
Eternel paradoxe…
Celui du Poëte maudit Qui gît à basse altitude Qui règne en prince sur les hautes nuées…
Oui je souffre d’être poëte Je souffre de mes mots en plus de mes maux… Je souffre d’être différent D’être meilleur, d’être pire
Je souffre de ma misère lorsque je vois autour l’Argent du Monde… Je souffre de mon Or lorsque je vois autour le fer, l’acier…
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