
Conversation II
Date 10-03-2023 11:31:34 | Catégorie : Annonce
| Conversation II
Le poëte
Ô ma mie, allons nous baigner dans l’amouroir que je T’ai sculpté !!!…
La muse
Où est-il ?
Le poëte
Par ici, sur les nues, près du château où coule notre désir…
La muse
Faut-il encore marcher longtemps ? … Ma flamme n’attend plus… Elle va s’éteindre…
Le poëte
Ne T’inquiète pas, je viens de T’écrire un nouveau sonnet…
La muse (devant l’amouroir)
Oh ! Que c’est beau !
Le poëte
C’est une fontaine de style rococo…Elle est à nous deux…J’ai pris soin de la restaurer avec l’aide de l’Inspiration ; les lyres m’ont aussi été d’un grand secours…
(Ils se couchent dans l’amouroir)
La muse
Je sens en moi de nouveaux sentiments ruisselants…Les entends- tu là ?
(Elle dégrafe son corsage, prend la main du poëte et la pose sur sa poitrine…)
Le poëte
Oh oui !… Demain je T’écrirai de nouveaux vers pour Te faire oublier l’ennui que T’aura procuré une trop longue journée passée sur Terre en compagnie d’un misérable poëte…Je T’écrirai à nouveau afin que la Tendresse ne cesse jamais de couler…
La muse
Ah je comprends ! Tu es en quelque sorte le gardien de notre Amour…Ta Fontaine fonctionne aux mots, à l’Harmonie…
Le poëte
Oui, je veille sans cesse à tout purifier, à huiler les mécanismes subtils de Ton cœur et à en préserver le cycle. Je fais tout cela pour T’éblouir, pour Te garder toujours près de moi.
La muse
Ô mon poëte, je t’aime car tu es poëte ; tu es bien plus qu’un homme et pourtant tu es tellement vulnérable !…Garde- moi pour toujours dans ta Fontaine, sur tes nuées !
Le poëte
C’est impossible, je ne suis qu’un homme… Certes je chante les anges, mais je suis habité par l’Indigence et la Désolation…Je ne trouve le paradis que dans l’Artifice, dans les estaminets de notre ville…Certes je suis un dieu quand je touche à une plume mais je rampe à terre le reste de mon temps…Ce n’est seulement lorsque je serai mort que je pourrai accéder au Trône Suprême, celui des nuées…Une fois l’heure venue, je Te promets de T’y emmener…
La muse
Je t’attendrai mon poëte, et prierai sans relâche la Camarde d’œuvrer le plus vite possible…
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