
Une ombre II
Date 10-03-2023 11:59:10 | Catégorie : Annonce
| Une ombre II
A H.
Je fuis toute pénombre diurne, Tout coin désensoleillé… -Même une toute petite parcelle d’herbe au-dessous d’une yeuse habillée- Je fuis les moindres prémices d’un hiver en plein été Le moindre gland précoce et son moindre vent l’appelant J’attends la chaleur suffocante, surtout lorsqu’elle ne fait plus suer des bourrelets mous J’attends les cieux impeccables et maudis les ratures des alizés Je fuis tout le terne qui alourdit mes paupières et noircit mon regard Et me réfugie dans les bras d’une paire de cerises mûres J’irai me fuir en accueillant les printemps naissants Il faut chasser le contraste des couleurs, cher aux impressionnistes, même si c’est toujours la beauté que l’on quémande… Il faut ordonner la platitude et rejeter les contrastes à vif… Il faut se contenter d’un rendu de volume inachevé et bénir l’exacerbation à tout point de vue Même si l’on a l’œil sensible aux voluptés, à l’Harmonie… Je me contenterai du désert en solitaire Je me contenterai de ta venue onirique en moi Puisqu’ici tout est plat d’un côté Ensoleillé Paysagé Ou en pics exacerbés de l’autre Celui de l’adoration à cultiver dans un sable fécond Sans oasis sages, Ou alors qui offriraient de vagues ombrages à mes rêveries lentes
Oui, je n’aime que l’ombre Lorsque je fais venir la tienne Dans mon congé physique de toi…
Oui, je n’aime que le désert Que lorsque je me nourris De l’imaginaire, Lorsque l’oasis se fait attendre plus au sud -de notre baiser véritable- Avec ses ombrages pour moi seul Avec toi……………….
Clinique de Vaugneray, mardi 31 mars 2009.
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