Conversation I

Date 10-03-2023 11:30:17 | Catégorie : Annonce


Conversation I










Le poëte

Ô mon amour ! Je me sens si seul ce soir… Laisse-moi Te regarder, Te contempler pendant des heures…


La muse

Tu es vraiment un drôle de type toi… Moi je voudrais que tu me fasses l’amour toute la nuit… Allez ! Déshabille-toi vite !


Le poëte

Non je préfère me noyer dans Tes yeux bleus car j’y vois un lagon oublié et un archipel où je peux m’évader…


La muse

Sais-tu qu’un couple ne peut pas s’épanouir sans des rapports sexuels réguliers ?


Le poëte

Je Te prouverai le contraire… Moi je me sens seul lorsque nos deux corps fusionnent physiquement et puis je préfère lorsque Tu es gentille avec moi, lorsque nous nous regardons les yeux dans les yeux afin de découvrir tous les secrets de nos âmes communes…


La muse

Je ne comprends pas, n’aimes-tu pas mon corps ? … Je ne suis pourtant pas vilaine…


Le poëte

Tu es superbe… Mais Ton corps de Madone très belle et protectrice m’impressionne et j’aime autant mieux le dévorer des yeux lorsque Tu es nue… J’aime Te désirer sans qu’un assouvissement n’advienne car il me semble que les flux les plus étoilés ne naissent véritablement que dans le manque, dans la soif jamais étanchée, dans l’idée préconçue que l’on se fait de la fusion charnelle… Si un certain a écrit «  Ton corps, palimpseste de notre amour », moi je préfère écrire « Toi, moi, pâle inceste par les yeux… »


La muse

Je trouve tes poèmes très beaux mais je ne peux poursuivre une relation avec un compagnon aussi étrange… Il vaut mieux en rester là…


Le poëte
(Il sens son cœur se soulever comme au temps des premiers abandons et sanglote.)

Je T’en supplie… Ne me quitte pas !
Je T’écrirai les plus beaux vers, les plus beaux sonnets du monde… J’ai encore de superbes amouroirs plein la tête pour nous deux…
Vois ce soleil qui brille en moi lorsque Tu m’éclaires…
Je Te construirai un temple d’or et d’argent ; une nouvelle religion naîtra… Elle supplantera toutes les autres…
J’annoncerai à la Terre entière la Bonne Nouvelle, celle de Ta venue parmi nous…
Ne pars pas !!!


(La muse fait sa valise, quitte le domicile du poëte et descend la Butte…)


Le poëte
(Il saisit sur l’étagère une bouteille d’absinthe.)


Oh mon Dieu ! Que vais-je devenir sans Elle ? … Je ne vois désormais qu’une marée noire lorsque je me souviens de Ses yeux… Hier encore je naviguais au large et buvait l’eau de Son regard… Il ne me reste qu’une bouteille et je suis bien loin de la mer pour pouvoir la jeter…













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