Envie de hauts et de bas

Date 10-03-2023 10:45:00 | Catégorie : Annonce


Envie de hauts et de bas









Je me heurte au calme plat.
Je voudrais forcer l’émotion, briser l’étouffement des sens provoqué par la prise de molécules psychotropes…
Je voudrais rayonner comme un soleil andin.
Je voudrais fondre à tout instant.
Mais les pleurs ne viennent pas…
Ô Tristesse ! Prends-moi dans ton giron, afin que je puisse ressentir exactement ce qu’ont ressenti les Leprest, Léotard, Moreau, Pavese, Verlaine, Esteban, Cioran et autres amoureux du verbe lors de leurs cris de désespoir…
Je veux venir en vous, m’imprégner de vos maux, m’en badigeonner le corps comme une essence précieuse…
Je vous veux tant, peut-être parce que je n’ai personne en qui aller et venir, parce que je n’ai personne par où trouver l’Étoile de Joie, plus haute et plus brillante que l’Infini….
Le temps en moi est mitigé.
Mon cerveau est traversé par des petites bruines dérisoires et par de vagues éclaircies, loin, très loin des mers profondes aux mille raz de marées et des arcs-en-ciel qui font ailleurs des tours d’horizon magiques…
Ô mes amis du même bord ! Ô mes amis chers !
Vous étiez sans doute vous aussi semblables à d’élégants Caméléons pris dans les filets des saisons. Ô que coulent à jamais vos élégies dans le cœur de vos fidèles lecteurs, ceux qui transportent eux aussi mille tonnes de viscères asséchés sous le front effrayé des étés teintés d’azur et de lumière cristalline…

Moi je veux sortir de ma léthargie et baiser les lèvres des cratères qui attendent impatiemment d’être réveillés…
Je veux une éternelle ère glacière en guise de bijou afin de mieux pleurer en écoutant Vos lamentations dans mon vieux lecteur CD, dans mes livres de chevet…
Je veux d’éternelles chutes de feuilles, une fête étrange, étrangement mélancolique avec du sang bleu endormi dans la veine d’un vieux chêne dépouillé…
Je voudrais mourir au pied d’une femme très douce, très souffrante, presque hors de la vie, posée tendrement et mollement au beau milieu de l’Étang du Mouroir entouré de saules pleureurs et de peintres romantiques…
Je voudrais des chrysanthèmes sur mon front en attendant les lauriers sur mon plus beau posthume…
Je voudrais des cerfs-volants en plein océan, des cerfs volant sur l’onde, des flamants rouges et des roses gorges tant j’aimerais m’enivrer de vers, de vin, de littérature…
Oui vraiment, je voudrais un dérèglement des sens au café littéraire pour mieux bénir le retour des chevaux blancs sur les nues insouciantes des Marquises et en finir avec classe, le nez dans mon Testament, laissant au vent mauvais les parfums de l’Infortune…

Je veux des hauts et des bas pour vêtir voluptueusement mon humeur...
Je veux une gorge soutenue de feu et une culotte de rosée en dentelle pour éclairer cette salope de solitude, pour rallumer la béatitude…
Je veux une nuisette d’azur sur le corps de ma langueur pour mieux larmoyer comme il se doit sur le berceau tout bleu de toutes ces petites nymphes inaccessibles…

Je veux pour mon âme un six sur l’échelle de Richter, un éboulement de caresses, des geysers à n’en plus finir, des geysers pour démomifier enfin la tectonique des couches de l’humeur…

Je veux m’effondrer pour m’écorcher encore davantage et m’émouvoir comme un bel arrosoir sur les fleurs de tous les maux….

Je veux embrasser l’Absolu, à haute ou basse altitude, mais toujours du bon côté, celui du Sentiment…Oui, je veux recevoir à sa juste valeur tout ce qui m’est offert verbalement « avec les tripes », comme on a coutume de le dire…

















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