Les vrais timides comme moi...

Date 10-03-2023 19:58:30 | Catégorie : Annonce


Les vrais timides comme moi...
(Mais qui est donc « on » ?)

Aux profondes barrières...
Aux lointaines logorrhées...









Quand on s'appelle Yohann prénom doux quand on est un poisson rêveur quand on est réservé de nature quand on est écorché vif quand on a la chance d'avoir deux poumons quand on a une intelligence plutôt développée quand on est très intellectuel et entouré de livres divers et variés quand on cultive son originalité à tout instant quand on souffre intensément de toute cette retenue quand on se délecte à inverser le cours de ses choses cela donne le poème très beau très profond qui suit:


Et pourtant...

On n'ose fumer de ses horreurs envahissantes et pourtant...
On n'ose mourir chaque soir avec fracas et pourtant...
On n'ose se laver de sa mélancolie au sortir du volcan et pourtant...
On n'ose porter guenilles sous des projecteurs et pourtant...
On n'ose peindre puissance dix mille et pourtant ...
On n'ose boire à la gueule nauséabonde d'un monstre et pourtant...
On n'ose vivre pleinement dans l'ampleur de tout un monde ultra-insubmersible et pourtant...
On n'ose aborder les femmes menues car on est un colosse et pourtant...
On n'ose rire aux éclats dans la nuit et pourtant...
On n'ose voler devant toute une ribambelle de disques de musique tzigane et pourtant...
On n'ose compter en aires la surface riche de sa production écrite peinte dessinée et pourtant...
On n'ose ouvrir sa gueule de peur de répandre de déplier une interminable chanson infectée de 33 ans et pourtant...
On n'ose être traversé par des violences épouvantables et des séismes aux magnitudes sans pareil et pourtant...
On n’ose éteindre très bas la lumière en plein jour on n’ose l’oxymore on lui préfère le Caméléon et pourtant…
On n'ose porter couvre-chef très joli dessus tombeau extrêmement glacial et pourtant...
On n'ose aimer à la folie par lettres extramajuscules et pourtant...
On n'ose bâiller en public de peur de réveiller la ville par des tonnes d'ordures et pourtant...
On n'ose ouvrir les oubliettes de ses yeux de peur de déployer comme par erreur toute une yeuse grandissante et tordue et pourtant...
On n'ose veiller doucement sa mie de peur de forcer sa nature et pourtant...
On n'ose se qualifier de brute épaisse* car on ne sait faire reposer l'amour qu'en le disant par lettres fiévreuses et pourtant...
On n'ose caresser viscéralement son Jo de peur de le réveiller brusquement de son clair de lune et pourtant...
On n'ose endormir le bruit de la mer de peur d'enrouer celle-ci par le vacarme mené par la brune Danseuse et pourtant...
On n'ose dormir dans les profondeurs pénétrantes de ses draps moites de peur de ne plus pouvoir se réveiller en pleine nuit et les yeux tout à fait secs y accompagner énergiquement le Soir et pourtant...

Cultivons l'ambivalence et la complexité du personnage!

Disons donc plutôt à l'oral: « On (n') ose oser l'osé! »
Ou bien encore: « Osons la timidité! »
Ou encore: « Puisons l'eau de la logorrhée! »


Allons à l’Essentiel de l’Ambiguïté !

*cf. Appellation à mon égard de mon ex-amie Véronique.




Saint-Genis-Laval, 11/06/2012.




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