La folie

Date 10-03-2023 10:50:46 | Catégorie : Annonce


La folie







Sevrage…Sevrage…Oh ! Quelle horreur !!!!!

L’esprit se dissout dans l’Angoisse.
Je ne suis qu’organes à fleur d’épiderme, à fleur de dehors, à fleur d’un dehors qui m’est insupportable…

Je ne suis qu’un poumon ravagé…
Et voilà que ma cigarette se consume jusqu’au filtre tenu par deux doigts jaunis qui tremblent, s’agitent nerveusement

Je voudrais me fuir, m’enfuir de mon corps sali….

Ils sont là mes poumons à –0,00001 cm de moi-même…
Il me semble soudain les maîtriser, les dompter, les mener à la laisse, les protéger des maladies tant ils sont près et bien plus petits que moi-même…
Mais tout cela n’est qu’illusoire …
…Car ces poumons vont gonfler, gonfler et exploser pour enfin sortir de leur cage sous les coups de boutoir d’une angoisse de plus…

Ma peau est délavée,

Mon T-shirt aussi !
Celui-ci porte une plaie au sang devenu orangé
Tandis que mon visage, lui, porte un accroc…
Ce visage s’effiloche, se lézarde comme celui d’un petit vieux pelotonné, sauf que le mien n’enveloppe aucune sagesse…

Mon regard est ridé de partout ; il porte un sparadrap…
Ô ma blessure oculaire! Ô ma plaie béante sur la scène de ma vie, autour des regards effrayés et des bruits assourdissants d’une ville devenue folle …

Que suis-je sinon poumons crevés au cœur d’une bronchite aigue ?
Que suis-je sinon sursauts d’anxiété, à jamais désorganisés ?

Ô cruelle V. !
Laisse-moi crever dans ton giron tout rose ô toi fleur perdue aux épines vénéneuses…
….
Et revoilà mes tempes qui viennent annoncer l’heure dernière comme pour la première fois !

Va t’en plutôt prendre une douche !!!
Une douche pour laver tes puanteurs sous ta peau…
Une douche pour redevenir un Homme tout simplement…
Une douche pour un « petit bonheur », celui de se croire naïvement propre l’espace tout petit d’une quinzaine de minutes…

Où se cache le Malin qui m’escorte me possède ?
Regardez mon regard et vous le trouverez !!!

Je suis proie agitée de la folie.
Je suis maître par ici, au cœur de l’aliénation, tant il faut résister sans jamais mollir comme un bout de bois dérisoire aux mains de la Bûcheronne…Résister à la tentation de boire pour se soigner malgré les chocs violents et incessants que subit le corps…

Je suis esclave de la cruelle parano
Loin, très loin de l’affranchissement général…
« Qu’est-ce qu’il pense de moi, lui ?»

Et je sursaute et je sursaute, toujours aux aguets…
Je me méfie des yeux, surtout ceux des enfants.
Je me méfie des cris qui s’amplifient
Me méfie-je à tort ou à raison ?
Peu importe…
Car la souffrance est par ici la seule réalité indéniable, intangible…

Je me meurs au cœur de l’Irraison
A contre-courant de mon Gange,
Sur le fil mince de ma vie dissolue et perdante…

On m’a rejeté comme un crachat répugnant
Et je vous retrouverai en remontant mes poumons jusqu’à l’air libre…

Un poème récent réclamait « des hauts et des bas ».
Voila celui-ci servi…













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