Poème tout doux....

Date 10-03-2023 13:09:31 | Catégorie : Annonce


Poème tout doux....




A Celle qui me fait passer par le 7ème Ciel....







Évelyne......Évelyne....Évelyne....

Des mots écrits sur des petits bouts de papier, laissés ça et là, partout au 8ème Ciel....

Je songe à Romain Gary, à sa Vie devant soi....

Ô Évelyne! Que j'aime te voir en jupe te mouvoir ainsi, de la cuisine au balcon, du salon à la cuisine, du balcon au balcon....

Ô Évelyne! Tu ne marches pas: tu voltiges, tu t'étales, tu vas et viens; tu fais le flamand rose dans l'eau du ciel; tu fais la furie tu fais la mer tu fais la houle tu fais le vent sucré tu fais le verbe du Grand Large de cette ville.....

Tu as connu une cinquantaine d'hivers dans ton songe clos que tu effaces par pas de biche sauvage blessée.....
Et je fonds! Je fonds!

Tu maquilles délicatement tes gestes devant les miens en cendres......
Un peu de poudre sur ton âge et ce sont tes varices douloureuses qui s'échappent par la fenêtre jusqu'au prochain Éclair du ciel....

Chez toi, ça sent le propre, la chasteté impeccable...
Ça sent la quiétude des églises, la pierre inviolée d'un couvent d'un autre temps....
Ça sent l'Esprit Saint et puis ton esprit poétiquement sain...
Ça sent les vielles anxiétés retenues, les strates antiques de mélancolie....
Ça sent ici les va-et-vient en vase clos
Ça sent les résidus de la fraîcheur....
Ça sent le chenal rouillé, le baiser emprisonné, l'étreinte de soi-même
Ça sent le port d'attache, l'accumulation des marées, l'île campée, le bois d'antan, l'examen du temps...


Le cœur est enfantin, la blessure à peindre tout près de l'Étang du Grand Large...

Là-bas, au 8ème Ciel, je monte à pas de loup; les rivières me reviennent par veines bleues et je fais ruisseler mes sens liquides partout dans les pièces me retenant....

Évelyne! Évelyne! Évelyne! …. Tu es tant écorchée que l'on aurait peur de te dévêtir, de te peler...
Que resterait-il donc si on le faisait?
Au balcon, les jours de grand vent, la Main d'Éole semble te déshabiller, t'ailer encore davantage...
Elle secoue tes frêles jambes toutes abîmées et rend tes cheveux fous....

Évelyne! Un cerf est passé ailleurs: il savait qu'il était roi des cerfs avec des cornes redoutables et un pelage majestueux.... Alors il t'a encorné au rythme des halètements coutumiers.....
Qu'il crève dévoré par un prédateur!!!

….Et maintenant tu crèche au 8ème Ciel, tout près de Pierrot qui te prête sa lune pour écrire ton histoire ronde et toute blanche comme l'hermine....

Tes jambes ne marchent pas: elles sautillent pudiquement, malicieusement, agilement, sans se plaindre du Rêve encore tiède que tu bois dans ta verveine....

Évelyne! Tu pourrais marcher pieds nus qu'on te croirait quand même bottée......

Ô douce déraison!
Ô mon amour!

N'y a t-il pas un toit suffisamment haut pour tenir place à deux cœurs gros au pied d'une yeuse superbe d'où tomberaient des mots écrits sur des feuilles blanches....
…. des mots?
…..un mot, un seul!

Évelyne Évelyne Évelyne Évelyne Évelyne Évelyne …........................

Brignais, 21/08/2010.










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